Première N°499 – Septembre 2019

Après des dizaines de documentaires sur le sujet

et le beau Mia et le lion blanc, Gilles de Maistre signe

un nouveau film sur l’enfance, mais change de

registre : Demain est à nous dresse le portrait d’une

demi-douzaine de mômes qui ont décidé de se

battre pour un monde meilleur. Rencontre.

u PAR PIERRE LUNN

KIDS

INTERVIEW

Ces enfants

vont sauver le monde

G

reta Thunberg et Malala Yousafzai

ne sont plus seules! Tandis que

les derniers feux de notre vieux

monde se dérobent toujours un

peu plus, une armée de Gavroche

s’est levée et a décidé de prendre

son destin en main. C’est ce

que raconte Demain est à nous.

Depuis des années, Gilles de

Maistre filme les enfants. À la

maternité, dans la savane face à

des lions, ou en pleine guerre (re-

voyez son splendide J’ai 12 ans et je fais la guerre). Il a

signé des reportages et des documentaires pour la télé,

des fictions pour le cinéma, et fait le tour du monde

pour informer et dénoncer  : les guerres, les famines,

les violences. Mais Demain est à nous est un projet dif-

férent. Il ne s’agit plus de témoigner, mais de raconter

des possibles et de dire que les nouvelles générations

connaissent la voie et peuvent (si on les écoute) nous

la montrer. On l’a rencontré à sa table de montage pour

qu’il nous dévoile son projet, ses questionnements et son

objectif, et nous présente quelques-uns des gamins qui

sont les (vrais) héros de la rentrée.

PREMIÈRE : Comment est né Demain est à nous?

GILLES DE MAISTRE : Tout est parti d’une constata-

tion, ou plutôt d’un message que je voulais faire passer,

et de mes inter rogations personnelles. J’ai fait beaucoup

de films sur les enfants qui souffrent ou qui se battent.

Et, à force, ça me paraissait... pas vain, non... mais ce

sont des thèmes gigantesques, presque trop énormes.

Les enfants soldats, les enfants prostitués, les enfants

affamés... J’ai eu tout à coup l’impression que les gens

pensaient que ces problèmes étaient tellement vastes

qu’on ne pouvait rien faire. Et d’une certaine manière,

je comprenais : ce n’est pas moi qui vais résoudre le pro-

blème de la famine.

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