SUD OUEST bassin d\'Arcachon du Samedi 17 Août 2019

SUD OUESTSamedi 17 août 2019

Les radars reviennent e n toute discrétion

sud ouest.fr

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Sur la longue ligne droite de la route

de la plage, le bouche-à-oreille a fait

son effet. Touristes et locaux lèvent

le pied lorsqu’ils aperçoivent la sil-

houette blanche et noire du radar

tourelle. L’appareil prend en enfi-

lade ce ruban de bitume et se tient

prêt à flasher sans discrimination

les contrevenants qui filent vers

l’océan et ceux qui rallient le centre-

ville, ou vont chercher l’autoroute.

En 2018, ce radar a été l’un des

tout premiers du genre si ce n’est

le premier à avoir été implanté en

Aquitaine. « J’avais sollicité le préfet

à la demande des riverains qui n’en

pouvaient plus, rappelle le maire,

Christian Plantier. Les panneaux de

limitation ne servaient à rien. Les

gens allaient trop vite. Il y avait des

accidents. Quatre voitures avaient

déjà défoncé des clôtures. »

Fixe ou mobile? La commune

n’avait pas formulé de demande

précise. Elle a hérité du fameux

radar dernier cri. Au début de l’an-

née, il a résisté à la furie des gilets

jaunes. Le bas de la cabine a été re-

couvert de ruban adhésif, le haut af-

fublé d’un sac-poubelle. Des dégra-

dations légères imputables sans

doute au fait qu’il ne fonctionnait

pas encore.

Au début du printemps, per-

sonne ne s’est aperçu que le sys-

tème implanté dans la tourelle

avait été activé, les flashes infra-

rouge étant invisibles. L’appareil a

pu alors effectuer une véritable

moisson et épingler à jet continu

les conducteurs ne respectant pas

les 50 km/h, à commencer par l’un

des élus les plus en vue des Landes.

Rafale de PV

Fin mai et courant juin lorsque les

procès-verbaux ont inondé les boî-

tes aux lettres des habitants de Mi-

mizan et de la région, la vox populi

a commencé à gronder. Certains

qui empruntaient régulièrement

l’avenue de la plage ont été verbali-

sés à plusieurs reprises. Le plus sou-

vent les dépassements n’étaient

que de quelques km/h. Mais la puni-

tion était la même pour tout le

monde : 90 euros d’amende et un

point en moins pour chaque infrac-

tion. Des pétitions ont circulé dans

la cité. Mais on ne discute pas avec

une machine. « Je connais au moins

une personne qui a potentielle-

ment perdu son permis », déplore

un retraité.

« Il y a eu un dysfonctionnement,

convient le maire. Je l’ai signalé au

préfet. D’habitude, les PV sont noti-

fiés au bout d’une dizaine de jours.

Là, ils sont tous arrivés en même

temps, un mois et demi ou deux

mois après. » L’administration en-

tendra-t-elle ces doléances? Rien

n’est moins sûr. « Reste que le bilan

est largement positif », assure le

maire. Dans d’autres quartiers de

Mimizan, beaucoup se plaignent

d’allures excessives. Mais ils préfè-

rent qu’on casse la vitesse avec des

chicanes plutôt qu’avec des radars.

Un, manifestement, ça suffit.

Certains qui empruntaient régulièrement l’avenue de la plage

ont été verbalisés à plusieurs reprises. PHOTO LAURENCE CONSTANS/«SO »

Demandé par les riverains,

le nouveau radar s’est mis

à fonctionner sans que

personne ne s’en aperçoive

À Mimizan, le nouveau système

ne fait pas que des heureux

En 2019, une fois n’est pas coutume, le programme

de la Sécurité routière ne consistait pas à développer

le parc des radars. Composé de près de 4 700 appa-

reils, celui-ci devait être avant tout modernisé et les

matériels les moins performants partir à la casse.

Mais c’était sans compter les gilets jaunes. Du fait du

silence observé par les pouvoirs publics, nul ne sait

aujourd’hui quelle est la proportion de radars hors

service ni ce qu’il est advenu du programme projeté.

LES RADARS CLASSIQUES Au nombre de 2 000 en

2017, ces cabines sont vouées à la disparition. Les gi-

lets jaunes ont vraisemblablement accéléré le pro-

cessus. LES RADARS TOURELLES La grande nou-

veauté de l’année. 400 devaient être installés. On

sera sans doute loin du compte. LES RADARS DIS-

CRIMINANTS Ils flashent en fonction de la vitesse et

du gabarit du véhicule (voiture, poids lourd...). 200

nouvelles cabines devaient s’ajouter aux 400 exis-

tantes, toutes étant dotées du système double face

qui permet de photographier l’avant et l’arrière du vé-

hicule. Combien sont encore en état de marche?

LES RADARS EMBARQUÉS Au nombre de 500, ils

sont appelés à prospérer, leur exploitation étant pro-

gressivement confiée à des sociétés privées. Celles-ci

s’apprêtent à les déployer dans quatre régions de la

moitié nord de la France. LES RADARS TRONÇONS

Ils mesurent la vitesse moyenne entre deux points.

Assez peu efficaces. Ils doivent être remplacés par

des tourelles. LES RADARS DE CHANTIER Beaucoup

de ces mitrailleuses à PV déplacées au fil des travaux

routiers ont été détruites. Hyperefficaces à l’image de

celles positionnées au sud des Landes et au Pays

basque lors de l’élargissement de l’autoroute.

Inventaire d’une sacrée panoplie

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