Investir, le Journal des Finances / N° 2379 / 10 août
INTERNATIONAL / 13
Amérique du Nord
DOW JONES – 1,04 %
S&P 500 – 0,98 %
NASDAQ COMP. – 1,05 %
TSX COMPOSITE + 0,36 %
- fortes variations du DJ
MCDONALD'S + 2,25 %
DOW INC + 1,95 %
INTEL CORP – 5,90 %
IBM – 7,81 %
Europe
DJ STOXX 600 – 1,74 %
DAX 30 – 1,50 %
FTSE 100 – 2,07 %
SMI – 0,55 %
- fortes variations Stoxx
BAYER AG-REG + 11,43 %
ESSILORLUX. + 5,03 %
ING GROEP – 6,54 %
ADIDAS AG – 7,07 %
Reste du monde
NIKKEI – 1,91 %
SHANGAI COMP. – 3,25 %
BOVESPA + 1,00 %
RTS 0,00 %
ÉQUIPEMENT TECHNOLOGIQUE
ASML Holding Trajectoire
maintenue malgré les mémoires
L
e marché des semi-conduc-
teurs inquiète les investis-
seurs, cela se voit jusque
dans les cours d’ASML : l’action a
perdu presque 8 % depuis le
24 juillet. A ce jour, il n’y a pourtant
pas de quoi s’affoler. Le titre du
fabricant de machines pour la
production de semi-conducteurs
par lithographie venait en effet
d’atteindre son plus-haut histori-
que, frôlant 210 € en clôture. Le
consensus des analystes finan-
ciers est même devenu plus positif
après la publication d’un bon
deuxième trimestre et des pers-
pectives rassurantes.
PRUDENCE CONFIANTE
La société néerlandaise a réalisé,
au deuxième trimestre, 2,57 mil-
liards d’euros de chiffre d’affaires
avec une marge brute de 43 %,
dans le haut des fourchettes
cibles. Dix nouvelles machines à
ultraviolet ont été commandées
pour 2,8 milliards. Le discours s’est
certes fait plus prudent en ce qui
concerne le marché des mémoi-
res, mais la demande pour les
autres types de semi-conducteurs
compensera ce ralentissement et
il maintient ses attentes. « La
demande dans les mémoires est plus
incertaine et s’est affaiblie depuis le
dernier trimestre. Néanmoins, [...] la
plus forte demande pour les puces
logiques compense, et, au final, nos
perspectives demeurent inchangées,
a ainsi estimé le PDG, Peter Wen-
nink. Nous pensons que 2019 sera
une année de croissance avec des
ventes et une rentabilité en progrès
durant l’année. » - D. T.
NOTRE CONSEIL
l
ACHETER : la société,
leader grâce à une techno
logie différenciante, poursuit sa
montée en production dans ses
nouvelles machines. La valorisa
tion pour 2019 est élevée, mais
raisonnable pour 2020.
Objectif : 220 € (ASML).
Prochain rendezvous : le
16 octobre, résultats trimestriels.
BIENS D’ÉQUIPEMENT
General Electric Une amélioration
qui ne rassure que partiellement
(354 milliards d’euros). Le chif-
fre d’affaires des activités indus-
trielles a crû de 7 % en interne.
Le groupe a dégagé un bénéfice
par action ajusté de 0,17 $ (– 6 %,
hors restructurations, déprécia-
tions et éléments non opération-
nels). Il a pourtant dû passer une
charge de dépréciation de
744 millions de dollars liée au
transfert d’une activité de logi-
ciels de sa division de réseaux
électriques à sa division dédiée
au numérique. Il a, en revanche,
bénéficié d’un gain fiscal de
6 cents par action grâce à la réso-
lution d’un audit fiscal. La tréso-
rerie ajustée tirée des activités
industrielles était, par ailleurs,
négative de 1 milliard.
