LORRAINE
L'OCCASION MANQUÉE
DE
PATTONLes Américains résistent pied à pied, à tel point qu’une équipe de mortier américaine
doit utiliser son arme en tir direct! Mais l’artillerie américaine entre alors dans la
danse ainsi que deux TD qui ont traversé à toute allure la Moselle à Malling. L’attaque
allemande est brisée : plus de deux cent soldats allemands sont tombés, et seul
un StuG. III sur la dizaine employée parvient à se replier. Le repli allemand se fait
d’abord dans le calme vers Kerling mais deux compagnies du 359th IR les prennent
de flanc et transforment la retraite en déroute, les Panzergrenadier abandonnant
leurs armes et équipements.
Le 358th IR, après avoir pris le fort de Koenigsmacker, progresse vers Valmestroff et
Elzange qui sont pris après de durs combats aux alentours. Les Allemands tiennent
bon dans le bois, allant même jusqu’à tirer leurs Panzerfaust afin de provoquer
une pluie mortelle d’éclats de bois sur les GIs. La tête de pont est toutefois sau-
vée, et autant à Cattenom qu’à Malling, les ponts sont en train d’être aménagés
le 12 novembre. Au premier lieu de traversée les Engineers se rendent compte
avec horreur que le pont mène directement dans un champ de mines allemand,
auparavant caché sous l’eau... le déminage va nécessiter plus de cinq heures,
mais à 17h00, le pont est prêt. Distroff et Inglange sont pris à la fin de la journée,
malgré de durs combats.
La tête de pont d’Uckange, ayant fait office de diversion, n’est toujours pas tombée ;
cependant, les GIs y sont à l’étroit et cherchent à l’étendre. Walker, d’abord heureux
de la progression au-delà de la Moselle, veut capturer Thionville et ordonne au 2nd
Battalion du 378th IR de trouver un endroit pour traverser dans le secteur. La veille,
les Américains se sont approchés de Thionville par le sud, mais les Allemands
réfugiés dans le fort de Yutz (datant de l’époque de Vauban) sont parvenus à les
ralentir. La garnison est anéantie le 13 novembre et la nuit suivante les deux vil-
lages attenants, Basse-Yutz et Haute-Yutz [3], sont capturés. La ville de Thionville
elle-même est libérée dans le courant de la journée. Cependant, au sud-ouest àIllange se trouve un autre ouvrage allemand du début du
XXe siècle ; lorsque les GIs s’en approchent, un soldat
allemand agite un drapeau blanc, mais le commandant de
la place refuse de se rendre. Les Américains ordonnent
donc un tir de 155 mm et de 240 mm sur les dessus de
l’ouvrage, mais les défenseurs continuent de résister :
chaque créneau de tir est détruit à la charge explosive
et les bouches d’aération sont systématiquement utili-
sées pour y glisser des explosifs. Ce n’est qu’à 10h40
le 15 novembre que les survivants se rendent au colo-
nel Maroun, blessé deux fois durant l’assaut. Mais les
combats ne sont pas terminés et les Américains sont
bloqués à Bertrange et Imeldange, passant non loin de
l’anéantissement total.
La 10th AD, de son côté, n’a pas été engagée dans les
premiers jours de la traversée en sa totalité. Pendant cinq
jours, ordres et contre-ordres ont ponctué les journées
des tankistes : leur objectif est de percer vers l’est et
d’arriver à la Sarre. Mais le 15 novembre, l’ordre tant
attendu arrive et une partie de la 10th AD traverse
le fleuve à Malling. Jusqu’au 18 novembre, la « Tiger
Division » fonce vers l’est, capture des centaines de
soldats allemands et atteint Bouzonville.« LA PIRE CONTRE-ATTAQUE
DE TOUTE LA CAMPAGNE »
Cependant, des poches de résistance demeurent à
l’est de Thionville, même si la quasi-totalité des uni-
tés allemandes du secteur sont en train de se replier.
La Kampfgruppe de la 25. Panzergrenadier-Division
étrillée près de Kerling a reçu des renforts et est à la
disposition de la 1. Armee pour lancer une nouvelle
contre-offensive. Le 14 novembre, ses trois bataillons
d’infanterie, son artillerie et ses blindés sont réunis dans
le bois de Stuckange, au sud-est de Thionville, avec pour
mission de frapper le flanc droit du 358th IR alors installé
à Distroff. À l’aube le 15 novembre, la Kampfgruppe
s’élance à l’assaut de Distroff depuis Stuckange ;
le 2nd Battalion, 358th IR qui est retranché dans le
village et soutenu par des TD du 773rd TDB reçoit une Nous retrouvons Patton en Lorraine avec sa M20 Utility
Car... et un invité de marque : William Averell Harriman, qui
est alors ambadassadeur des États-Unis à Moscou et le
demeurera jusqu'en 1946. De nombreux officiels américains
viendront effectuer un tour en Lorraine afin de côtoyer Patton.Sd. Kfz. 251 Ausf. D
- Panzergrenadier-Division
Wehrmacht
Distroff, 15 novembre 1944