Télérama Magazine N°3630 Du 10 Août 2019

(Nancy Kaufman) #1

lundi


172 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas vu mais... faut voir


tnt


y 22.30 Arte Film

Les Yeux sans visage


| Film de Georges Franju (France/Italie, 1960) | Scénario : Boileau-Narcejac,
Jean Redon, Claude Sautet, d’après le roman de J. Redon | 85 mn. NB
| Avec Pierre Brasseur (docteur Génessier), Alida Valli (Louise), Edith Scob
(Christiane Génessier), Juliette Mayniel (Edna Grüberg), François Guérin
(docteur Jacques Vernon), Alexandre Rignault (inspecteur Parot),
Béatrice Altariba (Paulette), Claude Brasseur (un inspecteur).
| GENRE : éPouVANtE.
Une nuit, une femme jette dans la Seine le cadavre d’une jeune
fille affreusement défigurée. Plus tard, on découvre qu’il s’agit de
Christiane Génessier, que le docteur Génessier, son père, recon-
naît formel lement. Mais ce mystérieux chirurgien ment...
Franju, formidable alchimiste du réel et du fantastique, a fa-
çonné au scalpel un pur film d’épouvante, d’une poésie folle. Pas
de monstres sanguinolents, mais des objets scintillants, des outils
tranchants, des paysages inquiétants. Une réalité ordinaire trans-
figurée, avec la précieuse collaboration du chef opérateur Eugène
Schüfftan. On glisse dans un climat étrange où la netteté des traits,
le noir et blanc soyeux et les gestes minutieux des personnages
impassibles concourent à créer l’angoisse. Ce qui fait peur, c’est
la lenteur, le silence clinique, la sensation tactile du corps. Dans
cet univers obsessionnel et macabre, l’amour est atroce, la pure-
té inhumaine, la folie extrêmement calme. Cauchemar sans cri,
presque muet mais très sonore, Les Yeux sans visage opère à vif, en
laissant de magnifiques cicatrices. — Jacques Morice

t 21.05 TMC Film

Spider-Man


| Film de Sam Raimi (uSA, 2001) | Scénario :
David Koepp | 135 mn. VM | Avec tobey Maguire,
Willem Dafoe, Kirsten Dunst, James Franco.
| GENRE : toILE à SuCCèS.
Si un beau matin vous vous mettez à mar-
cher au plafond ou entendez renifler une
bactérie à l’autre bout de la ville, c’est
qu’il est temps d’assumer votre boulot de
superhéros. Peter se destinait à une car-
rière de photographe, mais il fera homme-
araignée... Tous les lecteurs de Marvel
Comics, ces BD américaines à base de sau-
veurs en justaucorps, connaissent l’his-
toire par cœur : visite scolaire dans un labo,
évasion d’une bébête mutante, piquouse
fortuite avec effets secondaires...
Sam Raimi s’empare du mythe arach-
néen pour un premier tour de piste acroba-
tique le long des murs de New York. Effets
spéciaux grand luxe, cascades en apesan-
teur, plus une bonne dose d’humour. Et,
bien sûr, le grand méchant fou (Willem
Dafoe). Au centre de la toile, l’interpréta-
tion futée du jeune Tobey Maguire nous
changeait des habituels tas de muscles
impavides. — Cécile Mury

t 21.05 France 3 Film

Dans la ligne de mire


| Film de Wolfgang Petersen (In the Line of Fire,
uSA, 1993) | Scénario : Jeff Maguire | 120 mn. VM
| Avec Clint Eastwood, John Malkovich,
Rene Russo, Dylan McDermott, Gary Cole.
| GENRE : PoLICIER.
Frank Horrigan ne s’est jamais remis de
l’assassinat du président Kennedy.
Agent secret, il était chargé de sa protec-
tion. Il essaie d’oublier ce qu’il consi-
dère comme un échec personnel en se
consacrant entièrement à son travail.
Trente ans plus tard, il se retrouve face à
un dangereux tueur qui menace la vie
du président en exercice.
A partir d’un scénario remarquable-
ment documenté sur le monde très fermé
des agents de sécurité rapprochée, Wolf-
gang Petersen organise une haletante
course-poursuite aux multiples rebondis-
sements. La mise en scène, particulière-
ment efficace, permet surtout à deux ac-
teurs excellents de s’en donner à cœur
joie dans un face-à-face passionnant et
souvent savoureux.
Clint Eastwood, policier vieillissant,
têtu, traumatisé par son passé, en proie au
doute, au harcèlement téléphonique du
criminel et à l’incrédulité de ses collègues,
n’a plus l’assurance de l’inspecteur Harry.
Entre jazz et alcool, bar et piano, larmes et
erreurs, il gagne en humanité ce qu’il perd
en efficacité. John Malkovich, quant à lui,
est vraiment extraordinaire en psycho-
pathe sans rédemption possible, véritable
esprit du mal, doté d’une intelligence ma-
chiavélique et capable de transformations
saisissantes. Un divertissement de qualité.
— Gérard Camy

Lux/ChamP

s-ÉL

ysÉes

| OLivier

vOgeL

sang

Edith Vladimirovna Scobeltzine, alias Edith Scob, nous a quittés en juin dernier à 81 ans. Hommage.

Télérama 3630-3631 07 / 08 / 19
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