Investir, le Journal des Finances / N° 2377 / 27 juillet
ÉVÉNEMENT / 09
AUTOMOBILE
Michelin Le marché du pneu s’est
dégonflé au printemps
11,1 %, le résultat opérationnel
courant a augmenté de seulement
8,3 %, la marge opérationnelle
perdant 0,3 point, à 12,2 %. La
chute de la rentabilité a été nette
dans l’activité Véhicules de tou-
risme, qui a perdu 1 point de
marge. Sans l’apport des deux
acquisitions, le profit opération-
nel du groupe aurait stagné. Le
résultat net, affecté notamment
par l’amortissement d’éléments
incorporels, a même baissé de 8 %,
à 844 millions.
Le groupe a revu ses prévisions
pour l’exercice en cours. Certes, il
maintient ses objectifs d’un résul-
tat opérationnel en hausse à taux
de change constants (et hors
apport de Camso et de Fenner,
estimé à 150 millions), d’un cash-
flow libre structurel supérieur à
1,45 milliard et d’une croissance
des ventes comparable, en
volume, à celle des marchés, mais
cela se traduit par une croissance
moins importante puisque les pré-
visions de marché ont justement
été abaissées.
PRIORITÉ À LA MARGE
Bibendum table désormais sur un
repli de l’ordre de 1 % des ventes de
pneus pour voitures de tourisme
et pour camionnettes dans le
monde en 2019 (de 0 % à 1 %
attendu auparavant), un recul de
celui des poids lourds de 2 % (con-
tre – 1 %) et une croissance de 2 %
dans les pneus de spécialité, au
lieu de 3 % à 5 %. Dans ce contexte,
la priorité est plus que jamais don-
née à la rentabilité avec des haus-
ses de prix programmées au
second semestre. « L’engagement
de Michelin est de piloter son activité
sans remettre en question les prix et
la marge », a expliqué le directeur
financier, Marc Henry. - R. L. B.
NOTRE CONSEIL
l
ACHETER : nous sommes
revenus à l’achat en mai. Les
résultats sont un peu décevants,
mais la croissance
des bénéfices annuels n’est pas
remise en question.
Objectif : 130 € (ML).
Prochain rendezvous : le 24 octo
bre, chiffre d’affaires trimestriel.
C’
est l’un des paradoxes
des publications semes-
trielles dans l’automo-
bile. Alors que Michelin est, de par
le poids des pneus de rechange
dans ses ventes et de par sa forte
activité de pneus de spécialité
(mines, travaux publics...), l’une
des sociétés les moins exposées à
la baisse de la production auto-
mobile et des immatriculations,
c’est elle qui a été la plus sanction-
née cette semaine (l’action a
perdu 3,6 %, vendredi, en fin de
matinée, après la présentation
des comptes).
Le marché du pneu s’est dégradé
assez nettement au deuxième tri-
mestre. En conséquence, les volu-
mes vendus ont reculé de 0,9 %
sur le semestre. Cela a été contre-
balancé par la politique rigou-
reuse de prix, la poursuite de la
montée en gamme, des gains de
compétitivité et la hausse de la
contribution de l’activité de spé-
cialité qui intègre Fenner et
Camso, les deux acquisitions réali-
sées en 2018.
Mais on attendait mieux. Pour un
chiffre d’affaires en hausse de
AUTOMOBILE
Peugeot Quand Opel passe
la vitesse supérieure...
L
a semaine dernière, nous
avions placé Peugeot dans
la liste des sociétés dont les
résultats semestriels pouvaient
décevoir. Dans un contexte auto-
mobile encore très difficile sur les
six premiers mois de l’année – la
production automobile mondiale
a baissé de 7 %, et les immatricula-
tions ont fléchi de 2,4 % en Europe,
où le groupe réalise 88 % de ses
ventes –, on pouvait redouter que
Peugeot ait du mal à maintenir le
niveau de rentabilité très élevé
atteint en 2018 (7,8 % au premier
semestre et 7,7 % sur l’année).
