OuestFrance - 2019-07-31

(Wang) #1

Mercredi 31 juillet 2019 Normandie


Le tribunal administratif de Caen a
annulé, début juillet, le plan régional
de prévention et de gestion des
déchets adopté par la Région Nor-
mandie. L’association Manche Natu-
re avait saisi la justice, estimant qu’il
ne comportait pas les actions pré-
vues « pour le développement de la
tarification incitative », ni « les

moyens précis pour tendre vers un
meilleur tri de tous les déchets »
avec une planification des installa-
tions dédiées à la valorisation énergé-
tique.
Selon l’association, « ce plan rele-
vait plus d’un catalogue de bonnes
intentions ». Le conseil régional dis-
pose d’un an pour revoir sa copie.

Gestion des déchets : la justice annule le plan régional


À Ouistreham, au nord de Caen, sur
la zone de surveillance du poste de
secours central, une femme de
80 ans, équipée d’une bouée gonfla-
ble, a été aperçue, lundi, en train de
dériver. « Nous venions de fermer le
poste de secours, quand deux peti-
tes filles sont venues nous prévenir,
explique un sauveteur. Suivies d’un
homme nous informant qu’une fem-


me faisait un malaise dans l’eau. »
Après l’avoir ramenée sur le sable,
les sauveteurs ont tenté de ranimer la
victime, mais elle a été déclarée décé-
dée par les médecins du Smur (Servi-
ce mobile d’urgence et de réanima-
tion). Les circonstances de son
décès restent à déterminer.
Les pompiers et la gendarmerie ont
également été appelés sur les lieux.

La Normandie en bref


Une octogénaire décède sur la^ plage^ d’Ouistreham^ (14)


Ce château cherche son prince charmant


Le château de Boutemont, remarquable propriété du XVIe siècle,
près de Lisieux (Calvados), est à vendre. Pour 3,25 millions d’euros.

Insolite
Boutemont est un château au char-
me discret. On pourrait passer cent
fois à Ouilly-le-Vicomte, près de
Lisieux (Calvados), sans soupçonner
sa présence. Se rendre dans cette
ancienne forteresse du XVIe siècle,
posée au milieu de jardins merveilleu-
sement agencés, est un voyage dans
l’histoire.
Petit bijou du patrimoine normand
et Grand prix EBTS de 2016 – presti-
gieuse distinction consacrant l’art
topiaire ou l’art de tailler arbres et
arbustes comme des sculptures -, le
château est en vente chez l’agent
immobilier de luxe Barnes pour
3,25 millions d’euros. « C’est une
bâtisse exceptionnelle, décrit Char-
lotte Alaurent, directrice de l’agence
Barnes, à Deauville. Ce sera le coup
de cœur d’un passionné des jar-

dins. »
Après guerre, le château fut loué un
temps à Bruno Coquatrix. Alors maire
de Cabourg et directeur de l’Olympia
de Paris, il y invitait ses amis Charles
Aznavour, Mireille Mathieu ou Alain
Delon... De conception relativement
récente, ses jardins furent conçus par
le chapelier Drouilly entre les deux
guerres et furent très vite renommés
pour ses créations à l’imagination fer-
tile.
Depuis 1976, Hélène et Armand
Sarfati, les propriétaires, s’emploient
à restaurer et à réinventer ce lieu uni-
que. Dans le prolongement de leur
demeure de 1 200 m² et de leurs dix-
huit chambres, leurs jardins sont
aménagés comme une succession
de pièces que le visiteur traverse, du
vestibule aux pièces d’apparat.

Anne BLANCHARD-LAIZE.

Le château de Boutemont est classé monument historique. | PHOTO : ARCHIVES OUEST-FRANCE

Vers 10 h 30 hier, à Saint-Vaast-la-
Hougue (Manche), un témoin a
signalé au sémaphore de la Hougue
qu’une baigneuse était en difficulté.
Le vent formait alors des creux de
deux mètres avec un fort ressac le
long de la digue.
Société nationale de sauvetage en
mer (SNSM), hélicoptère de la Mari-
ne, pompiers et gendarmes...
D’importants moyens de secours ont


été engagés. Les recherches ont été
stoppées au bout de trente minutes
après que la nageuse s’est manifes-
tée. Elle était remontée par ses pro-
pres moyens.
« C’est très dangereux, voire
inconscient, de se baigner avec de
telles conditions météo. Si le ressac
d’une vague projette le baigneur
contre la digue, il peut mourir »,
insistent des membres de la SNSM.

