Investir N°2379 Du 10 Août 2019

(Kiana) #1

Investir, le Journal des Finances / N°  2379  /   10  août 


PLACEMENTS / 17


PLACEMENTS


Commeà30ans, il faut,avecun «petit»patrimoine,assurerses arrièresavec


l’épargnede précaution,qui doitreprésenter50 %dutotal.Toutefois,on peutse


permettreun peuplusde diversification.Lescontratsd’assurance-vieayantété


ouverts(si vousavezsuiviles conseilsd’Investir...)depuisplusde huitans,la partieen


eurospeutêtreutilisée,sansproblème,commeépargnede précautionsupplémentaire


grâceauxabattementsde 4.600€oude9.200€qui évitentd’êtrefiscaliséssur les


retraitspartiels.On peutainsicommencer,mêmemodestement,àinvestirpourses


vieuxjoursavecles unitésde compte(UC).


Mêmesi le lienn’estpassystématique,un patrimoineplusimportantva souventde pairavec


desrevenusplusélevés.Dansce cas,autantcombinerinvestissementet réductiond’impôt


grâceauxdifférentsdispositifsimmobiliersde défiscalisationqui existent,en particulier


le Pinel,le plusrépandu.Certes,40.000€sont insuffisantspourréaliserun tel


investissement,maisles tauxbasactuelspermettentde recouriràl’endettement.


Lesloyers touchésetl’avantagefiscalcouvrirontunebonnepartiedesmensualités


de remboursement.Cet accentmissur l’immobiliern’empêchepasde garderun œil


sur la Bourse,avecle PEA,et sur l’assurance-vie.


Garder15.000€, soit30%dupatrimoine sousformede livretset d’assurance-vieen euros de plusde huitans


est suffisantpourfairefaceauxdépensesimprévues.Celalaissede la place,35.000€, pourla préparationde la


retraite.Mêmeavecunesommerelativementmodeste,il faututiliseràlafois l’assurance-vieen unitésde


compte,la Bourseet l’immobilier.Ce n’estpasde la dispersionmaisde la diversification.


On amorcela pompedanschacunde ces domainesavecl’idéede compléter


les investissementsàl’occasionde nouvellesrentréesd’argent.


Là, il fautjouersur tousles tableaux.Une petitedosed’épargnede


précautionet, àcôtédecela,troisblocsàpeu prèsidentiques:


l’assurance-vie,l’immobilieren jouantla défiscalisation(30%chacun)


et la Boursequi représente35 %dutotal, contre20 %seulementpourun


patrimoinede 100.000€. Avingtansde la retraite,on peutprendredes


risqueset supporterla volatilitédesmarchés.Surlonguepériode,la Bourse


afait ses preuves.Si le PEArestele pilierde cettepocheactions,un


compte-titrespermetde s’intéresserauxgrandessociétésaméricaineset de


mettreunetouchede paysémergentsdanssonportefeuille.


A45ans,il n’estplustempsdetergiverser.Il fautstructurersonpatrimoine,le diversifier.Si à30ans,il fallaitposerlesfondations,il fautcette


foisbâtir.Laretraiteparaîtencoreloin,maisil estutiledela prépareràprésentenmettantl’accentsurdesplacementsplusrisquésmaisplus


rémunérateursàunhorizond’unevingtained’années.Lesrevenusétantplusimportantsàcet âge,il fautaussipenseràintégrerla dimensionfiscale.


45


ans


Q

u

e
ls

ac
tifscho
is
ir
à

Immobilier


(défiscalisédetypePinel)


40.00040.

20.00020.

5.0005.

100.000100.


Assurance-vie


en euros


Assurance-vie


en UC


PEA


Livrets


réglementés


5%5%

20.00020.
20

%
20

%

40

%
40

%

20

%
20

%

15.00015.
15

%
15

%

50.00050.

15.

000
15.000 10.00010.

10.00010.

5.0005.


Assurance-


vie en euros


Assurance-vie


en UC


Immobilier
(SCPIou OPCI)

PEA


Livrets


réglementés


30

%
30

%

10

%
10

%

20

%
20

%

20

%
20

%

10.00010.
20

%
20

%

2.0002.000 20

%
20

%

50

%
50

5.0005.000%

30

%
30

3.0003.000%

10.00010.

Assurance-vie


en euros


Livrets


réglementés


Assurance-vieen UC


Immobilier(défiscalisé) Comptes-titres


Assurance-


vie en euros


Assurance-vie


en UC


PEA


Livrets


réglementés


300.000300.


