S’il n’a pas encore
obtenu de titre en SX,
Eli Tomac fait le bonheur
de son team dans le
championnat outdoor
avec une plaque de
number one bien
accrochée à la KX-F.
Le team Kawasaki a ouvertement
décidé de travailler sur le long
terme avec Eli Tomac...
pas la manière dont Bowers a réglé la
moto, du moment qu’on sait comment
aider Eli une fois qu’il nous a donné
son ressenti. Ce n’est pas au pilote de
s’adapter à la moto. Un athlète au top
de sa forme ira aussi vite que la moto
le lui permet, puis il atteindra la limite.
C’est alors à nous d’apporter le remède
pour que le pilote puisse aller encore
plus vite et atteindre une nouvelle li-
mite. C’est un cycle infini, une évolution
permanente. L’an passé, Tyler a beau-
coup travaillé avec Joey et je pense que
c’est une des raisons pour lesquelles
Savatgy a pu s’adapter si vite à la
moto. »Aujourd’hui, si la KTM SX-F
sert d’étalon en termes de légèreté,
Dan considère que la KX domine en
termes de feeling : « C’est une moto
sur laquelle on ressent énormément
les choses. Quand Eli est monté pour
la première fois sur le modèle de série,
c’est la première chose qu’il a remar-
quée, et cela compte énormément pour
nous. Notre embrayage, par exemple,
a le toucher d’un embrayage à câble,
très progressif, alors qu’il est hydrau-
lique. On a réussi à avoir une sensation
naturelle qui rend la moto facile à pi-
loter. »
Gérer la pression
Mais le motocross n’est pas qu’un
sport technique. C’est aussi un sport
où le mental joue un rôle important.
En sus d’avoir d’éventuelles frustra-
tions avec les réglages ou les résultats
en course, les pilotes doivent gérer la
pression des médias et des fans, subir
la routine d’un entraînement érein-
tant... Avec les départs prématurés
de Villopoto et Dungey, ou plus ré-
cemment les révélations de Stewart
expliquant qu’il ne supportait plus la
pression de devoir gagner à tout prix,
il y a un autre défi à relever pour un
team prestigieux habitué à dominer.
Pour Dan Fahie, la pression peut tou-
tefois surgir là où on ne l’attend pas :
« Si James Stewart a été si exceptionnel,
argumente-t-il, c’est parce ce qu’il s’est
appliqué à lui-même une énorme pres-
sion. Il était exigeant avec lui-même.
Tous les grands champions réagissent
de la même manière. Ils ne remportent
des courses que pour assouvir leur
propre soif de vaincre, pas pour obéir
à leur entourage. La pression vient de
l’intérieur, et c’est pour ça qu’elle est
si fatigante. Et bien évidemment, il y a
d’autres circonstances qui peuvent in-
fluencer les résultats : la façon de penser
évolue, le corps peut changer et vous
laisser tomber, on prend de l’âge...
Mais au final, c’est bien cette pression
constante qui vient à bout des athlètes.
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