Elle se baigne dans la tempête, les secours mobilisés


L’initiative
Pour ses 60 ans, le zoo de Jersey a
lancé un projet communautaire de
grande envergure pour sensibiliser le
public à la sauvegarde des espèces
en danger, dont le gorille, l’un des ani-
maux phares du parc animalier.
Quarante sculptures ont été dissé-
minées dans les rues et les sites
emblématiques de Jersey. L’applica-
tion Go Wild Gorillas aide les visiteurs
à traquer les gorilles pour ensuite par-
tager leurs meilleures photos sur les
réseaux sociaux.
En partenariat avec Wild in Art,
artistes, entreprises, écoles et com-
munauté de Jersey ont été invités à
personnaliser chaque sculpture.
Objectif : soutenir l’action de Durrell
qui entend rendre le monde plus sau-
vage, plus sain et plus coloré pour les
générations futures.
C’est « la plus grande manifesta-
tion d’art public jamais organisée
dans les îles anglo-normandes et
une célébration du travail remarqua-
ble accompli au zoo pour protéger
les espèces en voie d’extinction,
plus particulièrement le gorille des
plaines de l’Ouest », explique-t-on du

L’île de Jersey envahie par 40 gorilles


Jusqu’en octobre, le zoo de Jersey présente « Go Wild Gorillas »,
un parcours ponctué de 40 sculptures grandeur nature.

côté de Visit Jersey.
Le 6 novembre, une grande vente
aux enchères des sculptures permet-
tra de lever les fonds essentiels pour
la construction d’un nouvel abri pour
Badongo, le célèbre gorille argenté
du zoo, et sa famille.

Des statues de gorilles géants sont
à découvrir à Jersey. | PHOTO : MAX BURNETT

Jusqu’au 1er septembre, la Région et SNCF
renouvellent leur offre « Mini tempo » et met-
tent en vente 100 000 billets à petits prix : de
5 € à 9 €, selon le nombre de kilomètres parcourus, en train ou en
bus. Selon les horaires, un trajet Rouen – Le Havre en TER peut
coûter 5 €, contre 9,60 € habituellement. L’offre est également
valable pour les trajets Caen – Rennes : en bus, comptez 2 h 50
et 9 € à débourser (au lieu de 38,30 € minimum). Seul bémol :
cette offre n’est disponible que sur les canaux digitaux. Rensei-
gnements sur ter.sncf.com/normandie.

Billets


Le chiffre du jour


Début juillet, une plainte pour agres-
sion sexuelle était déposée à l’encon-
tre d’un policier de Rouen, qui a con-
fondu un témoin, convoqué au com-
missariat, avec un homme dont il
avait fait connaissance sur un site de
rencontres. Le brigadier avait deman-
dé à l’homme de baisser son panta-
lon. Pensant être confronté à une
fouille de sécurité, ce dernier s’est
exécuté. Une enquête a été ouverte et
l’IGPN saisie.

Selon France Bleu Normandie, le
nom du brigadier figurerait toujours
sur la liste des 9 162 policiers déco-
rés de la médaille de la Sécurité inté-
rieure. Une liste signée, le 16 juin, par
le ministre de l’Intérieur.
Le syndicat Unité SGP Police a
demandé à sa hiérarchie que la
médaille lui soit retirée. En attendant,
l’homme est toujours en arrêt de tra-
vail et fera probablement l’objet d’un
conseil de discipline.

À Rouen, la médaille d’un policier fait polémique


Le mot du jour


C’est le nombre de riverains évacués plusieurs heu-
res, hier, pendant un incendie impressionnant de
plusieurs parcelles de blé à Cambes-en-Plaine, au
nord de Caen. Une soixantaine de pompiers a lutté, une bonne
partie de l’après-midi, contre les flammes qui ont ravagé plu-
sieurs dizaines d’hectares de céréales. Hier soir, l’origine de
l’incendie n’était pas encore déterminée.

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Repères


D’où viennent les déchets?
À l’usine Orano de la Hague (Man-
che), le retraitement des combusti-
bles usés en provenance des centra-
les nucléaires génère des « déchets
ultimes » à vie longue. Pour eux, il
n’existe encore aucune solution de
stockage sur le long terme.
Le centre Cigéo, en projet à Bure
(Meuse), doit permettre de répondre
à cette problématique. Toutefois, s’il
était lancé, il ne pourrait accueillir ses
premiers colis qu’en 2030. D’ici là,
ces matières, compactées ou empri-
sonnées dans du verre, sont conser-
vées dans l’usine du nord Cotentin
dans des structures conçues pour
durer une centaine d’années maxi-
mum.


Quel est le projet d’Orano?
Le bâtiment qui abrite les déchets
métalliques compactés va atteindre
ses limites. « L’atelier existant devrait
arriver à saturation en 2024 », prédit
Orano cycle, qui veut l’agrandir.
D’une capacité de près de 25 000
conteneurs, il avait déjà reçu, fin
2018, plus de 16 000 colis. L’exten-
sion prévoit près de 6 000 places
supplémentaires. La situation des
déchets vitrifiés suit la même trajec-


ckage soit prohibé, les déchets com-
pactés issus des centrales étrangères
peuvent rester plusieurs années sur
le site. Ils occupent plus de 32 % de
l’espace d’entreposage disponible.
Cette situation est régulièrement
dénoncée par les opposants au
nucléaire. Dans son rapport, l’Autori-
té environnementale reproche à Ora-
no d’être « trop implicite sur l’évolu-
tion des quantités de déchets ».
L’entreprise précise que, si tous ses
calculs prennent « comme hypothè-
se qu’aucun retour vers des clients
étrangers ne serait réalisé avant
2030 », des renvois de conteneurs
vont bien permettre « de libérer de la
place » d’ici cette échéance. « Dans
nos prévisions, nous avons pris le
schéma le plus pénalisant », assure
Orano.