Surtout, « à mi-parcours, la per-
formance de la division Power est
meilleure qu’attendu, y compris en
termes d’exécution, de commandes
et de gestion des capitaux. Les
coûts de restructuration sont
moins forts également », a indiqué
la direction. Et, compte tenu des
« progrès dans Power (turbines
pour centrales thermiques), [...]
de résultats plus élevés et d’une
meilleure visibilité à mi-par-
cours », elle revoit ses prévisions
A
près des mois de dif-
ficulté, les résultats
publiés par General Elec-
tric au titre de son premier
semestre ont montré quelques
signes de progrès. Mais de nou-
veaux sujets d’inquiétudes sont
apparus.
Si le PDG, Larry Culp, l’a rappelé
d’emblée lors de la présentation
aux analystes financiers – « 2019
demeure une année de remise à
zéro pour GE » –, il a néanmoins
estimé que « [le groupe a] réalisé
des progrès au cours du premier
trimestre [qui] se sont poursuivis
au deuxième ».
PRÉVISIONS RELEVÉES
Ainsi, entre avril et juin, les pri-
ses de commandes ont pro-
gressé de 4 % en organique,
portant le carnet de commandes
à 396,5 milliards de dollars
CRITÈRES D’INVESTISSEMENT
PERFORMANCE OPÉRATIONNELLE
lÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ
ÉVOL. MOYENNE (20162018) : 1 %
ÉVOL. 2019 : 5 %
lBNPA
ÉVOL. MOYENNE (20162018) : NS
ÉVOL. 2019 : NS
CONFIANCE DANS LA SOCIÉTÉ
lSOLIDITÉ DU BILAN
DETTE NETTE / FONDS PROPRES : 247 %
DERNIER ACTIF NET PAR ACTION : 3,58 $
lCONSENSUS DES ANALYSTES
A 45 %
C 45 %
V 10 %
INTÉRÊT BOURSIER
lRENDEMENT
DIVIDENDE 2019 ESTIMÉ : 0,04 $
RDT 2018 : 3,9 % RDT 2019 : 0,4 %
lVALORISATION ESTIMÉE
PER 2019 : 19,8 FOIS
PER 2020 : 13,6 FOIS
COMPORTEMENT DE L’ACTION
lPERFORMANCE DU TITRE
COURS AU 8819 : 9,49 $
VARIATION 52 SEMAINES : 24 %
2019 : + 30 %
lVOLATILITÉ
BÊTA 52 S. : 1 FOIS
EXTRÊMES 52 S. : 13,61 $ / 6,71 $
CRITÈRES D’INVESTISSEMENT
PERFORMANCE OPÉRATIONNELLE
lÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ
ÉVOL. MOYENNE (20162018) : 20 %
ÉVOL. 2019 : 7 %
lBNPA
ÉVOL. MOYENNE (20162018) : 24 %
ÉVOL. 2019 : STABLE
CONFIANCE DANS LA SOCIÉTÉ
lSOLIDITÉ DU BILAN
DETTE NETTE / FONDS PROPRES : 1 %
DERNIER ACTIF NET PAR ACTION : 26,98 €
l CONSENSUS DES ANALYSTES
A 66 %
C 28 %
V 6 %
INTÉRÊT BOURSIER
lRENDEMENT
DIVIDENDE 2019 ESTIMÉ : 2,10 €
RDT 2018 : 1,1 % RDT 2019 : 1,1 %
lVALORISATION ESTIMÉE
PER 2019 : 32,1 FOIS
PER 2020 : 23 FOIS
COMPORTEMENT DE L’ACTION
lPERFORMANCE DU TITRE
COURS AU 8819 : 195,76 €
VARIATION 52 SEMAINES : 6,02 %
2019 : 42,72 %
lVOLATILITÉ
BÊTA 52 S. : 1,6 FOIS
EXTRÊMES 52 S. : 211,50 € / 130,12 €
Variations sur la semaine
GeneralElectric
En $
2014 15 16 17 2019
9,
renouvelables (– 5,1 %) et Avia-
tion (17,6 %), s’est encore tassée.
