Batailles et Blindés Hors Série N°40 – Août-Septembre 2019

(Barré) #1

XII CORPS


PREMIÈRE LE
PARTIE
NANCY

CHAPITRE 1

à l’est de la région doit se faire sur des routes, souvent
« coiffées » par des élévations que les Allemands ont
pris le temps de fortifier...
La diversion consiste en plusieurs bombardements :
le 10 septembre, 58 bombardiers moyens bombardent
le pont de Custines, près de Marbache, et le lendemain,
des appareils attaquent diverses cibles dans les envi-
rons de Pont-à-Mousson. Le 11 septembre à minuit,
les deux bataillons du 317th IR se glissent silencieu-
sement le long de la rive occidentale de la Moselle et
s’apprêtent à traverser les canaux adjacents. À 4h du
matin, les GIs atteignent la Moselle sans encombre
et l’artillerie commence sa préparation. Le village de
Bezaumont est sciemment bombardé avec des obus
au phosphore... pour que la fumée s’échappant des
bâtiments masque l’avancée américaine! Quatre heures
plus tard, la Moselle est franchie et les soldats amé-
ricains ont atteint leurs objectifs. Les Allemands, de
leur côté, ne réagissent quasiment pas : une impor-
tante pluie gène alors les observateurs d’artillerie et
les dispositifs de communication sont défectueux. Au
fil des heures, alors que les renforts américains tra-
versent, quelques tirs allemands atteignent le pont,
aussitôt réparés par les Engineers. Le 12 septembre,
deux compagnies du 702nd Tank Battalion, des canons
antichar et des obusiers de 105 mm ont pu traverser la
Moselle grâce aux ponts toujours plus lourds déposés
par les Engineers. La 80th ID est parvenue à « mordre »
sévèrement dans le dispositif de la 1. Armee, qui com-
mence à riposter avec son artillerie... mais qui voit un
moment de flottement dans ses lignes. En effet, entre
les lignes de la 3. Panzergrenadier-Division (au nord) et la


  1. Volksgrenadier-Division (autour de Nancy), la jonc-
    tion est poreuse, notamment au sud de Bezaumont, et
    les deux unités ne sont pas au meilleur de leur forme. Ce
    n’est que le 13 septembre à 1h du matin qu’un bataillon
    du Panzergrenadier-Regiment 29, renforcé d’une dizaine
    de StuG. III, passe à l’attaque au nord de Loisy, où la
    F Company du 318th IR tient un carrefour routier. Les
    Américains ne sont pas de taille à résister et reçoivent
    l’ordre de se replier : partis de l’est, d’autres éléments
    allemands se dirigent vers la tête de pont et reprennent
    les villages de Sainte-Geneviève, Bezaumont pour fina-
    lement se joindre aux assaillants de Loisy et menacer les
    ponts. Le 318th IR est bousculé, et son commandant,
    le colonel McHugh, est blessé, pendant que le reste
    de l’état-major est capturé. Du côté des Américains, la
    résistance aux forces allemandes n’est pas coordonnée
    mais surtout l’œuvre de compagnies isolées ; devant la
    progression ennemie, les unités américaines se replient
    vers les ponts, l’obscurité ajoutant à la désorganisation.
    Un début d’embouteillage entre les véhicules traversant
    la Moselle et les groupes se repliant vers les ponts rend
    encore plus difficile la mise en place d’un périmètre
    défensif ; seuls des fantassins dans un fossé en bordure
    de la route de Loisy parviennent à ralentir la progression
    allemande avant de succomber. Pendant ce temps, le
    lieutenant-colonel Golden, à la tête du 2nd Battalion
    du 318th IR, parvient à rassembler suffisamment de
    blindés et d’hommes au Pont de Mons, petit hameau à
    l’est de Dieulouard, pour résister à l’attaque allemande.
    Alors que les premières lueurs du jour arrivent, les GIs
    protégés dans les maisons ouvrent un feu d’enfer sur
    les fantassins allemands alors que la B Company du
    702nd Tank Battalion engage à moins de 200 mètres
    ses homologues adverses, détruisant plusieurs blindés


à la Balkenkreuz. L’attaque allemande est enrayée : le commandement n’a plus de
troupes fraîches, et a échoué à moins d’une centaine de mètres des ponts.
Sauf qu’au même moment, le CCA de la 4th AD fond sur les Allemands se repliant
à toute vitesse. Les blindés américains reprennent Sainte-Geneviève puis cherchent
à récupérer le plus possible de territoires perdus. À 9h30, la contre-attaque améri-
caine est déclenchée : les Allemands dépassés par le CCA sont tous capturés, et
tous les villages perdus au cours de la nuit sont de nouveau aux mains des GIs.
Le périmètre de la tête de pont près de Dieulouard, le 13 septembre à midi, est de
nouveau en sécurité. 

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