Batailles et Blindés Hors Série N°40 – Août-Septembre 2019

(Barré) #1

LORRAINE


L'OCCASION MANQUÉE
DE
PATTON

[1] Camp d’internement géré par la SS, notamment pour l’interrogation et
la détention des résistants, aux conditions de vie très dures.

Les deux photos ci-contre
Des GI's investissent la ville de Metz et patrouillent parmi les rues, dont certaines sont
jonchées de débris suite aux tirs d'artillerie américains. Si les hommes ne sont pas tous aux
aguets, certains cherchent l'ennemi qui pourrait surgir d'une maison ou de derrière un mur.
En réalité, la garnison de Metz n'opposera qu'une résistance symbolique lors de la capture
de la ville par les Américains. Le gros des troupes combattantes se trouvait principalement
autour des ouvrages défensifs et les Allemands ont été soit tués soit faits prisonniers.

 C'est la fin pour les défenseurs du fort Jeanne d'Arc qui sont rassemblés à la
sortie de leur ouvrage après plusieurs semaines de combat. La bannière étoilée
va flotter sur les superstructures du fort, marquant sa conquête par les GI's.

À L’ASSAUT DES FORTS DE METZ


Le 15 novembre, ce sont deux unités (les 377th et
378th IR) qui partent à l’assaut pour nettoyer les
dernières poches de résistance allemandes à l’ouest
de la Moselle. À 11h00, le fort de Fêves tombe,
ouvrant la voie vers Metz aux Américains depuis
le nord-ouest de la ville ; la ligne Canrobert, suite
d’ouvrages bétonnés et de tranchées, est abandon-
née par ses défenseurs totalement démoralisés.
Au matin du 18 novembre, les Allemands font sauter
tous les ponts à l’ouest de la Moselle, sauf un qui doit
servir au repli des unités encore sur la rive occidentale.
Les Américains toujours sur leurs talons, les défenseurs
font sauter ce dernier alors que certains GIs sont déjà
sur l’autre rive. Le fort de Plappeville subit lui aussi deux
assauts en règle sans que les assaillants ne réussissent
à entrer dans les tunnels. La Task Force Bacon réunissant
deux bataillons des 378th et 379th IR a elle lancé son
attaque vers Metz le même jour depuis le nord : le colonel
Bacon, pragmatique, décide de progresser vers Metz
en deux colonnes. Une combinaison de chars et de TD
ouvrent la voie pendant que l’infanterie suit derrière dans
des véhicules, les fantassins « nettoyant » les derniers
points de résistance n’ayant pas été anéantis par les
blindés. En deux jours, la Task Force Bacon parvient
à Saint-Julien-lès-Metz, au nord-est de la ville, où se
trouve un ouvrage du même nom. Le 18 novembre,
les Américains surprennent des Allemands en dehors
du fort, alertant la garnison. Mais la Task Force Bacon
dispose d’un atout dans sa manche : deux canons auto-
moteurs M12 de 240 mm l’accompagnent... qui sont
immédiatement mis en batterie et ouvrent le feu sur
le fort. Les GIs tentent de traverser le fossé mais sont
fauchés par les tirs provenant des caponnières, qui conti-
nuent de résister malgré les tirs d’un M36 Jackson et
son canon de 90 mm. À la fin de la journée, un obusier
automoteur M12 est amené à une centaine de mètres
et tire à bout portant sur l’ouvrage ; le lendemain, des
Engineers venus faire sauter les portes recueillent à la
place les deux cent soldats du fort qui se constituent pri-
sonniers. Le fort de Bellecroix qui lui date du XVIIe siècle
se rend sans combattre.
La 5th ID a plus de mal à se faire un chemin vers Metz
notamment suite à la résistance des troupes allemandes
au terrain d’aviation de Frescaty. Le fort de Queuleu^ [1],
situé au sud-ouest de Metz, parvient à arrêter la progres-
sion des Américains, tout comme le fort de Saint-Privat,
mais il est contourné dès le 18 novembre par les GIs.
La 5th ID fait sa jonction avec la 95th ID à Vallières, au
sud de Saint-Julien-lès-Metz, et les premiers quartiers
au sud de Metz sont investis et nettoyés dans la nuit
du 19 novembre. En effet, le dispositif allemand (qui
tient plus du bricolage que de la vraie ligne défensive)
ne tient plus que par des bouts de ficelle, et depuis la
mi-novembre, Kittel a dégarni son front à l’est de la
ville pour renforcer les trois autres côtés. La garnison
de Metz est « lâchée » par la 1. Armee le 17 novembre
lorsque cette dernière reçoit l’ordre de Knobelsdorff de
se replier vers l’est ; le haut commandement allemand
local ne se fait plus d’illusions. Signe de la désorga-
nisation du commandement, Kittel n’est pas informé
de ce repli et ne s’en rend compte qu’à la vue des
troupes du SS-Panzergrenadier-Regiment 38 quittant
leurs positions...

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