LORRAINE
L'OCCASION MANQUÉE
DE
PATTONIl va même jusqu’à personnellement reconnaître des points de passage
délicats comme par exemple à Pannes où il se retrouve nez-à-nez
avec des mitrailleuses allemandes qui manquent de le tuer! Le Grand
Quartier Général américain le nomme Colonel à titre provisoire mais lui
reproche son excentricité et surtout ses multiples prises de risques ;
il faut dire que notre homme est passé maître dans l’art de s’infiltrer
dans les lignes ennemies, seul et à pieds, pour y déterminer les futurs
axes de progression pour ses chars. C’est aussi à cette époque, en
arpentant les champs de bataille sanglants de la Der des Ders, que
Patton « l’écorché-vif » prend pleinement la mesure de ce que les
pertes humaines et la mort représentent. Certes bourru et très direct,
malgré une idée fausse encore très tenace de nos jours, il aura tout au
long de sa vie le souci d’économiser la vie de ses hommes. Impétueux
et toujours aussi déraisonnable, lui ne s’économise pas. Et Patton le
fonceur est gravement blessé à la jambe par une mitrailleuse enne-
mie, en Argonne, le 26 septembre 1918. Il est évacué du front après
avoir passé une nuit entière dans le no man’s land, abrité au fond
d’un cratère d’obus boueux. Terminera-t-il la guerre dans un hôpital
militaire? Non! Il « s’évade » de son lit en soudoyant
un infirmier et fonce en voiture vers le front, mal remis
de sa blessure mais prêt à repartir au combat. Il retrouve
son unité près de Verdun et évite de peu une sanction
disciplinaire pour sa « disparition ».
Quelques jours plus tard, il fête ses 33 ans, nous
sommes le 11 novembre 1918. La guerre vient à
peine de s’achever et Patton marque l’événement à sa
manière, en écrivant une longue poésie dédiée à la paix.
En janvier 1919, il reçoit la Distinguished Service Cross
des mains de Pershing... tout en étant rétrogradé au
rang de Major, ses promotions provisoires obtenues au
cours de la Grande Guerre n’ayant pas été confirmées.LE TEMPS DES ERREMENTS
Que devient ensuite George Patton? Fort de son
expérience des chars et conscient de la révolution
que ces machines impliqueront dans « l’art » de faire
la guerre, il souhaite se consacrer au développe-
ment d’une véritable Armée Blindée aux États-Unis.Mais une fois de retour au pays, il ne peut que constater le retour en
force de la doctrine isolationniste. L’opinion publique et le Congrès
américain, ne veulent plus de guerres et la nation américaine se
renferme sur elle-même. À quoi bon alors entretenir une Armée
puissante et innovante en termes de matériels et donc de doctrines
d’emploi? En 1920, les effectifs de l’US Army chutent à moins de
280 000 hommes. Dans les années qui suivent, les budgets fondent
comme neige au soleil et les projets sont suspendus. Les Tanks
passent aux oubliettes. Pis encore pour le Californien, l’état fédéral
américain commence « à laisser tomber » les anciens combattants de
la Grande Guerre, allant jusqu’à réduire pensions et aides financières
pour les plus démunis. Dégoûté par ces méthodes et cette situation,
Patton envisage un temps de quitter l’Armée ; mais pour quoi faire?
Désabusé, il se rapproche de John Pershing qui lui refuse son aide
pour cause de retraite imminente ; telle est la version « officielle »
car, bien qu’à la retraite, Pershing demeurera actif jusqu’à l’orée
de la Seconde Guerre mondiale et sera souvent consulté pour les
questions liées à la Défense. Non, en réalité, le « vieux militaire » Le char FT est
révolutionnaire pour les
armées occidentales
modernes qui n'ont jamais
pu compter sur un tel
appui-feu. L'installation
de la tourelle - élément
novateur - est notamment
l'oeuvre d'ingénieurs
français permettant
ainsi au blindé de tirer
théoriquement sur 360°. Dans l'entre-deux-
guerres, Patton est affecté
de casernes en casernes
dans un climat assez
morne pour l'US Army,
redevenue une armée à
dimension réduite. Ses
principales occupations
sont l'équitation (ce qui
lui permet de pratiquer
une de ses passions)
et surtout de passer du
temps avec sa famille.
Vu sur https://www.french−bookys.com Patton Museum