CHAPITRE 1XX CORPS
DEUXIÈME LE
PARTIEV E RS L'E S T
METZ ET LA MOSELLE
bien équipé et peut efficacement barrer la vallée de la
Moselle au sud-ouest de Metz.
Le matin du 6 septembre, des éléments américains par-
viennent à atteindre Arnaville et Ars-sur-Moselle, mais
en sont repoussés. Très vite, les Américains se rendent
compte qu’il ne reste aucun pont en état de ce côté ;
près de Mars-la-Tour, là où de durs combats ont eu lieu
en 1870, les élèves-officiers de la Fahnenjunkerschule
de Metz opposent une vive résistance aux éléments
avancés du XX Corps. La 7th AD rencontre elle une
opposition mesurée près de Sainte-Marie-aux-Chênes ;
son CCA ne parviendra à atteindre le fleuve que le len-
demain matin. Le CCB affronte des pièces de 8,8cm
à Gravelotte puis le 23rd Armored Infantry Battalion
parvient dans la nuit à approcher la Moselle au nord de
Dornot. Une première tentative de traversée le 7 sep-
tembre au soir tourne au désastre pour les GIs.
Le CCA, lui, parvient à Mondelange le 7 au matin pour
redescendre au sud vers Maizières-les-Metz ; les deux
colonnes se rejoignent à Talange, puis trouvent un site
de traversée à Hauconcourt... mais doivent attendre
l’arrivée des pontonniers. Le CCB, après avoir pris Gorze,
rejoint le même jour le reste de ses forces déjà près de
Dornot, la 5th ID sur ses pas.L’ENFER À DORNOT ET ARNAVILLE
Le 8 septembre, la pluie commence à tomber sur Dornot
tandis que le CCB et le 11th IR se rassemblent sous
le feu ennemi. Une traversée de la Moselle est pré-
vue, mais le général Irwin à la tête de la 5th ID préfère
attendre l’installation de son artillerie. L’homme a rai-
son : les Allemands en face sont prêts à accueillir les
Américains... Les trois bataillons de 105 mm arrivent
dans la matinée et à 10h45, les GIs du 2nd Battalion du
11th IR s’élancent sur le fleuve à l’est de Dornot dans
des embarcations légères. À 13h20, les Companies F et
G prennent pied sur la rive ennemie et Irwin demande du
soutien aérien pour neutraliser les deux forts Saint-Blaise
et Sommy... qui lui est refusé car tous les appareils
sont alors employés à Brest. Dans la soirée, le capitaine
Church emmène deux compagnies vers les forts, qui sont
étrangement silencieux. Et pour cause : les Allemands
n’y sont pas! Arrivés près du fort Saint-Blaise, les
Américains tombent dans une contre-attaque de SS de
la « Götz von Berlichingen » et se replient vers le fleuve.Les Américains sont conscients que le secteur de Metz à Thionville regorge
d’ouvrages défensifs mais ne disposent d’aucune carte détaillée du secteur [2].
Les reconnaissances aériennes ne donnent rien de bon à cause de la couverture
végétale et du camouflage des ouvrages. Les seules informations sur lesquelles
peut se baser Walker sont celles d’anciens membres du Deuxième Bureau
français – mais il est attendu que les Allemands ont apporté des modifications
depuis l’annexion de la Moselle au Reich. Au XX Corps, ces fortifications sont
sous-estimées car leur construction date d’avant le premier conflit mondial, et
pour les Américains, les Allemands vont vite se replier jusqu’au Westwall après
la traversée de la Moselle...LE PROBLÈME DES FORTIFICATIONS
[2] Les seules cartes à leur disposition sont des cartes Michelin, qui
n’indiquent alors pas vraiment les reliefs du terrain.Sd. Kfz. 251
- Volksgrenadier-Division
Wehrmacht
Secteur de Metz-Thionville, septembre 1944
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