SUD OUESTVendredi 2 août 2019
« Ah non, Bigoudi! Si tu veux du
muscat, repasse dans dix jours. Ou
tu l’achètes en bouteille. » Sylvain
Pollo, on ne la lui fait pas. Si ce n’est
pas la saison, on se passe de fruit. Il
tient un commerce de fruits et légu-
mes, Pom d’Api, emplacement 12 C,
marché des Capucins, arrêt de bus
Capucins. Le ventre de Bordeaux.
Trente-sept ans, qu’il commence sa
journée quand vous la finissez. Les
bons jours, à 1 heure du matin. Les
moins bons, à minuit : « Une heure
de sommeil en plus, ça compte! »
Juillet a éloigné les Bordelais de Bor-
deaux et des Capus. Plusieurs stands
sont fermés : « L’épicerie marocaine,
les produits portugais... Ils sont en
congés. Nous, on ne s’arrête pas. »Dans les guides touristiques
Sylvain Pollo travaille avec son frère
et sa fille. Ils partent en vacances alter-
nativement, jamais ensemble. « Gé-
néralement, les touristes compen-
sent l’absence des Bordelais. Mais
pas cette année. Heureusement,
quand un collègue qui fait les mê-mes produits que nous prend ses
congés, on récupère, un temps, une
partie de la clientèle. Et vice-versa »
Le marché des Capucins figure
dans les guides touristiques. « Le
Routard », « Lonely Planet », « Miche-
lin »... « Et on fait partie des circuits
des tour-opérateurs et des croisiéris-
tes. Quand un bateau arrive, on a des
groupes qui viennent, accompa-
gnés de leur guide. Mais leur temps
est millimétré. Les croisiéristes ont
des partenariats avec quelques com-
merçants, une dégustation, parfois
un échange de recettes, beaucoup
de selfies et de photos et hop, c’est
fini. Ils viennent ici comme dans un
musée : on regarde, on ne touche
pas, ou à peine. »
Si l’essor du tourisme a changé
quelque chose au marché des Ca-
pus? « Oui, quand même, surtout
depuis une dizaine d’années. Il y a
pas mal de gens drainés par des si-
tes comme Airbnb ; eux, ils achè-
tent. Ils comparent avec les marchés
qu’ils connaissent. » Quand ils con-
naissent : « Les Américains sont très
surpris, ceux qui ont les moyens devoyager sont aussi ceux qui ne fré-
quentent que des immenses “sto-
res” chez eux, autant de produits
frais à la fois, ça les étonne! » « Les
Chinois et les Japonais sont très ré-
servés, mais aussi très curieux. Tout
les intriguent. Les produits qu’ils dé-
couvrent ici leur semblent parfois
très exotiques! Je me souviens d’un
Japonais qui ignorait ce qu’est une
betterave! »
« Franchement, pour avoir visité
d’autres marchés, je trouve que les
Capus, c’est le plus beau. Ici, tout le
monde fait attention au visuel, on
ne se contente pas d’entasser trois
cagettes. Et ça, les touristes, ils font
la différence. » Et s’ils ne pèsent pas
lourd dans la recette, « ils véhiculent
une belle idée des Capus et de Bor-
deaux, le frais, le savoir-faire, le bien
manger, des valeurs bien de chez
nous! »
Is. de Montvert-ChaussyLe marché compte 80 commerces à domi-
nante alimentaire. Il est ouvert tous les jours de
6 à 14 heures en semaine et de 5 h 30 à
14 h 30 le week-end.Habitants et professionnels locaux témoignent de leur quotidien dans un secteur touristique
Les Capus, un spot touristique
MA VIE L’ÉTÉ DANS MA VILLE MUSÉE
Sylvain Pollo : « Les touristes regardent et ne touchent pas. Comme dans un musée! » PHOTO C. PETITLes trésors verts d’ Hostens
La balade dure plus de deux heures. Aymeric, l’animateur en éducation environnementale, prend le temps de répondre aux questions sur la b iodiversité des lacs. PHOTOS N. L.
Cette libellule est une espèce répandue sur le domaine
d’Hostens. En revanche, difficile de la photographier en plein volDemain, de 10 h 30 à 22 heures, et dimanche, jusqu’à 19 heures, chevaliers et mousquetaires
investiront le château pour un week-end d’animations au fil des siècles, du Moyen Âge au
Grand Siècle. Au programme : camp médiéval, joutes équestres, duels d’escrime, initiations,
spectacle de feu... Tarifs : 12,50 € et 10 euros (- 8 ans). Rens. : chateaudevayres.com ARCH. QUENTIN SALINIERLe Festival de cape et d’épée fête ses 10 ans
VAYRES
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