OuestFrance - 2019-07-27

(C. Jardin) #1

La France en bref


La maison Sonia Rykiel liquidée faute de repreneurs


La maison de prêt-à-porter Sonia
Rykiel, a été liquidée, jeudi, faute de
repreneurs. La griffe parisienne, en
difficulté depuis le décès de sa créa-


trice emblématique, il y a trois ans,
avait demandé, en avril, son place-
ment en redressement judiciaire. Les
131 salariés seront licenciés.

Sécheresse : l’UE valide les aides agricoles


Le ministre de l’Agriculture Didier
Guillaume annonce avoir obtenu
le feu vert de la Commission euro-
péenne pour mettre en place dif-
férentes mesures pour soutenir les
agriculteurs face à la sécheresse.


Le fauchage des jachères est désor-
mais autorisé dans trente-trois  dé-
partements. Le déblocage anticipé
d’une partie des aides de la politique
agricole commune (Pac) est égale-
ment validé.

Bioéthique :^ une^ commission^ spéciale à l’Assemblée


Soixante-douze députés, dont six
rapporteurs de différents groupes
politiques, composent la commission
spéciale bioéthique installée, jeudi,
à l’Assemblée nationale en vue de
l’examen du projet de loi sur la PMA,
en septembre. La commission, prési-
dée par Agnès Firmin Le Bodo (UDI),
entamera ses auditions le 26  août,
puis l’étude des articles, à partir du


9 septembre, avant une présentation
dans l’hémicycle le 24  septembre.
L’ouverture de la PMA pour toutes
les femmes et l’autoconservation des
ovocytes inquiètent l’Église catho-
lique. Le président de la Conférence
des évêques de France, Mgr Éric de
Moulins-Beaufort, évoque «  l’inven-
tion d’une forme de procréation
sans corps ».

Trois ans après l’attentat, l’hommage au père Hamel


Près de 150  personnes étaient réu-
nies, hier, dans l’église de Saint-
Étienne-du-Rouvray, près de Rouen.
Il y a trois ans, le père Jacques Ha-
mel, 85 ans, était assassiné par deux
terroristes islamistes. Ils ont pénétré
dans l’église au moment où le prêtre
célébrait une messe matinale. « Face
à la méchanceté, à la cruauté, nous
sommes tentés par la vengeance,
ce que Jésus ne veut pas  », a sou-
ligné l’archevêque de Rouen, Domi-
nique Lebrun lors de la cérémonie
d’hier. Le dossier d’enquête en vue
de la béatification du père Jacques

Hamel a été déposé au Vatican le
10 avril.

Ouest-France

Retraites : les partenaires sociaux reçus en septembre


Les organisations syndicales et pa-
tronales seront reçues par Édouard
Philippe les 5 et 6 septembre, au su-
jet de la réforme des retraites. Mati-
gnon a indiqué, hier, que leur visite
permettra de «  construire la mé-
thode et le calendrier de concerta-

tion » de la réforme. Jean-Paul Dele-
voye, Haut-Commissaire à la réforme,
a remis son rapport et ses préconi-
sations le 18  juillet. Prévoyant une
convergence des régimes dans un
système à points, le rapport a suscité
de nombreuses réactions.

Des voitures pour alimenter le réseau électrique


Le Réseau de transport d’électricité (RTE) compte puiser dans leurs batteries pour faire face


aux pics de consommation. Sans désagrément et même avantageux pour l’automobiliste.


Entretien


Beaucoup d’espoir repose
sur la voiture électrique.
Mais l’électricité suivra-t-elle ?
L’étude rendue, en mai, par RTE et
l’association Avere, montre que le
système électrique français pourra
absorber le développement du vé-
hicule électrique, quel que soit le
scénario. Ce développement peut
même être, selon nous, une chance
pour le système électrique.


