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pyramide distribution. shanna besson/le pacte. andrew cooper/sony pictures. apollo films. condor distribution.
On est confus
on aime le cinéma de desplechin,
sa vélocité, ses bavardages,
sa joyeuse et romanesque cruauté.
mais avec cette incursion dans
le drame social, ne pèche-t-il pas
par esprit de sérieux? Vie de
commissariat, flics justiciers et
interrogatoires à rallonge
constituent l’essentiel de ce récit
de fait divers (l’assassinat d’une
dame âgée) à roubaix dont
on ne saisit jamais le point de vue
ni les enjeux, sinon le surplomb
moral et agaçant du héros sur deux
pauvres filles paumées. e.b.
Roubaix, une lumière
d’Arnaud Desplechin, avec
Roschdy Zem, Léa Seydoux,
Sara Forestier. En salles
le 21 août.
On est étourdi
est-il un pro de l’épate ou
le meilleur transcripteur de
l’amérique? tel un petit garçon
doué de talents d’illusionniste,
tarantino nous tient en haleine
plus de deux heures avec une
histoire d’acteur raté et son
cascadeur dans le hollywood
solaire des années 60. hommage à
la série b, au rêve américain, Once
upon a time... est un conte féerique
qui ne finit jamais malgré l’ombre
des tueries du gang de charles
manson. naïf ou jubilatoire? e.b.
Once upon a time in...
Hollywood de Quentin
Tarantino, avec Leonardo
DiCaprio, Brad Pitt,
Margot Robbie. En salles
le 14 août.
On est charmé
biographe à succès avant de
sombrer dans l’oubli et l’alcool,
l’écrivaine lee israel revend
une lettre de Katharine hepburn
pour régler ses dettes. deux cents
dollars qui la font se lancer dans un
trafic de faux échanges épistolaires
de célébrités écrits par sa main
et revendus à prix d’or. derrière
cette histoire vraie, l’émouvant
portrait d’une femme en décalage
avec son époque qui exprimait son
refus de tourner la page. V.c.
Les faussaires de Manhattan
de Marielle Heller, avec
Melissa McCarthy, Richard
E. Grant. Déjà en salles.
On est emballé
Victime d’une profonde crise
de sens (et de critiques assassines),
un metteur en scène de théâtre
expérimental plaque tout et
devient gardien de musée. plan de
reconversion perturbé par la
rencontre de sibylle, une agente
de surveillance passive-agressive
aux contours flous. entre eux
va se jouer une étrange relation où
chacun va pouvoir renouer avec sa
singularité. Je promets d’être sage,
premier long métrage, est une
réjouissante tentative hybride
dramatico-loufoque qui, grâce à
ses fulgurances comiques, réussi
à faire mentir son titre. V.c.
Je promets d’être sage
de Ronan Le Page avec Pio
Marmaï, Léa Drucker.
En salles le 14 août.
On est enchanté
On la tient, notre comédie romantique de l’été.
Et pour une fois, elle ne vient pas d’Amérique.
Perdrix est un mélange de Wes Anderson (pour le
côté cartoon) et de Happiness therapy de David O.
Russell (les personnages y sont très névrosés),
planté dans une nature hédoniste rappelant Alain
Guiraudie (L’inconnu du lac). Si vous êtes curieux de
savoir comment on peut se faire voler sa voiture par
un naturiste révolutionnaire, étudier les vers de
terre ou jouer seul au ping-pong, courez voir ce
bijou de fantaisie et de grâce où il est si facile de
tomber amoureux en une danse. Le tandem lunaire
formé par Maud Wyler (voir p. 92) et Swann Arlaud
trouve le ton juste entre mines bur lesques et flirt
contrarié, soutenu par les inénarra bles Fanny
Ardant et Nicolas Maury. Une divine idylle. E.B.
Perdrix d’Erwan Le Duc, avec Swann Arlaud
et Maud Wyler, en salles le 14 août.
par emily barnett
et Vincent cocquebert