En outre, la division Aéronauti-
que, la plus importante en taille
et la plus rentable jusque-là,
pourrait souffrir au cours des
prochains mois. L’interdiction
d e vo l d u m o n o c o u l o i r d e
Boeing, que GE motorise, via
CFM International, sa cofiliale
avec Safran, lui a coûté 300 mil-
lions de dollars de cash au
deuxième trimestre et pourrait
consommer 400 millions par tri-
mestre si l’appareil restait cloué
au sol jusqu’à la fin de l’année. Un
point noir, alors que les investis-
seurs scrutent le cash du groupe.
Enfin, le départ prochain de la
directrice financière, Jamie
Miller, a été annoncé, alors que
le directeur général, John Flan-
nery, avait quitté le groupe en
octobre dernier. - D. T.
NOTRE CONSEIL
l
RESTER À L’ÉCART : la
visibilité reste trop limitée
pour se positionner (GE).
Prochain rendezvous : le
30 octobre, publication des
résultats du troisième trimestre.
pour l’année. GE s’attend doré-
navant à une croissance organi-
q u e p l u s f o r t e d u c h i f f r e
d’affaires de ses activités indus-
trielles, de 5 %, contre une esti-
mation précédente de 0 % à 5 %.
De plus, le conglomérat a relevé
de 8 cents ses prévisions de
bénéfice par action ajusté, qui
devrait se positionner entre
0,55 $ et 0,65 $, et la trésorerie
disponible tirée des activités
industrielles comprise entre – 1
et 1 milliard de dollars, contre
une cible précédente de – 2 à
0 milliard.
LE RISQUE 737 MAX
Ces performances et cette
révision de prévisions n’ont
pourtant pas séduit les investis-
seurs. Si les commandes pour les
turbines ont augmenté de 2 % au
deuxième trimestre en interne,
leur chiffre d’affaires a reculé de
5 % et la marge opérationnelle
est revenue à un petit 2,5 %.
D’ailleurs, seule la marge de la
division Santé a progressé
(19,4 %) ; la rentabilité des trois
autres divisions industrielles,
Power mais aussi Energies
MÉDIAS-PUBLICITÉ
Walt Disney Lutte à grands frais
sur le marché du streaming vidéo
L
ors des neuf premiers
mois de l’exercice en
cours, la firme de Bur-
bank a réalisé un bénéfice net
de 10 milliards de dollars, en
baisse de 2,7 %, malgré un pre-
mier effet de périmètre lié au
rachat de la 20th Century Fox,
effectif le 20 mars. Cette acqui-
sition majeure ayant été payée
pour moitié en titres (35 mil-
liards de dollars sur 70 mil-
liards), le résultat net par action
a reculé de 12,2 %, à 5,98 $.
L’effet est encore plus spectacu-
laire pour le seul troisième tri-
mestre, clos fin juin (– 59,5 %, à
0,79 $). Le flop du film de la Fox
Dark Phoenix a pesé, tandis que
le succès du Roi Lion concerne
le trimestre en cours.
DISNEY+ EN NOVEMBRE
Surtout, la division Distribution
directe affiche 1 milliard de dol-
lars de perte – dont la moitié sur
le seul dernier trimestre –, en
raison des efforts pour maîtri-
ser la vente en ligne des conte-
nus maison. L’investissement
reste lourd depuis le lancement,
en avril 2018, par la chaîne spor-
tive ESPN (diffusée tradition-
nellement sur le câble), d’une
plateforme de streaming peu
prisée (2,4 millions d’abonnés
seulement). Il faut compter
aussi avec les pertes d’une autre
plateforme, Hulu, où la partici-
pation est passée de 30 % à 60 %
lors du rachat de la Fox. Hulu
est numéro trois derrière
Netflix et Amazon Prime Video,
en attendant HBO Max. Sur-
tout, le groupe a engagé des
f r a i s p o u r s a p l a t e f o r m e
Disney+, qui sera lancée aux
Etats-Unis le 12 novembre, puis
partout dans le monde d’ici
deux à trois ans.
Objectif : conquérir entre 60 et
90 millions d’abonnés d’ici à
- Netflix alignait déjà
151,6 millions de souscripteurs
fin juin. La bataille entraîne une
perte de revenus pour Disney,
qui arrête peu à peu de vendre
des droits de diffusion aux pla-
teformes concurrentes. - J.L. C.