Pourquoi ?
S’il y a 15,6 millions de voitures élec-
triques en 2035, comme l’imaginent
les scénarios des pouvoirs publics,
leurs batteries constitueront une ca-
pacité de stockage colossale. Cela
représentera dix fois la capacité de
production des stations de transfert
d’énergie par pompage.
Ces barrages hydroélectriques
stockent et déstockent l’eau en fonc-
tion des besoins en électricité. Ils réa-
lisent des lâchers d’eau pour faire
tourner les turbines et ainsi produire
de l’électricité quand la demande est
importante. L’eau est ensuite remon-
tée avec des pompes dans la rete-
nue d’eau, la nuit, quand les besoins
en électricité ont baissé.


Comment puiserez-vous dans
les batteries des voitures ?
Quand un automobiliste n’utilisera
pas sa voiture électrique (les voitures
sont garées 95  % du temps), le ré-
seau pourra utiliser de l’électricité,


stockée dans ses batteries, pour faire
face aux besoins en électricité à un
instant T, puis recharger celles-ci au
moment où la consommation d’élec-
tricité est plus faible ou la production
plus abondante.
Ce « pilotage de la recharge » sera
transparent pour l’utilisateur, qui re-
trouvera, quoi qu’il arrive, sa voiture
chargée le lendemain. Cela permet-
tra au détenteur d’un véhicule élec-
trique de voir le coût de son plein di-
visé par cinq par rapport à un plein
de véhicule thermique.

La voiture électrique n’est
donc pas un sujet en matière
d’alimentation ?
La consommation électrique est

stable en France depuis plusieurs an-
nées car l’efficacité électrique a per-
mis de rattraper l’augmentation de la
consommation électronique. Sur les
réfrigérateurs ou les écrans de télé, il
y a encore une marge énorme d’effi-
cacité énergétique pour avoir des ap-
pareils qui consomment moins.

La consommation d’électricité
ne va-t-elle pas augmenter ?
À l’horizon 2035, la voiture électrique
représentera une consommation de
35  à 48  térawatt-heures. Moins que
le chauffage électrique aujourd’hui.
Grâce au développement du parc
de production français, et à la mon-
tée en puissance des énergies re-
nouvelables, le système électrique

français pourra absorber les besoins
en électricité nécessités par la voiture
électrique. Cela sera possible sans
construire de nouvelles centrales.

Quel sera l’impact
environnemental du
véhicule électrique ?
Nous estimons qu’un tel développe-
ment des voitures électriques per-
mettrait d’éviter l’émission de 18 mil-
lions de tonnes de CO 2 par an. Ces
véhicules et l’électricité consommée
produiront quatre fois moins de CO 2
que des véhicules thermiques ; cinq
fois moins si les batteries sont pro-
duites en France plutôt qu’en Chine.
Recueilli par
Even VALLERIE.

Aujourd'hui
223 000véhicules électriques
Coût moyen enénergie
400 € annuels

En 2035


15,6millions
devéhicules
électriques

Opter pour
le pilotage
dela recharge
diminue
la facture
annuelle

Ne pas choisir
le pilotage
de la re char ge

Hypothèsehaute
delaprojection
del'étude
deRTE

400 €


240 €

maintientla fact ure
annuelle

Sour ce : Étude RT E Enjeuxdu développementde l'électromobilité pour le système électr ique Ouest-France - Photo : Foto lia.

François
Brottes,
président de
RTE, gestion-
naire du trans-
port d’électricité
en France.
RTE-Seignettelafontan

Comment le réseau anticipe les pics de chaleur


Record estival battu
Un nouveau record de consomma-
tion estivale d’électricité est tombé,
mercredi, avec 59 715 mégawatts. Le
précédent record datait de juin 2017
avec 59 500 mégawatts. Le 17 juillet,
lorsque les températures avoisinaient
les 26  °C, la consommation était de
55 500 mégawatts.


