Le Monde - 01.08.2019

(Nandana) #1

8 |france JEUDI 1ER AOÛT 2019


0123


Les locaux des


députés LRM


pris pour cible


Depuis le 24 juillet, les permanences


de plusieurs élus qui avaient voté


pour le CETA ont été vandalisées


L


es textes de loi passent et
le procédé commence à
devenir habituel. Les per-
manences de plusieurs
députés de La République en mar-
che (LRM) ont été prises pour cible
depuis mercredi 24 juillet, susci-
tant la préoccupation des par-
lementaires. « Nous sommes en
train de nous habituer à l’intoléra-
ble », s’alarment vingt élus bre-
tons dans une tribune publiée sur
le site Internet de Franceinfo,
mardi. « Il faut dire stop à cette
escalade » , explique Eric Bothorel,
député des Côtes-d’Armor signa-
taire de ce texte.
Vent debout contre un texte
dont ils redoutent les effets per-
vers, en particulier pour les éle-
veurs bovins, des agriculteurs s’en
sont pris aux permanences de
huit élus LRM qui avaient voté
pour le CETA, le traité de libre-
échange entre l’Union euro-
péenne et le Canada, adopté en
première lecture à l’Assemblée na-
tionale, le 23 juillet. Tout un sym-
bole : les locaux de Jean-Baptiste
Moreau, éleveur bovin de profes-
sion, élu député LRM en juin 2017,
ont été murés vendredi à Guéret.

« Traître » , ont écrit sur les par-
paings des membres des Jeunes
Agriculteurs (JA) et de la branche
départementale de la FNSEA, prin-
cipal syndicat agricole. L’élu a an-
noncé avoir porté plainte.

« Climat malsain »
Les JA et la branche locale de la
FNSEA ont aussi revendiqué l’em-
murement de la permanence de la
députée (LRM) de la Haute-Saône
Barbara Bessot Ballot, à Vesoul,
jeudi. « Pour nous, ce n’est pas fini »,
a menacé Pauline Robert, prési-
dente des JA des Hautes-Pyrénées,
après que trois bennes de fumier
ont été déversées devant la perma-
nence du député (LRM) des Hau-
tes-Pyrénées Jean-Bernard Sem-
pastous. Un procédé également
employé devant les locaux de trois
élus du Lot-et-Garonne. « Ce climat
de violence est inacceptable », a
réagi l’un d’eux, Olivier Damaisin,
sur Twitter. Sa permanence avait
déjà été dégradée, fin mai, par un
incendie de carton.
Ce n’est pas non plus la première
fois que la députée (LRM) de l’Oise
Carole Bureau-Bonnard est prise
pour cible dans sa circonscription.

En novembre 2018, elle avait vu
son domicile, à Noyon, couvert de
gilets jaunes. Lundi matin, la gen-
darmerie l’a prévenue que l’entrée
de sa permanence avait été recou-
verte de paille et que des œufs
avaient été jetés contre les fenê-
tres. Les JA ont une nouvelle fois
revendiqué l’acte que les instan-
ces nationales du syndicat n’ont, à
ce jour, pas condamné.
« C’est un climat qui est malsain ,
a déclaré la porte-parole de
LRM Aurore Bergé sur BFM-TV,
lundi. On a le droit de critiquer (...),
mais on n’a pas le droit en Républi-
que, en démocratie, de chercher à
me faire peur et à faire changer

mon vote par la peur. » « Ce que je
demande à la FNSEA, aux JA, aux
agriculteurs, c’est certes de reven-
diquer, c’est leur rôle ; c’est certes de
pouvoir avoir des divergences avec
le gouvernement, c’est la démocra-
tie ; c’est évidemment de pouvoir
être contre le CETA, mais s’en pren-
dre à des parlementaires parce
qu’ils auraient voté ceci ou cela, ça,
ce n’est pas de la démocratie et c’est
cela que je condamne » , a dénoncé
Didier Guillaume, ministre de
l’agriculture, sur BFM-TV, mardi.
Seul le député (La France insou-
mise) Alexis Corbière est venu
nuancer ces dénonciations. « Je ne
suis pas favorable aux violences, il
ne faut pas attaquer des perma-
nences d’élus » , a-t-il déclaré sur
Franceinfo, avant d’ajouter au
sujet des agriculteurs : « Même
s’ils ont fait des choses que je
condamne, ce ne sont pas des dé-
linquants. Pour quelle raison ces
gens se sentent en danger dans
leur profession? Il ne faut pas leur
répondre : circulez y a rien à voir! »
Les dégradations des permanen-
ces de parlementaires ne sont pas
un phénomène nouveau, mais el-
les ont connu un regain d’inten-
sité cette année, à la faveur de la

crise des « gilets jaunes ». Plu-
sieurs bureaux de députés, mais
surtout leurs domiciles person-
nels, ont été pris pour cible ces
derniers mois. Samedi, en marge
d’une manifestation des « gilets
jaunes » à Perpignan, les vitres des
locaux du député (LRM) Romain
Grau ont été brisées. Présent sur
les lieux, l’élu a raconté à plusieurs
médias, avoir vu « un des casseurs
tenter de mettre le feu avant de re-
partir ». Sur une vidéo diffusée de-
puis par BFM-TV, on voit plusieurs
individus cagoulés, membres du
black bloc, briser la vitrine de la
permanence, avant de tenter d’y
mettre le feu. Une enquête a été
ouverte pour « dégradation volon-
taire par moyen dangereux pour

