SUD OUEST bassin d\'Arcachon du Mardi 13 Août 2019

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Bassin d'Arcachon


Mardi 13 août 2019SUD OUEST


La pelote basque est à l’honneur
cette semaine à l’occasion des Fê-
tes de la mer à Arcachon. Comme
chaque année, le fronton Abbé-
Anabitarte, 14 avenue du parc Pé-
reire, accueille de belles parties.
Les festivités débutent ce jeudi à
17 heures par la traditionnelle par-
tie de grand chistera avec les
meilleurs joueurs du moment de
cette discipline particulièrement
spectaculaire.
Les champions apprécient le
cadre et la qualité de ce fronton,
refait à neuf récemment et la can-
cha en terre battue. Un spectacle
appréciable pour les initiés, mais
aussi les curieux qui découvrent


ce sport. L’annonce du score est
par exemple chantée en basque.
La pelote peut sortir du gant jus-
qu’à 300 km/h, et les coups sont
parfois donnés à 80 mètres du
fronton.
Samedi, le public pourra assis-
ter en nocturne cette fois aux fi-
nales benjamins et seniors Natio-
nale B du championnat de France
2019 à grand chistera. L’entrée est
de 10 euros pour les adultes, le
jeudi ou le samedi, et c’est gratuit
pour les enfants. Le Pilotaris arca-
chonnais fait ainsi perdurer avec
ces parties une tradition bien an-
crée, et il espère susciter des voca-
tions et de l’intérêt.

ARCACHON Grand Chistera en démonstration jeudi et


finales du championnat de France samedi au fronton


De belles parties de pelote basque pour les fêtes


Grand chistera jeudi et samedi au fronton Abbé-Anabitarte d’Arcachon. ARCHIVES CHRISTOPHE MAYEUX

Bruno Béziat
[email protected]


C


’est un peu par hasard que le
maire (sans étiquette) de Bi-
ganos et président de la Co-
ban (communauté d’aggloméra-
tion du nord Bassin), Bruno Lafon,
s’est retrouvé chez un de ses amis, le
maire de Saint-Cyr-sur-Mer, au mo-
ment des obsèques du maire de Si-
gnes, vendredi. Rappelons que ce
dernier a trouvé la mort lundi
5 août dernier, après avoir été écra-
sé par un artisan que l’élu avait sur-
pris en flagrant délit de dépôt sau-
vage d’ordures. Ce n’est cependant
pas par hasard qu’il s’est rendu à ses
obsèques, mais bien « par solidari-
té ».


« Sud Ouest » La mort du maire
de Signes pose la question de la
montée des violences contre les
élus. Vous le constatez?
Bruno Lafon Je constate qu’une
part plus importante qu’autrefois
de la population est bien plus vin-
dicative. Que des gens n’ont pas
peur d’employer des termes as-
sez durs à notre égard, que les dé-
gradations sont plus importan-
tes qu’avant. Ce constat est parta-
gé par l’ensemble des maires du
Bassin d’Arcachon avec qui j’ai
souvent l’occasion de discuter. Le
respect pour la fonction d’élu
s’est perdu, même pour les maires
qui étaient jusque-là préservés du
rejet du politique. Mais on sent
qu’un certain nombre d’habi-
tants mettent aujourd’hui tous
les élus dans le même panier, et
font l’amalgame. Je trouve cette
évolution assez inquiétante.


Comment expliquez-vous ce res-
sentiment d’une partie de la popu-
lation à l’égard des élus locaux et
ce manque de respect?
Je crois que les gens n’ont plus de
filtre. Est-ce un effet des réseaux
sociaux et de l’idée que l’on peut
tout dire et se permettre? Cela
peut être un des éléments d’ex-
plication. Cela est dû aussi au fait
que les sanctions ne sont pas ou
peu appliquées. Si vous prenez
les conflits qui concernent les rè-
gles d’urbanisme et leur non-res-
pect, un certain nombre d’admi-
nistrés se moquent d’être dans
l’illégalité car ils savent que les
procédures prendront des an-
nées. Même constat pour les me-
naces et les insultes lorsque des
élus ou des policiers municipaux,
font des remarques à des person-
nes qui se comportent mal. Il est
rare que la sanction soit là. Et les
fonctionnaires territoriaux sont
aussi victimes de comporte-
ments violents, parfois aux gui-
chets, de la part de certains qui
trouvent que cela ne va pas assez
vite.

Pour les dépôts sauvages d’ordu-
res, le Bassin est très concerné?
Oui, particulièrement. On a des
problèmes avec nos forêts dites
ouvertes. La circulation y est ré-
glementée par des panneaux,
mais peu en tiennent compte. En
2018, on a sorti 120 tonnes de dé-
chets. Tous les lundis matins, on
envoie les employés municipaux
enlever des ordures ici et là, et ce-
la a un coût. Les responsables
sont parfois des particuliers, mais
le plus souvent des artisans qui

ont fait les travaux et la plupart
du temps ils ne sont pas du Bassin.
Ce sont surtout des démolitions
de chantiers, des gravats. C’est
tout simplement moins cher d’al-
ler en forêt que dans une déchet-
terie pour professionnels.

Vous arrivez à en arrêter?
Oui, mais c’est rare. Des plaintes
sont déposées dès qu’on le peut.
On essaye dans certains cas de re-
monter la piste avec ce qui est
trouvé sur place ou des témoi-
gnages. Le problème est juste-
ment le sentiment d’impunité. La
mort du maire de Signes doit au
moins servir à cela. On doit dur-
cir les sanctions, qu’elles soient
radicales, dissuasives et appli-
quées. Que ceux qui polluent
aient vraiment peur de le faire.

ÉLUS Présent aux obsèques du maire


de Signes, celui de Biganos, Bruno


Lafon, déplore l’incivisme et la difficulté


à lutter contre les dépôts sauvages


« Durcir les sanctions »


Bruno Lafon, maire de Biganos et président de la Coban. PHOTO ARCHIVES « SO »

Une décharge sauvage dans le Nord Bassin. ARCHIVES STÉPHA,E THIERRY

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