CHAPITRE 4
CAPTURER
XX CORPS THIONVILLE...DEUXIÈME LE
PARTIEde tirer sur le lieu de la traversée, quelques mortiers
pilonnent les Américains qui s’approchent de l’ouvrage.
La garnison (alors composée d’hommes de l’Infante-
rie-Regiment 74, 19. VG-D) fait une sortie et parvient à
infliger quelques pertes aux Américains ; cependant, ces
derniers sont accompagnés d’Engineers qui parviennent,
avec l’aide de deux sections de fantassins, à s’appro-
cher des portes blindées. L’expérience de l’assaut sur
le Fort Driant sert alors : plutôt que de rentrer dans
l’ouvrage pour le nettoyer, les GIs « enferment » les
défenseurs, faisant sauter les escaliers et après avoir
localisé les bouches d’aération, en y versant de l’essence
enflammée par la suite par une grenade incendiaire.
La consommation d’explosifs est telle qu’un ravitaille-
ment par parachute est prévu pour la fin de la journée ;
les Américains ont avancé et contrôlent l’ouest du fort,
mais la partie est tient encore sous son feu la route
menant à Valmestroff. Du côté de la tête de pont de
Cattenom, le bilan est positif malgré les tirs incessants
de l’artillerie allemande puisque huit bataillons d’infan-
terie ont pu traverser. Du côté allemand, la surprise est
totale sur tous les points de traversée et les premières
tentatives de contre-attaques échouent à cause de la
pénurie générale de carburant et de camions pour trans-
porter les troupes. Une seule contre-attaque est lancée,
à Kerling, mais les Allemands épuisés ne parviennent
ici aussi pas à exploiter la percé.
Le 10 novembre est relativement calme sur tout le front
de la 90th ID, sauf aux alentours de Koenisgmacker où
l’ouvrage Maginot du Métrich se défend tant bien que
mal contre les Américains. À Basse-Ham, une contre-at-
taque allemande est repoussée le même jour et la C
Company est envoyée attaquer le fort de Koenigsmacker
depuis le sud. Mais bloquée par un fossé et des barbelés,
l’unité doit le longer vers l’ouest et rejoindre les deux
autres compagnies déjà sur les dessus de l’ouvrage.
Au même moment, Van Fleet décide de calmer le jeu
et de stabiliser ses lignes : il ne sait pas que les unités
allemandes du secteur n’ont pas de quoi contre-attaquer,
et le ravitaillement commence à manquer. Sur la rive
américaine, la Moselle a maintenant inondé Cattenom,
empêchant encore plus le transport de munitions et de
blessés, mais un pont est jeté dans le secteur de Malling.
Le 11 novembre, l’attaque reprend, et l’ouvrage de
Métrich est contourné, sa garnison enfermée ; mais àKerling, Volksgrenadier et StuG. III partent à l’assaut et bousculent les Américains.
Près du fort de Koenigsmacker, les Américains font prisonniers trois Allemands qui
leur indiquent que 145 hommes sont en train d’arriver pour renforcer l’ouvrage.
Les GIs ont juste le temps de mettre en batterie cinq mitrailleuses avant d’ouvrir le
feu, détruisant la moitié de la colonne, le reste s’enfuyant. Un assaut américain à
la baïonnette dans le bois d’Elzange permet de capturer un point fortifié allemand,
tandis que le fort de Koenigsmacker est de plus en plus encerclé. Chaque entrée
ou point d’aération est aux mains des Américains, qui enfument les tunnels et donc
l’ouvrage ; incapable de tenir plus longtemps, la garnison fait agiter un drapeau
blanc. Le fort de Koenigsmacker est pris : sa défense aura coûté plus de 300 tués,
blessés ou disparus aux Allemands, tandis que les Américains dénombrent 111 GIs
tués et hors de combat. La prise des deux ouvrages, à Métrich et Koenigsmacker,
est un sévère revers pour la ligne de défense allemande qui s’appuyait majori-
tairement dessus. Mais les canons maintenant se sont tus et le ravitaillement
commence à affluer.LA RÉACTION ALLEMANDE
Le 12 novembre, vers 03h00, une Kampfgruppe de la 25. Panzergrenadier-Division
attaque à nouveau Kerling, capture le village puis oblique au nord-ouest pour se rendre vers
Petite-Hettange. L’objectif allemand est clair : capturer le pont de Malling et le faire sauter.Sherman M4A3E8
712th Tank Battalion
XX Corps, Third Army
Metzervisse, 17 novembre 19444