Télérama Magazine N°3630 Du 10 Août 2019

(Nancy Kaufman) #1
123

jeudi 15


y 21.05 France 4 Série

Sherlock


Le Signe des trois
| Série de téléfilms créée par Steven Moffat et Mark Gatiss, d’après sir Arthur Conan Doyle
(saison 3, 2/3, GB, 2014) | 85 mn. VM. Rediffusion | Avec Benedict Cumberbatch, Martin Freeman.
Le grand jour est arrivé. Watson va épouser Mary. Holmes, garçon d’honneur, chante
les louanges de son meilleur ami en se remémorant leurs exploits d’enquêteurs. En
plein discours, son cerveau se remet au travail : il en est certain, un meurtre va être com-
mis pendant le mariage. Qui est l’assassin? Quelles sont ses motivations? Qui est sa vic-
time? Une course contre la montre s’engage, au risque de gâcher la fête...
On savait la série pleine d’esprit, mais pas à ce point. Le Signe des trois est une comé-
die hilarante, débordante de scènes grotesques, de dérapages et de bons mots. Comme
cette mémorable cuite qui transforme en bouffonnerie une enquête mystérieuse. Une
sortie légère, qui inverse les doses habituelles d’humour et de suspense de la série et
offre une partition en or à Benedict Cumberbatch et Martin Freeman, irrésistibles dans
le registre comique. — Pierre Langlais
Suivi du Cercueil vide (saison 3, 1/3).

y 21.05 TFX Film

Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain


y 21.00 Gulli Film

Kirikou et les bêtes sauvages


| Film d’animation de Michel Ocelot
et Bénédicte Galup (France, 2005) | 80 mn.
| GenRe : TOM POuCe D’AFRique nOiRe.
Difficile de ne pas se lover dans l’éternité
suspendue de ces quatre contes à vitesse
variable. Le premier galope sous les crocs
d’une hyène. Un hymne à l’énergie que
donne l’urgence. Le deuxième trotte sur
le dos d’un buffle. Une leçon de persévé-
rance et de confiance en soi. Le troisième
marche au pas sur le dos d’une girafe.
C’est un éloge de la lenteur. Enfin, le qua-
trième s’installe dans l’intensité éperdue
du dernier souffle maternel, au chevet de
la mère de Kirikou, empoisonnée par une
fleur. En lui faisant avaler le calice d’une
plante magique, le petit garçon la remet
au monde. Après s’être enfanté tout seul,
voilà que Kirikou enfante sa mère... A-t-on
vu plus troublante parabole sur la trans-
mission? — Marine Landrot

t 21.05 Chérie 25 Film

Pour elle


| Film de Fred Cavayé (France, 2008) | 115 mn
| Avec Vincent Lindon, Diane Kruger, Olivier
Marchal, Lancelot Roch, Hammou Graïa.
| GenRe : POLAR D ’AMOuuuR.
Souvenez-vous : pour Diane Kruger, la
guerre de Troie avait été déclarée (dans
un péplum hollywoodien, en 2004). Rien
d’illogique à ce que, « pour elle », injuste-
ment emprisonnée, un prof de lycée
(Vincent Lindon) s’improvise expert en
évasion. Voici donc un premier film en
forme de série B qui a pour lui sa modes-
tie. De fait, l’intrigue — la métamorphose
d’un honnête homme par amour — n’est
qu’un prétexte : sous-traité psychologi-
quement, le chemin du personnage prin-
cipal ne sert que la mécanique narrative.
Et, sur ce terrain-là, Fred Cavayé, alors dé-
butant, n’est pas maladroit, sauf quand il
abuse d’une musique à l’américaine de la
pire espèce.
Vincent Lindon fait l’affaire, avec son
charisme bonhomme, réaliste mais pas
trop. Diane Kruger étonne et séduit en
taularde borderline. Même sans maquil-
lage (surtout sans maquillage ?), on vole-
rait effectivement pour elle un œuf, et
donc un bœuf. — Aurélien Ferenczi

See-Saw FilmS


| Hart


Swood FilmS


2013 |


leS


armateur


S


Rien de franchement
hilarant ou grotesque
dans l’œuvre de sir
Arthur Conan Doyle.
et pas beaucoup
de bons mots non plus.
Voilà qui est réparé.

Il est menacé. Ses forces sont alors décuplées.

| Film de Jean-Pierre Jeunet (Fr/All, 2001) | 135 mn
| Avec Audrey Tautou (Amélie Poulain),
Mathieu Kassovitz (nino quincampoix), Rufus
(Raphaël Poulain), isabelle nanty (Georgette),
Dominique Pinon (Joseph), Yolande Moreau
(Madeleine Wallace), Jamel Debbouze (Lucien),
Artus de Penguern (Hipolito), Michel Robin
(M. Collignon), Maurice Bénichou (Dominique).
| GenRe : SuCCèS PLAnéTAiRe.
C’est une fable pour adultes, chatoyante
comme un livre d’images pour enfants.
Amélie, serveuse à Montmartre, découvre
sa vocation : en se mêlant de la vie des
autres, elle peut les rendre heureux. Avec
ses stratagèmes de simili-fée futée, Amélie

installe un doux délire que le cinéaste
aménage, avec des plans saturés de dé-
tails et des vignettes à profusion, comme
s’il prenait ses rêves pour la réalité. Il crée
un entre-deux flottant, ni d’ici ni d’ail-
leurs, ni d’aujourd’hui ni d’hier.
Ce film-valise essaime à tout vent. Bro-
cante de trouvailles disparates et savou-
reuses : Jeunet compile avec bonheur des
événements minuscules et des plaisirs
fugaces. L’aventure d’Amélie, radieux lu-
tin aux yeux ronds, enchante parfois mais
restera un prototype : le bonheur est une
idée trop casse-gueule, au cinéma, pour
en abuser. — Jean-Claude Loiseau

Télérama 3630-3631 07 / 08 / 19
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