Investir, le Journal des Finances / N° 2379 / 10 août
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PLACEMENTS
La préservationdu patrimoineest impérative.Un retraitén’ayantque10.000€
ne peutpasse permettrede prendrede risques.L’assurance-vieen unitésde compte,
qui étaitjustifiéeà45ans, car il s’agissaitd’uninvestissementpourl’avenir,ne
s’imposeplus.En revanche,l’assurance-vieen eurospeutêtremajoritaire.
Elleprocuredesrendementsplusélevésqueles livretsréglementés,et on peut
supposerqu’àcet âgeles contratsont plusde huitanset autorisentdesretraits
bénéficiantdesabattementsfiscaux.
Aveccettesomme,on peutsortirdu tandemlivret-assurance-vieet s’intéresseraussià
d’autresactifsprocurantdesrevenusréguliers.Dansl’immobilier,on mettral’accentsur
les SCPIqui procurentplusde 4%derendement.Du côtédesactions,on pourra,
si nécessaire,piocher,sansle fermer,dansun PEAde plusde cinqans(depuisles récentes
réformes),qui continuerade se valoriseràunhorizon de vingt-vingt-cinqans.
Le comptetitresordinaireaurala mêmefonction.On ylogeranotammentdesvaleurs
immobilièresauxrendementsgénéreuxet qui n’ontpasdroitde citédansle PEA.
Mêmesi le budgetest moinsserréqu’avec10.000€,l asécuritéresteessentielle.
Entreles livretsréglementéset l’assurance-vieen euros,70%del’actifest défensif.Avecun tel montant,
on peut toutde mêmeconserverdesunitésde compte(UC)dansuneoptiquede moyenterme.
La durée de vie moyenneàlaretraitefrôlantvingt-cinqannées,il fautaussipenseràl’avenir.
L’assurance-vieest égalementprivilégiéepourla flexibilitéqu’elleoffreen matièrede succession.
La contraintefiscalene doitpas êtreoubliée:rien de pirequede voirdes
revenusdestinésàaméliorersa retraitepartirdansles pochesdu fisc.Il faut
doncfavoriserdesproduitsqui offrentunefiscalitédoucesansbloquer
l’épargnesur unedurée troplongue.C’estle cas descontratsd’assurance-vie
ouvertsdepuisplus de huitanset desPEAde plusde cinqans.Dansle
domaineimmobilier,le locatifmeubléest sansdoutela meilleuresolution:
le rendement est plusélevéquedansla location«nue », le bailest de douze
moiset le régimefiscalfavorable,qu’ils’agissedu micro-BICou du réel.
Lemomentestvenudetirerpartideseffortsdesdécenniesprécédentes.A65ans,la retraiteestsouventdéjàlà,la stratégiepatrimoniale
doitdoncêtreorientéeversla générationderevenuscomplémentairespourprofiteraumieuxdecettepériode.Lerendementdesactifs
devientplusimportantquela plus-valuequ’ilspeuventprocurer.Latransmissionestaussiunedonnéeàprendreencompte.
Immobilier
(SCPIou OPCI)
Comptes-titres
35.00035.
5.0005.
100.
0
100.
0
€
Assurance-vie
en euros
Assurance-vie
en UC
PEA
Livrets
réglementés
5%5%
15.00015.
15
%
15
%
15.
000
15.
000
15
%
15
%
10.00010.
10
%
10
%
35
%
35
%
20.00020.
20
%
20
%
50.00050.
15.00015.
30.00030.
5.0005.
€
Assurance-vie
en euros
Assurance-vieen UC
Livrets
réglementés
30
%
30
%
10
%
10
%
60
%
60
%
40
%
40
4.0004.000%
60
%
60
6.0006.000%
10
.
0
0
0
10
.
0
0
0
€
Assurance-vie
en euros
Livrets
réglementés
Immobilier
(meublé)
Comptes-titres
Assurance-
vie en euros
Assurance-vie
en UC
PEAde plusde cinqans
Livrets
réglementés
300.000300.
