ELLE.FR 39
PHOTOSHOT, EVERETT COLLECTION , POP NATION/SPLASH NEWS/ABACA ; ERIK MCGREGOR/PACIFIC PRESS/ZUMA/RCA.
2 AOÛT 2019
« Quel est le plus timbré des frères Baldwin? » titrait
« The Guardian » en 2007. L’aventure de cette fratrie d’origine
irlandaise pas comme les autres avait pourtant bien commencé.
Dans les années 1990, les frères Baldwin, tous les quatre acteurs,
passaient pour les Kennedy de Hollywood auxquels la presse de
l’époque ne cessait de les comparer. Sur les photos, ils posent eux
aussi côte à côte, Alec, l’aîné (le père d’Ireland, 23 ans, mannequin),
Daniel, William et Stephen (le père de Hailey, 22 ans, mannequin,
mariée à Justin Bieber), même mèche lustrée, même sourire carnas-
sier, même regard bleu perçant, même voix rauque et sex y. Au - delà
de la ressemblance, frappante, ces Fab Four semblaient offrir de la
testostérone en barre, un charme viril un peu épais comme on l’aimait
alors. Alec, celui dont la carrière avait entraîné celle des autres et qui
avait le plus de succès, paradait au bras de sa nouvelle épouse,
Kim Basinger, la star de « 9 semaines 1/2 » et de « Batman »,
blond sex-symbol à la moue torride. Comme les Kennedy, le clan
Baldwin affichait une ambition sans faille et venait de Long Island
(Massapequa). Leur père, professeur d’histoire démocrate, les avait
incités à poursuivre des études de droit ou de sciences politiques
avant de décéder d’un cancer en 1983, à l’âge de 55 ans. Mais la
ressemblance avec la mythique tribu politique s’arrête là. « Ma
famille avait beaucoup d’enfants et peu d’argent », dira Alec Bald-
win. Six gosses (quatre garçons, deux filles), casés dans un deux-
pièces et un seul salaire : celui, modeste, d’Alexander, le père, qu’il
complétait en travaillant comme entraîneur de football et en donnant
des cours du soir à des étudiants. « On n’avait même pas les moyens
de se payer une machine à laver », écrit Alec dans ses Mémoires
désenchantés, parus en 2017 (« Nevertheless : A Memoir », éd.
Harper). Dans un chapitre, il convoque aussi la figure maternelle,
accablée, dépressive, reposant sur un lit encombré de monceaux de
linge à laver, ou sanglotant après avoir pillé la cagnotte collectée
par sa fille Jane pour son club scout. Il décrit sa propre impatience à
gagner sa vie, les dollars empochés à 12 ans en lavant des voitures
ou en tondant des pelouses.
Alec Baldwin dans
une manifestation contre
Donald Trump, la veille
de son investiture, en janvier
2017 à New York.
Kim Basinger
et Alec Baldwin dans
« Guet-apens » (1994).
William
Baldwin et
Cindy
Crawford dans
« Fair Game »,
(1995).
ELLE MAG / STORY