LORRAINE
L'OCCASION MANQUÉE
DE
PATTONEn lançant ses pointes blindées vers l’Allemagne, le général Eddy ne s’est pas douté que la météo lui jouerait un si
mauvais tour. Et pourtant : à la mi-novembre, les gains de terrain sont importants mais pas suffisants. La boue et
la neige empêchent les blindés d’intervenir en dehors des routes, et les fantassins sont ceux qui sont le plus misà contribution, dans des escarmouches parfois très violentes avec les dernières forces allemandes des environs.
Mais l’état de déliquescence des adversaires pousse Eddy à aller plus loin...
DERNIER SAUT DE PUCE
LA SARRE
À PORTÉE DE MAINS
CHAPITRE
4
SE RÉORGANISER POUR MIEUX AVANCER
Le XII Corps profite d’une courte pause à la mi-novembre
pour réorganiser ses lignes de ravitaillement et sécuriser les
dernières poches de résistance. Eddy décide de repartir à
l’assaut le 18 novembre, principalement avec son infanterie,
et de s’engouffrer dans le dispositif allemand vers la Sarre.
Les 26th ID et 35th ID forment le fer de lance tandis que la
80th ID reste aux alentours de Faulquemont pour en contenir la
garnison, s’appuyant sur certains ouvrages de la Ligne Maginot.
C’est la 26th ID qui, sur le flanc sud du XII Corps, s’élance la
première face à une ligne sommaire de défense entre Dieuze
et Bénestroff. Cependant, les Allemands s’attendent à uneattaque américaine et opposent une résistance déterminée,
notamment le long de la voie de chemin de fer et dans le
bois de Bénestroff. Le déroulement de l’attaque est le même
à Marimont, où quelques blindés la 11. Panzer-Division se
frottent aux Américains, certaines de leurs compagnies étant
réduites à moins d’une dizaine d’hommes. Au contraire des
fantassins, les artilleurs allemands ne sont pas en train de se
replier mais disposent de positions préalablement repérées, leur
permettant de soutenir leurs troupes. Cependant, impossible
de résister bien longtemps aux GIs qui percent les maigres
défenses allemandes, permettant aux blindés de s’engouffrer
dans les brèches ouvertes. À leur grande surprise, seules de
rares compagnies allemandes continuent de combattre, les
autres étant tout simplement introuvables ; le 21 novembre, Des éléments blindés
américains traversent un
village lorrain alors que
la frontière allemande se
rapproche. Là encore,
certaines unités doivent
s'arrêter afin de permettre
au ravitaillement d'arriver.