les personnes ». « La violence, le
vandalisme et les tentatives d’in-
cendie ne sont pas des moyens
d’action tolérables dans une
démocratie » , a condamné Ri-
chard Ferrand, président de l’As-
semblée nationale, sur Twitter.
« Chaque fois qu’on s’attaque à des
élus, physiquement ou via leurs
permanences, quelle que soit leur
couleur politique, c’est la démocra-
tie qu’on veut affaiblir. Je mets en
garde ceux qui usent de telles mé-
thodes. Elles peuvent conduire au
pire » , a déclaré le président du
Sénat, Gérard Larcher, sur Twitter.
« Aucune intimidation envers un
élu de la nation ne restera impunie,
même sur les réseaux sociaux. Ces
actes sont intolérables » , a pré-
venu, lundi, sur le réseau social, le
ministre de l’intérieur. Christophe
Castaner a promis que « toutes les
incitations à la haine et à la vio-
lence » seront signalées au procu-
reur de la République. Selon une
source policière citée par l’AFP, la
direction centrale de la sécurité
publique a demandé, lundi, des
patrouilles mobiles autour des
permanences, quelles que soient
les couleurs politiques.p
manon rescan

Après
le saccage
des locaux
du député
des Pyrénées-
Orientales,
Romain Grau,
à Perpignan,
le 27 juillet.
RAYMOND ROIG/AFP

Les dégradations
des permanences
ont connu un
regain d’intensité
à la faveur de
la crise des
« gilets jaunes »

A Nice, Eric Ciotti et Christian Estrosi


de nouveau à couteaux tirés


A


ucune décision du parti n’est atten-
due avant octobre, mais le duel entre
Eric Ciotti et Christian Estrosi pour
l’investiture Les Républicains (LR) aux élec-
tions municipales de 2020 à Nice n’en finit pas
de se tendre. Le premier, député des Alpes-Ma-
ritimes, a appelé, lundi 29 juillet, le maire sor-
tant à une « clarification » , l’accusant d’avoir
sollicité pour ce scrutin une investiture de La
République en marche (LRM) en même temps
que du parti de droite. Après la publication de
cette lettre au vitriol, l’entourage de M. Estrosi
a sorti l’artillerie lourde pour défendre l’édile.
Ce regain de tension entre les anciens asso-
ciés a débuté après la publication d’un article
du Journal du dimanche ( JDD ) du 28 juillet
mentionnant deux entretiens du maire, il y a
une dizaine de jours : le premier avec le délé-
gué général du parti présidentiel, Stanislas
Guerini, le second avec le président du
MoDem, François Bayrou. Et selon Le JDD , la
ministre de l’enseignement supérieur, Frédé-
rique Vidal, était aussi à Nice lundi pour un dé-
placement aux airs de mission officieuse en
vue d’un accord avec M. Estrosi. Au ministère,
sans démentir cette visite, on explique que la
ministre y « passera une partie de ses congés ».
« Au moment où vous sollicitiez l’investiture
LR, vous discutiez avec En marche! pour obte-
nir également l’investiture de ce mouvement, a
accusé M. Ciotti. Le temps de la clarification est
venu. On ne peut être en même temps LRM et
LR. Il est temps aujourd’hui d’arrêter ce double
langage et ce pas de deux permanent. »
L’entourage de M. Estrosi a démenti par un
communiqué. « Ces rendez-vous n’avaient rien
de secret » , ont réagi la députée des Alpes-Ma-
ritimes Marine Brenier, conseillère munici-
pale de M. Estrosi, et la sénatrice Dominique

Estrosi-Sassone, toutes deux membres de la
commission nationale d’investiture de LR :
« Cela a été l’occasion pour Christian Estrosi, qui
ne sollicite pas l’investiture de LRM, de rappeler
qu’il souhaite que les partis politiques, dont le
sien, laissent une totale liberté aux maires pour
constituer leur liste. » « M. Ciotti a une sorte de
complexe d’Œdipe à l’égard de celui qui lui a
permis d’exister en politique , abonde Mme Bre-
nier. Il profite de la période estivale pour es-
sayer de mettre la pression à droite et à gauche,
mais son courrier est un
tissu de mensonges. » Elle
défend en outre la possi-
bilité d’intégrer des « mar-
cheurs » à la majorité mu-
nicipale. « C’est le cas
aujourd’hui » , note-t-elle,
en référence notamment à
Joëlle Martinaux, adjointe
aux affaires sociales, qui a
rejoint LRM en avril 2017.
Le mouvement de Chris-
tian Estrosi, La France audacieuse, constitue
d’ores et déjà un vivier pour LRM : douze élus
membres dont le maire d’Angers, Christophe
Béchu, ont officialisé leur soutien à la majorité
et le maire (Agir) de Vesoul, Alain Chrétien, a
été adoubé par LRM pour les municipales.
L’état-major de LR a fixé deux lignes rouges.
« Un maire qui prend l’étiquette LRM ne peut
pas avoir l’étiquette LR » , a prévenu Jean Leo-
netti, président par intérim du parti. Et pour
composer leur liste, les candidats seront libres
à condition d’éviter d’y faire entrer trop de
« marcheurs ». « Il y a des élections sénatoriales
qui dépendent de la composition des conseils
municipaux, il y a une incidence nationale. » p
julie carriat

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