Mardi 6 août 2019 l’Humanité 9
Capital/travail
JE VERSE ................................. EUROS
Votre don vous donne droit à une réduction
d’impôt de 66 %, dans la limite de 20 %
du revenu imposable.
NOM / PRÉNOM
........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
ADRESSE
........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
VILLE CODE POSTAL
........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
E-MAIL TÉLÉPHONE
........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
SOUSCRIPTION
EXCEPTIONNELLE l’Humanit
é
Mobilisation pour
Je libelle mon chèque à l’ordre de : Presse et Pluralisme « Souscription Humanité ». Je retourne ce coupon complété et
accompagné de mon chèque à : L’Humanité / Secrétariat du directeur, 5, rue Pleyel, Immeuble Calliope - 93528 Saint-Denis Cedex.
Seul le magasin de Barbès, dans le 18e arrondissement à Paris, conservera
l'enseigne Tati. Chloé Barbaux/Le Parisien/MAXPPP
HQ 22737/
Fret Les wagons du train
des primeurs stockés à Nîmes
Élisabeth Borne, ministre de la Transition
écologique, l’a promis en juillet dernier : le
train des primeurs ne sera pas supprimé.
Actuellement suspendue, la liaison entre
Perpignan et Rungis est censée reprendre
le 1er novembre. Pourtant, depuis lundi et
jusqu’à mercredi, les wagons frigorifiques
sont acheminés à Nîmes, lieu de stockage
où bien souvent les trains finissent leur
route. « Après avoir fait rouler le train à vide,
c’est un très mauvais signe qui est donné,
estime Olivier Gendron, secrétaire fédéral
chargé de la politique revendicative à la
CGT cheminots. Cela ne va pas dans le sens
du retour du train des primeurs. Pour remettre
un wagon en bon état, il faut dépenser
15 000 euros. Ce n’est pas la mer à boire! »
Sans ce train, 25 000 camions seraient néces-
saires chaque année pour acheminer les
fruits et légumes vers la capitale. B. M.
Fiscalité Whirlpool a empoché
370 000 euros de cadeau fiscal
Les ex-salariés de Whirlpool apprécieront.
Selon les documents officiels consultés par
France Bleu Picardie, la société Whirlpool,
dont le site a fermé à Amiens et mis sur le
carreau 286 salariés, a profité d’une
ristourne fiscale de plus de 370 000 euros
entre 2017 et 2018. Soit juste avant la délo-
calisation de son usine en Pologne. Et ce,
en toute légalité. D’abord au travers de sa
taxe foncière, dont le groupe a pu déduire
167 778 euros des 497 504 euros demandés
par le fisc, grâce au savoir-faire d’un cabinet
spécialisé en optimisation fiscale qui a fait
retirer de la surface taxée celle sur laquelle
des travaux avaient été effectués. Mais le
plus scandaleux reste le cadeau fiscal touché
au moment de la fermeture. Alors que la
taxe de cessation d’activité aurait dû s’élever
à 355 112 euros, l’entreprise n’a déboursé
que 147 961 euros. Probablement parce
que l’usine avait fermé en juin et non en
décembre. Une marque de cynisme, alors
que cette somme aurait pu « basculer dans
la caisse du congé de reclassement ou autre »,
a réagi Patrice Sinoquet, ancien délégué
syndical de Whirlpool Amiens, sur
France Bleu. C. M.
«
N
ous avons été écoutés,
mais nous attendons
des faits et des
actes », affirmait,
lundi, Élodie Ferrier,
secrétaire fédérale CGT commerce, à
la sortie du ministère du Travail. Pour
la syndicaliste, le temps presse
depuis l’annonce de la fermeture de
13 magasins Tati et la suppression de
189 postes. Auxquels s’ajoute le bas-
culement sous enseigne Gifi des maga-
sins restants. Seul celui de Barbès,
dans le 18e arrondissement de Paris,
conservera l’enseigne Tati.
Selon Nicole Coger, déléguée syndi-
cale CGT, le gérant des magasins Gifi
et président du groupe Tati, Philippe
Ginestet, les a « muselés ». « Nous
n’avons pas pu tirer la sonnette d’alarme
avant. Il n’y avait pas de CSE (comité
social et économique) et nous n’avions
aucune visibilité », précise-t-elle. C’est
sans doute pour cette raison que
Fabrice Ivon, conseillé en charge des
mutations économiques au ministère,
s’est déclaré, selon les syndicats, « très
surpris des faits qu’on leur a apporté,
et surtout de l’évolution du rachat ».
Un projet de démantèlement
orchestré par le patron de Gifi
« Le projet initial » de 2017, qui pro-
mettait la relance de l’enseigne et le
maintien de l’emploi par le patron de
Gifi, « était finalement un projet paral-
lèle de démantèlement pour récupérer
les locaux », dénonce Élodie Ferrier.
Dans les magasins, l’atmosphère est
tendue. « Les salariés ont été trahis et
ils n’y croient plus. Nous n’avons plus
d’espoir pour l’enseigne », témoigne
Nicole Coger. « En deux ans, nous avons
perdu notre treizième mois et nos
Tickets-Restaurant. Près de 600 em-
ployés sont partis, car jugés inaptes ou
par rupture conventionnelle. À Barbès,
mes collègues ont été poussés à partir.
Ils ont reçu des lettres d’avertissement,
alors que cela n’avait jamais été le cas
avant la reprise de Tati », liste-t-elle,
amère. Les syndicats sont également
dans l’attente d’informations concer-
nant la trentaine de magasins qui
pourraient être transformés pour
lancer une marque de déstockage. Le
sort du magasin phare de Barbès reste
également incertain, malgré les dires
de Philippe Ginestet.
En attendant la réunion avec la
direction de Tati, prévue le 3 sep-
tembre, toutes les procédures ont été
gelées. « Nous attendons de voir ce
qu’ils comptent faire et, si ça ne nous
plaît pas, ils entendront parler de
nous », promet Nicole Coger. De son
côté, le ministère va rencontrer la
direction et le « PSE va être mis sous
surveillance » , a-t-il été affirmé
aux syndicats.
MÉLANIE COSTA
Les syndicats ont alerté, lundi, le gouvernement sur les risques qui pèsent
sur l’emploi et la survie de l’enseigne d’habillement.
Les Tati interpellent
le ministère du Travail
COMMERCE