Anticiper la chaleur
C’est en hiver que les pics sont les
plus importants. Mais, en été aussi,
la consommation d’électricité peut
s’envoler en raison des fortes cha-
leurs. En cause : les climatiseurs.
Pour éviter la pénurie, RTE, le ges-
tionnaire du réseau de transport
d’électricité, anticipe, dès le prin-


temps, la surconsommation à venir.
«  En juin, des prévisionnistes défi-
nissent un point d’équilibre entre
les capacités de production d’élec-

tricité et la demande potentielle  »,
explique l’entreprise.
Pas simple de viser juste. Un degré
en plus représente une hausse de
consommation de 500  mégawatts,
l’équivalent de la consommation
d’une ville comme Bordeaux. Les
analyses continuent tout l’été, «  à
la seconde près  », en fonction des
données de Météo France, notam-
ment sur la durée d’ensoleillement
quotidienne.
Pour assurer ses arrières, RTE pré-
voit une marge d’environ 3  000  mé-
gawatts, injectable dans le réseau à
tout moment. Cette électricité sup-
plémentaire peut venir d’importa-
tions de l’étranger ou de centrales
thermiques réactivées.

Des centrales à l’arrêt
Pour se refroidir, les centrales
pompent et rejettent de l’eau. Afin de
ne pas augmenter la température de
la Garonne, ce qui menacerait l’éco-
système, la centrale nucléaire de Gol-
fech (Tarn-et-Garonne) est à l’arrêt.
Sur le Rhône, plusieurs centrales ont
diminué leur puissance en s’adap-
tant au manque d’eau.
Ces mesures de précaution n’ont
pas eu d’incidence sur la distri-
bution d’électricité. Cet été, l’acti-
vité des panneaux solaires, entre
13  h et 16  h, a représenté jusqu’à
10  % de la production électrique
française.

Thibaut CHÉREAU.

Sur le Rhône, des centrales adaptent
leur puissance par manque d’eau.

Robert Pratta, Reuters

Flamanville : le nouveau retard officialisé
EDF a confirmé, hier, qu’il n’y aurait pas de mise en service
de l’EPR avant 2022 en raison des réparations de soudures.

Au départ, il devait être mis en ser-
vice en 2012. Puis en 2013. Puis en
2015, 2016, 2017, 2018... et enfin


  1. Au fur et à mesure, la facture
    s’est envolée, passant de 3,3  mil-
    liards d’euros à près de 11 milliards.
    Et ce n’est pas fini.
    Hier, EDF a officialisé un retard sup-
    plémentaire « d’au moins » trois ans
    pour le chantier de réacteur nucléaire
    EPR de Flamanville (Manche). Ce
    nouveau pépin est dû à la reprise de
    certaines soudures défectueuses,
    imposée par l’Autorité de sûreté nu-
    cléaire (ASN), qui avait déjà évoqué
    l’échéance de fin 2022 pour une
    mise en service du réacteur.
    « Préparer la réparation, effectuer
    la réparation, tester la réparation,
    faire valider par l’ASN, ce que nous
    avons fait, et ensuite remettre l’ins-
    tallation en situation d’être à nou-
    veau testée et préparée pour une
    mise en service, nous amène à des
    délais de plus de trois ans », détaille
    son PDG, Jean-Bernard Lévy.
    Le groupe ne précise pas encore
    les nouveaux plannings et le nou-
    veau coût du projet. Il le fera dans
    plusieurs mois. L’électricien planche
    actuellement sur trois scénarios pour
    réparer des soudures du réacteur de


nouvelle génération.
Selon toute vraisemblance, ce
nouveau retard aura également des
conséquences sur son programme
de démantèlement de certaines cen-
trales.
Si les comptes, présentés hier, sont
à peu près stables (avec un chiffre
d’affaires en hausse de 4,3  %, à
36,5  milliards d’euros), la dette du
groupe s’élève toujours à 33  mil-
liards. Le coût de la remise à niveau
du parc (démantèlement et rénova-
tion) est chiffré à 50 milliards d’euros.

La mise en service de l’EPR de
Flamanville est reportée à la fin 2022.

Jonathan Konitz, Ouest-France

Feu vert à la fusion de d’Aucy et Triskalia
La fusion des deux coopératives donne naissance à Eureden
et signe une montée en gamme de l’agriculture bretonne.

