Chasseur d’images N°414 – Août-Septembre 2019

(Michael S) #1

108 CI 414 - Août-septembre 2019


près le développement (C.I.
n°408), après la préparation
du révélateur (C.I. n°413),
passons à présent aux tra-
vaux pratiques. Mais plutôt
que d’expliquer comment
s’utilise et se traite un film Kodak Tri-X ou
Ilford FP4 (une procédure connue de la
plupart de nos lecteurs et, de toute façon,
facile à trouver en ligne), intéressons-nous
à un film moins ordinaire, le Washi S. L’oc-
casion d’aborder différents points et de
nous attarder sur ce qui fait l’identité des
émulsions originales.
Prise de vue
Le film Washi S est disponible en format
135 et 120. Dans l’un comme dans l’autre,
il n’y a pas de manipulation particulière
pour le chargement. Le film 24x36 est
bobiné dans des cartouches recyclées,
sans code DX, l’information de sensibilité
n’est donc pas transmise automatique-
ment au boîtier. Avec certains appareils
argentiques cela peut poser problème ;
avec les boîtiers non DX, affichez manuel-
lement 50 ISO.
Vu sa faible sensibilité, mieux vaut réser-
ver le “S” à une utilisation par temps enso-
leillé. Mais attention, ce film est très
contrasté. Si la lumière est bien tranchée,
les résultats seront vraiment très durs... à
vous de voir ce que vous recherchez.
La sensibilité chromatique (la façon dont
sont vues les couleurs) se situe entre l’or-
tho et le panchromatisme. Cela signifie
que le film est sensible au bleu et au vert
mais très peu au rouge. Le ciel bleu sera
clair et la peau un peu plus sombre
qu’avec un film noir et blanc “classique”.

Développement
Notre essai a été effectué avec du film


  1. Dans ce format, le développement
    avec des spires inox (KD, Kodak, Kinder-
    mann, etc.) me semble plus pratique, mais
    beaucoup de photographes utilisant des
    spires plastiques, j’ai fait de même et
    choisi une cuve Paterson afin de vérifier
    que le chargement sur spire se fait dans
    de bonnes conditions. Je n’ai effective-
    ment pas rencontré de difficultés particu-
    lières, le Washi S se comportant comme
    n’importe quel autre film 120.
    Petit conseil en passant: pour éviter les
    problèmes en moyen format, utilisez des
    spires parfaitement propres et sèches. Un
    nettoyage régulier (brossage à l’eau javel-
    lisée) évite bien des soucis.
    Mon révélateur de prédilection est le
    Kodak HC110, un produit d’une grande
    souplesse qui me permet de tout traiter,
    du 24x36 à scanner au 120 pour du tirage
    argentique en passant par du plan film
    tiré en platine. Le grain produit par le
    HC110 n’est pas le plus fin du marché,
    mais il l’est assez pour ne pas poser de
    problème.
    La notice du Washi S ne donne pas de
    temps de traitement pour le HC110, mais
    elle précise que l’on peut se baser sur les
    temps utilisés pour la Tri-X.
    J’ai donc sagement suivi les indications
    de Kodak: 7 minutes 30 secondes pour
    du HC110 dilué 1+31 à 20°C dans une
    petite cuve avec un retournement toutes
    les 30 secondes. Après développement,
    j’ai utilisé un bain d’arrêt (30 s d’acide
    citrique), un fixateur rapide (5 minutes d’Il-
    ford Hypam) puis lavé le film 10 minutes


DÉCOUVERTE


Le film Washi S 120


Dans C.I. n° 400, nous avions pré-
senté Lomig Perrotin, l’homme à l’ori-
gine des films Washi. L’aventure a
commencé en 2012 avec un “film” fait
d’une émulsion couchée sur du papier
japonais (washi) destiné à répondre à
des besoins personnels. Les résultats
intéressants ont conduit Lomig à com-
mercialiser le Washi.
Depuis, il a ajouté d’autres films au
catalogue, en gardant toujours la
même démarche : “proposer des sup-
ports qui donnent des images diffé-
rentes”. Le catalogue Washi comporte
les films suivants :


  • Films artisanaux
    W : émulsion sur papier Kozo.
    V : émulsion sur papier Gampi.
    P : émulsion couchée à la main sur film
    polyester.

  • Films spéciaux
    A : film ciné pour amorce (grain fin et
    fort contraste).
    F : film radio (grain fort et présence de
    halo).
    D : film aérien (grain modéré et fort
    contraste).
    S : film ciné piste sonore (grain fin, fort
    contraste et haute définition).
    Z : film aérien sensible jusque dans le
    proche IR (bonne séparation des verts
    en paysage).


Depuis l’avènement du numérique, la pratique


argentique a beaucoup évolué. De plus en plus


souvent, ses adeptes cherchent à obtenir des résultats


originaux. L’utilisation de films atypiques, comme le


Washi S 120, est un bon moyen d’y parvenir.


ARGENTIQUE


A

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