chie pour son compte? En se faisant par la suite
conférer par le Sénat le titre d’Auguste, en 27 av.
J.-C., Octave, petit-neveu et fils adoptif de Jules
César, scellera ainsi la fin de cinq siècles de Répu-
blique et inaugurera l’Empire romain...
Aujourd’hui, alors que certains peuples débous-
solés semblent prêts à se jeter dans les bras du
premier homme providentiel venu, forme poli-
tique moderne de la dictature ou du «césarisme»,
cette fin brutale ne peut laisser indifférent. Dans
son livre Le Déclin, la crise de l’Union européenne
et la chute de la République romaine (éd. du Tou-can, 2013), David Engels, historien et professeur
à l’Université libre de Bruxelles, relève quelques
similitudes entre la fin de la démocratie à Rome
et la montée des populismes en Europe, vingt et
un siècles plus tard. Aux II et Ier siècles av. J.-C.,
les historiens romains pointaient déjà du doigt
certaines inquiétudes de la société, sur l’indivi-
dualisme des citoyens, la mondialisation de l’éco-
nomie, les mélanges culturels, l’immigration, la
paupérisation et l’assistanat du peuple qui n’as-
pirait plus qu’à «du pain et des jeux»... C
FRANCISQUE OESCHGERREMETTRE À UN «DICTATEUR» ÉLU POUR SIX MOIS
La République
s’exporte : en
122 av. J.-C., Rome
fonde la colonie
Junonia, à Car-
thage. On peut lire
ici, sur les éten-
dards, la devise
S.P.Q.R.(Senatus
Populusque Roma-
nus : le Sénat et
le peuple romain).Lee/LeemageGEO HISTOIRE 41