15.00015.

45.00045.

60.00060.

45.00045.

5%5%

15

%
15

%

45.00045.
15

%
15

%

20

%
20

%

90.00090.
30

%
30

%
15

%
15

%

Actionnertousles leviersdisponibles


La boîte à outils des placements


IMMOBILIER EN DÉFISCALISATION


Grâce à certains dispositifs fiscaux, les particuliers bénéficient d’un 


avantage en achetant un bien immobilier dans le neuf ou dans 


l’ancien. Les conditions à respecter, assez strictes, évoluent d’un 


dispositif à l’autre :


– avec le Pinel, l’acheteur bénéficie d’une réduction d’impôt sur le 


revenu (IR) de 12 %, 18 % ou 21 % du prix de revient du bien neuf 


(prix d’achat et frais de notaire), selon qu’il le loue six, neuf ou 


douze ans. Elle est toutefois limitée à 6.000 € par an et soumise au 


plafonnement global annuel des niches fiscales à 10.000 €.


La nouvelle loi Denormandie, entrée en vigueur le 
er
 janvier, est 

calquée sur le Pinel mais concerne des biens anciens situés en 


centre­ville de villes moyennes ;


– la loi Malraux offre également une réduction d’IR, mais de 30 % 


du montant des travaux de restauration du bien. Elle ne concerne 


que des immeubles anciens de caractère nécessitant une lourde 


réhabilitation ; 


– le dispositif monuments historiques (MH) porte aussi sur des biens 


anciens de caractère devant être reconstruits, à la différence qu’ils 


sont justement classés monuments historiques. Il ouvre droit à une 


déduction fiscale illimitée.


NUE­PROPRIÉTÉ


Le démembrement de propriété consiste à séparer la nue­propriété 


de l’usufruit, deux composantes du droit de propriété. Certains 


programmes immobiliers proposent aux épargnants d’acquérir la 


seule nue­propriété, alors que l’usufruit est confié à un bailleur 


institutionnel. Les avantages : un prix décoté de 20 à 40 % selon 


l’opération, pas de fiscalité foncière ni d’IFI, le recouvrement 


automatique de la pleine propriété sans frais sous dix à vingt ans 


selon le contrat. Le principal inconvénient : pas de loyers touchés 


pendant toutes ces années. 


LOCATION MEUBLÉE


Louer un logement meublé plutôt que « nu » (vide) présente deux 


avantages non négligeables pour les bailleurs. La location est plus 


souple grâce à la durée du bail raccourcie à douze mois (et avec 


préavis d’un mois). Surtout, la fiscalité est bien plus intéressante ! 


Soit le bailleur applique le micro­BIC (pour les recettes annuelles 


inférieures à 70.000 €), qui offre un abattement forfaitaire de 50 %, 


soit il opte pour le « réel » avec la déduction de chaque euro de 


charge décaissé, crédit inclus. Il peut aussi déduire l’amortissement 


du bien (environ 3 à 4 % de la valeur du bien pendant vingt ans).


IMMOBILIER


SCPI ET OPCI


Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) permettent 


d’investir facilement dans l’immobilier tertiaire (bureaux, commerces, 


entrepôts, résidences services, hôtels...). Il existe 88 SCPI dites « de 


rendement » sur le marché, par opposition aux SCPI fiscales, qui 


permettent surtout d’alléger son impôt sur le revenu. Leurs avantages 


sont multiples : des loyers réguliers assortis d’un rendement attrayant 


(4,35 % en moyenne en 2018 pour les SCPI de rendement), un ticket 


d’entrée modeste (dès 1.000 € la part), l’absence de gestion locative, 


la possibilité de les acheter à crédit ou démembrés et de les loger dans 


l’assurance­vie. Parmi leurs inconvénients, on peut citer leur régime 


fiscal lorsqu’elles sont achetées en direct : elles alourdissent les 


revenus fonciers et entrent dans le champ de l’impôt sur la fortune 


immobilière (IFI). Les organismes de placements collectifs immobi­


liers (OPCI) sont un peu les cousins des SCPI. Il n’en existe que 18. Leur 


composition est différente. Les OPCI sont constitués à 60 % au mini­


mum d’immobilier, à 5 % au moins de liquidités et à 35 % environ 


d’une poche financière placée en actions, en obligations... Ils sont plus 


liquides mais davantage soumis aux aléas des marchés.

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