NOTRE CONSEIL
l
RESTER À L’ÉCART : nous
avions recommandé
de vendre le 11 mai. Il se confirme
que contrôler la distribution
en streaming est un pari osé,
car tardif, qui ne pourra porter
ses fruits qu’à moyen terme (DIS).
Prochain rendezvous : début
novembre, résultats annuels.
CRITÈRES D’INVESTISSEMENT
PERFORMANCE OPÉRATIONNELLE
lÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ
ÉVOL. MOYENNE (20162018) : 4 %
ÉVOL. 2019 : 19 %
lBNPA
ÉVOL. MOYENNE (20162018) : 19 %
ÉVOL. 2019 : 32 %
CONFIANCE DANS LA SOCIÉTÉ
lSOLIDITÉ DU BILAN
DETTE NETTE / FONDS PROPRES : 32 %
DERNIER ACTIF NET PAR ACTION : 32,67 $
lCONSENSUS DES ANALYSTES
A 75 %
C 25 %
V 0 %
INTÉRÊT BOURSIER
lRENDEMENT
DIVIDENDE 2019 ESTIMÉ : 1,70 $
RDT 2018 : 1,2 % RDT 2019 : 1,2 %
lVALORISATION ESTIMÉE
PER 2019 : 23,9 FOIS
PER 2020 : 25,1 FOIS
COMPORTEMENT DE L’ACTION
lPERFORMANCE DU TITRE
COURS AU 8819 : 137,89 $
VARIATION 52 SEMAINES : 20,98 %
2019 : 25,75 %
lVOLATILITÉ
BÊTA 52 S. : 0,8 FOIS
EXTRÊMES 52 S. : 147,15 $ / 100,35 $
ASMLHolding
En €
2014 15 16 17 2019
195,
Mort imminente de la coalition italienne
Crise politique Le ministre italien de l’Intérieur, chef de la Ligue, appelle à des élections anticipées. Le chef
du gouvernement réagit violemment. La Bourse recule, et les rendements obligataires flambent.
C
e n’est pas une surprise. Le gouvernement
de coalition italienne va voler en éclats.
Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur et
chef de la Ligue, veut profiter de sa large
victoire aux élections européennes pour se débar-
rasser de ses partenaires du Mouvement 5 étoiles
(M5S). Il vient donc d’exiger la tenue rapide d’élec-
tions générales. Le président du Conseil des minis-
tres (le chef du gouvernement italien), Giuseppe
Conte, plus proche du M5S, n’a guère apprécié. « Ce
n’est pas au ministre de l’Intérieur de convoquer le Par-
lement ou de fixer l’agenda d’une crise politique », a-t-il
déclaré. Et de renchérir : il « doit se justifier devant les
électeurs qui ont cru à sa promesse de changement, sur
les raisons qui le poussent à interrompre de façon pré-
coce et abrupte le travail du gouvernement ». Le patron
du M5S, Luigi Di Maio, a, lui, accusé Matteo Salvini
de négliger les intérêts du pays en raison de sondages
qui lui sont favorables. Aucun investisseur n’a été
surpris car la messe était dite après le scrutin euro-
péen de mai, quand la Ligue avait obtenu presque
35 % des suffrages. Seule la date du clash était incon-
nue. Le leader populiste a donc pris comme prétexte
l’opposition persistante du M5S au chantier du tun-
nel Lyon-Turin pour lancer les grandes manœuvres.
La tournée des plages du ministre de l’Intérieur,
qui donne de sa personne comme un DJ, prend ainsi
la forme d’un début de campagne électorale.
Les marchés n’ont guère apprécié ce retour de
l’incertitude politique, même s’il était attendu. Sur-
tout, c’est un véritable bras de fer avec la Commis-
sion européenne, sur la question budgétaire, qui se
dessine. La Bourse italienne a abandonné près de
4 % en cinq jours, et les rendements obligataires se
sont tendus de plus de 20 points de base, à 1,77 %.
- P. W.