pre à un team, explique Dan. Dès qu’il
y a deux personnes qui cherchent à
communiquer, les mêmes difficultés
apparaissent. On a tous un langage
différent, même si l’on parle la même
langue! Il y a beaucoup d’interpréta-
tion à faire dans une relation, quelle
qu’elle soit et un mot employé dans
un certain contexte peut avoir une si-
gnification différente. On applique la
même logique avec nos pilotes et on
cherche à interpréter ce qu’ils veulent
exactement dire, au-delà des mots em-
ployés. » L’acquisition de données, po-
pularisée ces dernières années dans
tous les teams, semblerait rendre ces
allers-retours entre ingénieurs, team
managers et pilotes un peu superflus.
Mais ce n’est pas du tout le cas, bien
au contraire. Les nombres affichés sur
l’écran des ordinateurs ne disent pas
pourquoi un pilote n’arrive pas à tour-
ner. « Lorsqu’ils rentrent sous l’auvent
et nous confient leurs impressions, ex-
plique le chef d’ailier de Tomac, on
essaie de récupérer un maximum d’in-
formations brutes. On considère que
le pilote a raison sur son ressenti, mais
qu’il nous incombe d’analyser la si-
tuation et de trouver des solutions. Si
un pilote n’arrive pas à tourner, on ne
lui dit pas que c’est sa faute. On cherche
dans les données concernant les sus-
pensions, les angles de chasse, la ré-
ponse moteur. On a peu de temps pour
faire ça entre les essais donc il faut sa-
voir ce qu’on cherche. Il ne s’agit pas
de données numériques brutes mais
de correspondance entre les données.
Lorsqu’on a une idée, on la soumet
au pilote. Si ça ne marche pas, on se
remet au travail sur la séance d’essais
suivante. Si ça marche, il faut garder
en mémoire l’interprétation qui a été
faite pour aller plus vite la prochaine
fois qu’on entend la même chose. »
Si la KX-F 2018 donnait entière sa-
tisfaction, le team a pourtant passé
une bonne partie de l’hiver et le début
de la saison SX à mettre au point la
KX-F 450 modèle 2019. Selon Dan,
cela n’est pas une perte de temps :
« Nous voulions améliorer la moto
existante. Il nous manquait une fourche
à ressort ou un démarreur électrique
par exemple. Mais le simple ajout d’un
démarreur implique une modification
profonde de la moto : nouveaux carters,
nouveau centrage des masses... Les
pilotes roulent tous les jours et si l’on
change la visserie alu pour du titane,
ils le remarquent, alors que ça ne se
voit pas. Autant dire qu’avec un tout
nouveau modèle, il leur faut du temps
pour s’adapter et il nous faut aussi du
temps pour comprendre comment les
aider. C’est un processus d’évolution
normal et cela me convient car si on
perd un peu de temps, cela permet de
faire de grands pas en avant. » Avec
des pilotes aussi sensibles au moindre
changement, il est évident que les
séances de testing pourraient s’éter-
niser au point de compromettre l’en-
traînement. C’est pour cela que Ka-
wasaki fait parfois appel à des pilotes
dédiés au testing, comme ce fut le cas
l’an passé avec Tyler Bowers. Pendant
les phases de développement, le pilote
d’essai va aider le team à comprendre
comment chaque modification affecte
le comportement de la machine. «Il
s’agit de définir la sensibilité de la moto
aux changements qu’on peut faire, qu’il
s’agisse des pneus ou de pièces spé-
ciales, et de savoir quels sont les ré-
glages qui sont vraiment sensibles. Le
test rider essaie à peu près tout et re-
porte la différence en termes de feeling.
De cette manière, lorsqu’un de nos pi-
lotes émet les mêmes opinions sur une
séance, on sait à quels éléments cela
se rapporte et comment réagir. Par
exemple, ce n’est pas grave si Eli n’aime
Les titres de Kawasaki aux USA
Impliqué dans le monde du cross et du supercross US
depuis le premier jour, Kawasaki a remporté 62 titres
entre 1972 et aujourd’hui. Jeff Ward a longtemps été
le pilote vedette de la marque avant que Carmichael,
Stewart et Villopoto ne prennent la relève.
MOTOCROSS : 32 TITRES
➜ 125 (7) : Ward (1984), Kiedrowski (1991), Carmichael (1997/98/99),
Brown (2001), Stewart (2002/04)
➜ 250 (8): Ward (1985/88), Kiedrowski (1993), LaRocco (1994), Emig
(1996/97), Carmichael (2000/01)
➜ 500 (6) : Lackey (1972), Weinert (1974), Ward (1989/90), Kiedrowski
(92), LaRocco (1993)
➜ 250F (6) : Tedesco (2005), Villopoto (2006/07/09), Wilson (2011),
Baggett (2012)
➜ 450 (5): Stewart (2008), Villopoto (2011/13), Tomac (2017/08)
SUPERCROSS : 30 TITRES
➜ 125 (11) : Warren (1985), Schmitt (1986), Matiasevich (1988/89),
Gaddis (1993), Pichon (95/96), Carmichael (98), Bentley (2000), Stewart
(2003/04)
➜ Lites 250 (9) : Tedesco (2004/05), Townley (2007), Villopoto (2007),
Pourcel (2009/10), Weimer (2010), Tickle (2011), Hill (2017)
➜ 250 (5): Weinert (1976), Ward (85/87), Emig (1997), Carmichael
(2001)
➜ 450 (5): Stewart (2007), Villopoto (2012/13/14/15)
decouverte
Team Kawasaki Monster
Energy USA
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