Batailles et Blindés Hors Série N°40 – Août-Septembre 2019

(Barré) #1

LORRAINE


L'OCCASION MANQUÉE
DE
PATTON

À l’orée du XXe siècle, il semble que cet aïeul jouera un
rôle déterminant dans le choix d’une carrière martiale
par Patton.
C’est donc tout naturellement qu’après avoir passé
une année de préparation militaire en Virginie, George
intègre West Point au cours de l’été 1904, rejoignant
ainsi l’élite de la jeunesse américaine. Ses résultats sont
honnêtes, sans plus. Par contre, son image auprès des
autres cadets est déplorable, ce qui ne va pas sans
poser quelques soucis. Soit taciturne, soit « grande
gueule », obsédé par les règlements militaires, Patton
n’hésite pas à se montrer autoritaire et agressif avec
ses camarades lorsque ses instructeurs lui confient
la conduite d’un exercice. En 1909, à l’issue de son
passage à West Point, il choisit d’intégrer la cavalerie.
Affecté dans une modeste garnison de l’Illinois, il fait
la démonstration de son savoir-faire dans le maniement
du sabre ; sans oublier ses dons de cavalier émérite.
Promu sous-lieutenant, il rejoint ensuite les quartiers du
15th Cavalry Regiment qui, outre l’unité en question,
hébergent également les bureaux de plusieurs officiers
d’état-major tous promis à de longues carrières. Au fil
des années à venir, ceux-ci occuperont des postes clefs
dans la hiérarchie de l’US Army, autant d’amis influents
pour notre homme.
À cette époque, la vie du jeune officier, souvent brillant,
parfois impétueux, toujours excessif, se partage entre
les haras de sa caserne et les salons mondains de la
région. C’est là qu’il retrouve l’une de ses amours de
jeunesse, Béatrice Ayer, qu’il épousera quelques mois
plus tard. En plus d’apporter à Patton son amour et de lui
offrir trois enfants, dont un garçon qui marchera sur les
traces de son père en rejoignant lui aussi l’Armée, cette
native de Boston, Massachusetts, fille d’un richissime
industriel et parfaite représentante de la culture Wasp,
contribuera de par sa dote à renforcer encore un peu
plus la fortune personnelle du soldat.
En 1912, après avoir obtenu l’accord de Washington,
George Patton part à ses propres frais pour Stockholm...
afin de participer aux Jeux Olympiques! Il y terminera
cinquième aux épreuves de l’effroyable pentathlon.

La même année, il vient en France afin de participer à des exercices au Cadre Noir de
Saumur, ville dans laquelle il sera de retour dès 1913. Il profite de ces séjours pour
perfectionner son escrime et nouer de solides amitiés au sein de l’Armée française.
C’est aussi en France qu’il dessine un sabre pour la cavalerie américaine ; arme qui
deviendra réglementaire et qui lui vaudra le titre aussi honorifique que rarissime de
« maître d’armes ». Ces « escapades » françaises sont l’occasion pour Patton de
visiter les côtes normandes et de marcher sur les traces des armées de Guillaume
le Conquérant, l’un de ses modèles militaires. Auteur d’un premier mémoire ayant
trait au bocage et aux tactiques militaires les plus adaptées à des combats devant
se dérouler en Normandie, en 1944, Patton sera le chef idéal pour mener à bien
une percée à la tête de la Third Army. Il est intéressant de noter que c’est après
la publication de ce premier document que, malgré des lacunes persistantes en
orthographe, George se met à écrire à des cadences infernales. Tout au long de sa

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