Première N°499 – Septembre 2019

(Nancy Kaufman) #1
évoque des traumas psychologiques plus
profonds, des choses qui ont eu le temps
de grandir dans la tête de nos personnages
pendant vingt-sept  ans. Nous sommes des
adultes qui parlent de peur d’adultes, c’est
plus facile de s’identifier. Dans le chapitre 1,
les peurs étaient peut-être plus...
AM : ... superficielles, parce que les enfants
n’ont pas beaucoup d’expérience. Mais
qu’est-ce qui terrifie un adulte dans la vraie
vie? On ne pouvait pas refaire le coup de la
femme qui sort d’une peinture, vous voyez
ce que je veux dire? Quand on grandit, nos
peurs sont moins tangibles et souvent liées
à des traumatismes auxquels on ne veut pas
se confronter. Des concepts, des idées qui
prennent racine dans notre passé. C’est un
territoire de cinéma passionnant à explorer.

C’est devenu plus difficile de faire peur
à une époque où les films et les séries
horrifiques sont légion? Où l’œil du
spectateur s’est habitué?
AM : Sûrement, oui. Les jeunes, qui sont
souvent le public cible, sont désensibili-
sés aux images parce qu’ils ont vu beau-
coup plus de choses que nous au même âge.
Quand on regardait L’Exorciste, à l’époque,
on était terrifiés. Montrez L’Exorciste à un
môme de 15  ans aujourd’hui, il ne va pas
bouger d’une oreille.

Il faut donc trouver de nouveaux
mécanismes.
BM : Oui. D’autant que l’histoire de Ça  :
Chapitre 2 s’y prête naturellement. Le film
est plus effrayant que le prem ier pa rce qu’on

Je préfère garder la surprise, mais visuelle-
ment, le film est certainement plus intéres-
sant que le premier.

Quels longs métrages ont été une
source d’inspiration visuelle pour
Ça : Chapitre 2?
A M : Aucun. Plus je fais de films, moins j’en
regarde. Avant de tourner Mama, j’ava i s
revu tous mes classiques de l’adolescence.
J’auscultais le moindre plan, j’étais obsédé
par la façon dont ils étaient fabriqués.
Aujourd’hui, je ne souhaite plus avoir de
références en tête. Parce que j’ai évolué en
tant que réalisateur et que je ne tiens pas à
copier le travail de quelqu’un d’autre. Je ne
veux pas être influencé.

Vous travaillez tous les deux en ce
moment sur l’adaptation de L’Attaque
des titans.
BM : Parmi d’autres projets, oui.

« LE FILM EST PLUS EFFRAYANT

QUE LE PREMIER PARCE QU’ON

ÉVOQUE DES TRAUMAS PLUS

PROFONDS. » ANDY MUSCHIETTI

RICHIE TOZIER
Finn Wolfhard/Bill Hader

BILL HADER : « Richie
est le rigolo de la bande,
le type auquel le
spectateur peut
s’identifier. Je l’ai joué
comme Finn, avec un
ton sarcastique et
cynique, jamais tout à
fait sérieux. C’est
important d’avoir
un comic relief au
milieu de l’horreur
que vivent ces
personnages. »

BEVERLY MARSH
Sophia Lillis/Jessica Chastain


JESSICA CHASTAIN : « Ma
ressemblance avec Sophia
aide évidemment beaucoup,
mais je voulais surtout capter
son énergie et sa façon de
bouger. Andy est très attentif
à ça. Un jour, je m’étais
appliquée à tenir un objet
de la même façon qu’elle et il
m’a dit : “Pas mal le truc de la
main! ” Il l’avait repéré ! »


STANLEY URIS
Wyatt Oleff/Andy Bean

ANDY BEAN : « Comme dans
le premier film, Stanley n’a pas
vraiment changé. Il vit
tranquillement avec sa femme,
aime la routine et fait surtout
attention à tout contrôler. C’est
un type au grand cœur, très
sensible. Le moindre imprévu
est très compliqué à gérer
pour lui... »

BEN HANSCOM
Jeremy Ray Taylor/Jay Ryan

JAY RYAN : « J’ai regardé
le premier film plusieurs fois
et j’ai commencé à copier
Jeremy avant même
de passer le casting.
Je ne voulais surtout pas
le décevoir et je l’ai d’ailleurs
consulté plusieurs fois.
On a des corps différents,
mais c’est aussi le cas dans
le bouquin, où Ben passe de
rondouillard à plus musclé. »

© BROOKE PALMER - WARNERBROS

F OCUS

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