Qu’en disent les opposants?
Plusieurs associations antinucléaires
ont participé à l’enquête publique
avec les élus écologistes de la
Région. « La meilleure façon de
gérer les déchets ultimes est d’éviter
de les produire », estiment-ils, reje-
tant l’idée même du retraitement.
« L’option du stockage à sec [des
combustibles usés] sur les lieux de
production est la meilleure solu-
tion. »
Arnaud LE GALL.

toire : un nouveau bâtiment est érigé
tous les cinq ans environ pour les
accueillir.

Quel est le calendrier?
L’agrandissement est soumis à
enquête publique. Celle-ci a pris fin
au début du mois. « Nous avons reçu
un certain nombre de questions.
Nous avons adressé les réponses
au président de la commission
d’enquête le 26 juillet », précise Ora-
no qui attend le rapport des commis-
saires dans le courant du mois

d’août.
La société ambitionne de démarrer
les travaux cette année. Ils dureraient
vingt-quatre mois. Ensuite, il faudra
équiper le bâtiment, notamment d’un
système de ventilation, et réaliser les
essais. Mise en service prévue en
2024.

Quid des déchets étrangers?
Dans le secteur de la Hague, Orano
ne travaille pas que pour EDF. Elle a
aussi des clients au Japon, en Italie
ou en Allemagne. Bien que leur sto-

Orano compte agrandir son atelier qui abrite les déchets compactés issus
du retraitement des combustibles nucléaires. | PHOTO : ARCHIVES THOMAS BRÉGARDIS, OUEST-FRANCE

Faute de solution pour le stockage sur le long terme, les déchets de l’industrie nucléaire


sont provisoirement conservés à la Hague (Manche). Orano va devoir pousser les murs.


Orano voit plus grand pour les déchets irradiés


Reportage


L’arrivée de Warren Barguil était faci-
lement identifiable, hier, lors de la 38e
édition du Critérium de Lisieux (Cal-
vados). À la seconde où la voiture du
champion de France est arrivée place
Mitterrand, les spectateurs l’ont prise
d’assaut. « C’est lui, c’est Warren! »
s’écrient ses plus jeunes fans.
Sans même prendre le temps de se
reposer après sa dixième place sur le
Tour de France, le coureur de 27 ans
est venu « pour retrouver ses bonnes
habitudes sportives », dans la capita-
le du pays d’Auge.
« C’est un coureur avenant et tou-
jours sympa avec le public, il est très
disponible », se réjouit Owen, 11 ans,
venu du sud de l’Aisne pour voir le
champion. Il faut dire que Warren Bar-
guil était le cycliste le plus attendu de
cette journée, devant les autres têtes
d’affiche comme Guillaume Martin
ou Anthony Delaplace.


« À Lisieux, c’est très festif »

Après avoir passé un premier rideau
d’admirateurs sous un ciel encore
menaçant, la star du jour s’est rendue
en conférence de presse, avant de
revenir aux abords de la ligne de
départ pour récupérer son dossard et
en profiter pour prendre un second
bain de foule. Cette fois, le déjà dou-
ble vainqueur du Critérium a pris son
temps. Les selfies et dédicaces se


sont prolongés pendant une bonne
vingtaine de minutes. De quoi ravir
ceux qui n’avaient pas encore profité
de sa venue. « C’était le meilleur
grimpeur du Tour de France en 2017,
je ne pouvais pas le rater », lance Vin-
cent, cycliste de 15 ans, soulagé.
Unanimement ovationné avant la

course, Warren Barguil était un peu
chez lui dans la cité lexovienne. « J’ai
plus de disponibilités pendant les
critériums et je suis très bien reçu,
c’est aussi pour ça que je les fais. Ici
à Lisieux, c’est très festif », a-t-il con-
fié. En prenant la direction de la ligne
de départ, le Breton avait déjà con-

quis le public, avant même son pre-
mier coup de pédale.

Maxime LORRY.

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Hier, Warren Barguil a encore pu mesurer l’étendue de sa notoriété. | PHOTO : LAURENT BESNEHARD, OUEST-FRANCE

Il était la tête d’affiche de la 38e édition du Critérium lexovien, hier. Deux jours après la fin


du Tour de France, Warren Barguil a été acclamé et sollicité par le public.


W. Barguil en champion au Critérium de Lisieux

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