ÇA : CHAPITRE 2- De Andy Muschietti • Avec Jessica Chastain,
James McAvoy, Bill Skarsgård... • Durée 2 h45 - Sortie 18 septembre
on ne va jamais voir ce que fait Grippe-Sou
quand il est seul dans son coin. Expliquer,
montrer, ça ne m’intéresse pas. Je veux faire
ressentir. C’est toujours une erreur d’en
dire trop, on perd l’angle humain. Dans
L’Attaque des titans, on verra les géants
à travers les yeux des gamins. Quand on
les regarde depuis le sol, ils sont bien plus
effrayants. De toute façon, visuellement
et techniquement, je ne suis vraiment pas
attiré par ces mouvements de caméra spec-
taculaires qui volent au-dessus de l’action.
Il y a une standardisation, un appauvrisse-
ment du blockbuster : la mission confiée
au réalisateur est de faire dans l’épate au-
tant que possible, quitte à rendre la caméra
folle et à ne jamais refléter une forme de
réalité. Je crois que, de façon subliminale,sur ce terrain. Ce film m’excite beaucoup
parce que ça fout vraiment la trouille et que
c’est une toute nouvelle imagerie d’horreur.
Des zombies géants! Je n’aime pas les gros
monstres d’habitude mais, si ce sont des
zombies géants, je signe. (Rires.)
BM : Pour l’instant, toutes les discussions
qu’on a au sujet de L’Attaque des titans
portent sur le cœur de l’histoire. Sur la
relation entre ces jeunes gens qui se liguent
pour détruire ces créatures. Les titans sont
en toile de fond.
Le film a beaucoup de similitudes avec
Ça, finalement.
AM : Exactement. Tout est une question de
perspective : dans Ça, l’action se déroule
toujours du point de vue des protagonistes,
le spectateur décroche et se sent décon-
necté de l’histoire qu’on lui raconte. C’est
too fucking spectacular. Le cinéma, même
un blockbuster, est censé être de l’humain,
avant tout.
BM : L’action non-stop n’est jamais une
bonne idée.
AM : Sinon les gens se fatiguent. À la fin de
la séance, tu sors totalement épuisé, tu n’en
peux plus! Bon, je vais m’arrêter là, j’étais
sur le point de vous donner un exemple de
film. (Rires.) u« EXPLIQUER, MONTRER, ÇA NE M’INTÉRESSE
PAS. JE VEUX FAIRE RESSENTIR. » ANDY MUSCHIETTI
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