€
15.00015.
60.00060.
30.00030.
120.000120.
5%5%
20
%
20
%
30.00030.
10
%
10
%
10
%
10
%
45.00045.
15
%
15
%
40
%
40
%
Donnerla prioritéauxrevenus
65
ans
Q
u
e
ls
ac
tifscho
is
ir
à
BOURSE
PEA
Depuis la création du Cac 40, en 1988, l’indice a progressé de 460 %,
soit une hausse annuelle de 5,6 %. Si l’on intègre le dividende, ce qui est
logique puisque la performance boursière est un mélange de plusvalue
et de rendement, la mise de départ a été quasi multipliée par 15, soit
une valorisation de 9 % par an. Il n’est pas possible de trouver mieux.
Même sur des périodes plus courtes et chahutées, les scores restent
excellents avec des valorisations annuelles de 7,1 % et 8,8 %, dividendes
réinvestis, sur les cinq et dix dernières années. Les actions sont donc
incontournables si l’on veut développer son patrimoine à long terme, à
condition d’accepter une dose de volatilité qui peut parfois faire froid
dans le dos et rend le placement nettement plus aléatoire sur des
durées courtes. En 2011, le Cac 40 a perdu 17 % avant de reprendre 18 %
l’année suivante... et l’on ne parle pas là de la terrible crise de 2008, où
l’indice a plongé de 42 %. Pour investir sur les actions, directement ou
via des fonds, un produit s’impose : le plan d’épargne en actions (PEA).
Son avantage est évident : il ne supporte aucun impôt. Seuls les prélè
vements sociaux, au taux de 17,2 % actuellement, sont comptabilisés
lors de retraits partiels ou de la clôture du plan pour peu que celuici ait
été ouvert depuis au moins cinq ans. La loi Pacte a même assoupli
le système puisque, jusquelà, il fallait attendre huit ans pour effectuer
des retraits partiels sans fermer le plan. Autres modifications récentes
et favorables à l’épargnant : audelà de huit ans, de nouveaux verse
ments sont possibles, même si des retraits ont été réalisés, et la fiscalité
en cas de clôture du plan avant cinq ans n’est plus pénalisante puisque
s’applique le régime de droit commun du prélèvement forfaitaire uni
que (PFU) à 30 %. Deux inconvénients à signaler tout de même. Tout
d’abord, l’investissement est plafonné à 150.000 € par personne pour
le PEA auxquels s’ajoutent 75.000 € pour son petit frère, le PEAPME
consacré aux valeurs moyennes. Ensuite, le PEA est limité aux actions
de sociétés européennes.
COMPTETITRES
Il n’a pas les avantages fiscaux du PEA, mais il permet de s’intéresser
aux grandes valeurs internationales, américaines notamment, et aussi
aux sociétés foncières françaises, aux rendements souvent élevés, qui
ne sont pas autorisées dans les PEA. On peut aussi y loger des produits
de Bourse (turbos, certificats...) ou des obligations. C’est le moyen pour
l’investisseur d’élargir son champ d’action.
ÉPARGNE RETRAITE
C’est sans doute une surprise pour vous à la lecture de ce dossier :
les produits d’épargne retraite ne figurent pas dans nos allocations
d’actifs.
Il s’agit d’un oubli volontaire. La mise en place du prélèvement à
la source en 2019 et, donc, le système de l’année blanche en 2018 a
fortement réduit, pour 2018 et 2019, les avantages fiscaux attachés
à ce produit. Par ailleurs, la loi Pacte, avec la création d’un nouveau
dispositif, le plan d’épargne retraite (PER), qui sera disponible cet
automne, va modifier la donne, dans un sens sans doute favorable.
Ces produits retrouveront donc, à l’avenir, leur place dans un patri
moine diversifié en complément, notamment, de l’assurancevie.
Mais, en cette année 2019 particulière, il nous a semblé plus
cohérent et prudent de ne pas les intégrer.
La boîte à outils des placements