C’était le dernier obstacle à la fusion
des coopératives bretonnes Triska-
lia et d’Aucy. Jeudi, l’Autorité de la
concurrence a donné son feu vert au
rapprochement des deux groupes. Ils
réalisent un chiffre d’affaires cumulé
de 3,1 milliards d’euros, comptent
plus de 9 000 salariés et 20 000 agri-
culteurs coopérateurs.
En contrepartie, le nouvel en-
semble, qui s’appellera Eureden, de-
vra céder vingt points de collectes
et six magasins. «  Cette décision
correspond à ce que nous atten-
dions  », explique Alain Perrin, direc-
teur de d’Aucy.
Confrontée à une remise en cause
de son modèle agricole, la Bretagne
veut relever le défi d’une montée en
gamme de ses productions, avec
des pratiques s’inspirant de l’agro-
écologie. «  La terre nous réunit  » si-
gnera ce nouvel ensemble coopéra-
tif. En phase avec l’engagement de la
Région Bretagne qui a fait du « Bien
manger  » un slogan. Cette dernière
est d’ailleurs montée, en début d’an-
née, au capital de d’Aucy, en prenant
2,72 % du groupe d’Aucy Holding,
réunissant les filières œufs.
Pour les consommateurs, la nou-
velle coopérative Eureden est plus
connue via ses marques d’Aucy  :

Globus pour les légumes, et Paysan
Breton en association avec Terrena
et Even. Ce sont aussi des magasins
Gamm Vert, Point Vert  et Ronsard
pour les dindes et volailles.
Pour d’Aucy, qui avait connu des
déboires en Russie sur le marché
des légumes et qui avait dû affronter
la crise porcine, en étant obligé de
se séparer de Gad, c’est un nouveau
départ.
La fusion sera opérationnelle
le 1er janvier et pilotée à partir de
Quimperlé dans une « maison com-
mune », à mi-distance des sièges ac-
tuels des deux coopératives.
Patrice MOYON.

Des silos Triskalia à Quimperlé dans
le Finistère.

Béatrice Le Grand, Ouest-France

Total persiste sur l’huile de palme


Le pétrolier Total a déposé un re-
cours devant le Conseil d’État pour
s’opposer à la suppression de l’avan-
tage fiscal dont bénéficient les bio-
carburants à base d’huile de palme.
L’entreprise juge que ce change-

ment crée une discrimination anti-
constitutionnelle. Total avertit égale-
ment que ce changement de régle-
mentation remet en cause la compé-
titivité de sa bioraffinerie de la Mède
(Bouches-du-Rhône).
Hausse des contrats d’apprentis de 4,7 %


En 2018-2019, 321  000 jeunes
sont entrés dans le dispositif contre
307 000 l’année scolaire précédente.
Jugé efficace pour l’insertion profes-
sionnelle, l’apprentissage est mis en


avant par le gouvernement. Malgré
une meilleure réussite des apprentis
aux examens, ce dispositif souffre de
disparités selon le niveau de diplôme
et le secteur professionnel.

2 000 personnes à Rouen pour Mamoudou Barry


Près de 2  000  personnes ont parti-
cipé, hier après-midi, à la marche
blanche en hommage à Mamoudou
Barry, jeune enseignant-chercheur
guinéen, tué en fin de semaine der-
nière à Canteleu, près de Rouen.
Plusieurs personnes brandissaient
des pancartes avec la photo du
jeune homme de 31 ans et l’inscrip-
tion «  À la mémoire de Mamoudou
Barry  ». De nombreuses personnes
avaient revêtu des tee-shirts avec la

photo de l’universitaire. «  Halte au
racisme  » et «  Justice pour le Doc-
teur Mamoudou Barry », pouvait-on
entendre dans la foule. Une informa-
tion judiciaire a été ouverte, lundi,
pour «  violences volontaires ayant
entraîné la mort sans intention de
la donner  ». Le facteur aggravant
du caractère raciste de l’agression
a été retenu par le parquet. Le sus-
pect a été placé en établissement
psychiatrique.

Ouest-France

27-28 juillet 2019
4 France

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