Batailles et Blindés Hors Série N°40 – Août-Septembre 2019

(Barré) #1

LORRAINE


L'OCCASION MANQUÉE
DE
PATTON

La Nied française, autre cours d’eau situé plus à
l’est, devient le siège d’une nouvelle ligne de défense
allemande ; Balck ordonne à ses unités de se replier
lorsque leur situation est intenable, car il ne dispose
d’aucune réserve pour les soulager en cas d’encercle-
ment. La Nied française ne pouvant se traverser qu’à
Han-sur-Nied, c’est vers ce village que CCB et CCA
se dirigent afin de l’attaquer depuis différentes posi-
tions. Le 11 novembre, deux têtes de pont sont
édifiées sur la Nied ; les Engineers sur les talons
des blindés mettent très vite en place des moyens
de franchissement.
Lorsque les premiers éléments atteignent Han-sur-Nied,
les GIs observent incrédules des dizaines de véhicules
allemands, certains tractant des pièces d’artillerie,
en train de se replier sur l’autre rive ; une frappe d’artil-
lerie est demandée et à la tombée des premiers obus,
c’est la débandade. La panique est telle que les gardes
allemands s’enfuient sans même faire sauter le pont,
amplement miné! Les Américains ne perdent pas de
temps et se ruent vers le village, avant d’être arrêtés par
des tirs précis provenant d’une colline au nord-est du
village. Des canons de Flak de 3,7cm clouent au sol les
GIs et l’intervention en urgence de l’artillerie n’arrange
pas la situation puisque malgré des coups au but, de
nouveaux servants ne cessent d’arriver. Des Sherman

tentent de traverser le pont de bois sur la Nied, mais
un reçoit un tir direct qui l’enflamme instantanément,
suivis par des fantassins qui parviennent à prendre pied
sur la rive adverse. Pourtant, la tête de pont est fragile
puisque seuls quatorze GIs et trois chars ont pu tra-
verser... avec les Allemands qui tentent de neutraliser
le pont de loin. À 17h15, provoquant l’admiration de
ses hommes, le colonel Hines pourtant blessé traverse
le pont à pied sous une pluie d’éclats avec quelques
soldats, puis fait le chemin inverse... pour aller chercher
les compagnies B et C du 317th IR.
Le CCB, de son côté, remporte un autre succès aussi
important. Sa progression vers la Nied est interrompue
lorsque les ponts à Ancerville et Remilly sautent sous
les yeux des chefs de chars, mais un Lieutenant des
Engineers parvient à découvrir un pont submergé par la
rivière à Sanry-sur-Nied. Après avoir amené un half-track
pour s’approcher du pont, le Lieutenant Titterington s’en
échappe puis parvient à couper les câbles des charges
de démolition. C’est à ce moment que des éléments
du Combat Team 15 interviennent, passent le pont et
neutralisent les défenseurs. « L’hémorragie » de troupes
américaines est cependant beaucoup plus importante
à Han-sur-Nied le 12 novembre puisque les officiers
tentent de faire entrer le plus de monde possible dans
la tête de pont. Si les Allemands résistent par endroits,

 Triste fin pour ce
StuG. III qui a terminé sa
course dans un arbre.
Ces canons d'assaut sont
très souvent victimes
des Jabos qui profitent
de leur faible blindage de
toit pour les neutraliser.
Dirigés par des équipages
peu expérimentés,
certains seront même
abandonnés au premier
coup de feu, alors qu'ils
ont encore un potentiel
militaire assez élevé.

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