Craintes injustifiées. Le construc-
teur a amélioré de près de 1 point
sa marge opérationnelle par
rapport à l’an dernier pour la
porter à 8,7 %. Plusieurs facteurs
expliquent cette très bonne per-
formance. Tout d’abord, la pour-
suite du redressement de la
rentabilité d’Opel-Vauxhall.
« Nous avons profité des très bons
résultats d’Opel-Vauxhall avec un
bénéfice opérationnel de l’ordre de
700 millions au premier semestre,
comparé à 500 millions l’an der-
nier », a souligné Carlos Tavares, le
président du directoire. Plus de
60 % de l’amélioration du profit
opérationnel est ainsi imputable
au redressement ultra-rapide de
cet ensemble racheté à General
Motors il y a seulement deux ans.
Dans le plan Pace de renouveau
d’Opel, une marge opérationnelle
courante de 2 % était visée pour
- Elle est d’ores et déjà très
largement dépassée.
Par ailleurs, la stratégie du groupe
centrée sur la montée en gamme
(le mix-produit), la volonté de ne
pas sacrifier la rentabilité aux
volumes, un plan produit dynami-
que (succès de la nouvelle
Peugeot 508 et de la Citroën C
Aircross) et la poursuite de la
baisse des coûts ont continué de
produire leurs effets. Ainsi, pour
un chiffre d’affaires en très légère
baisse, le résultat opérationnel
courant a augmenté de 10,6 % et le
résultat net de près de 24 % grâce à
une sensible baisse des impôts en
raison de l’utilisation d’actifs
d’impôts différés.
Face à l’arrivée, en 2020, de
nouvelles normes environnemen-
tales en Europe, limitant
fortement les émissions de CO 2
autorisées, Carlos Tavares se
montre serein : « Notre société s’est
préparée au cours des dix-huit
derniers mois à avoir des atouts
compétitifs en termes de manage-
ment du CO 2. » Il estime ainsi que le
groupe serait encore dans les
clous en matière de respect de la
réglementation tout en proté-
geant sa rentabilité, si la part du
diesel, meilleur en termes d’émis-
sions de CO 2 que l’essence, tom-
bait à 10 % des immatriculations et
si celle des véhicules électriques,
beaucoup moins rentables pour
les constructeurs, montait à 7 %.
- R. L. B.
NOTRE CONSEIL
l
RESTER À L’ÉCART : les
lourdes incertitudes
sur l’évolution du secteur nous
incitent à maintenir notre conseil
d’écart malgré des résultats
excellents (UG).
Prochain rendezvous : le
23 octobre, chiffre d’affaires tri
mestriel.
2014 2015 2016 20172018 S
2019
1,
5
6
6,
7,
8,
Nouvelleforteaugmentation
de la rentabilité
Margeopérationelledu groupe,
en %
AUTOMOBILE
Renault Des résultats corrects,
compte tenu du contexte
L’évolution du résultat net part
du groupe est beaucoup plus
décevante. Celui-ci est divisé par
deux, à 970 millions, en raison
des déboires de Nissan. La con-
tribution du constructeur japo-
nais, qui était de 805 millions au
premier semestre 2018, a en effet
été négative de 21 millions, cette
fois!
L’autre déception est venue du
cash-flow libre opérationnel,
négatif de 716 millions. Néan-
moins, le groupe a confirmé son
objectif de dégager une trésore-
rie opérationnelle positive sur
l’ensemble de l’année. Il a égale-
ment maintenu sa prévision
d’une marge opérationnelle de
l’ordre de 6 %. A l’inverse, l’objec-
tif d’un chiffre d’affaires en
hausse, à taux de change et péri-
mètre constants, a été aban-
donné, et des facturations
« proches » de l’an dernier sont
désormais visées.
Interrogé au sujet de Fiat Chrys-
ler (FCA) et de Nissan, Thierry
Bolloré a expliqué : « Primo, je
répète qu’aujourd’hui nous ne dis-
cutons pas avec FCA. Secundo,
nous allons faire tout notre possible
pour que Nissan revienne sur la
bonne voie. Pour nous, c’est la
priorité numéro un. »- R. L. B.
NOTRE CONSEIL
l
RESTER À L’ÉCART :
Renault tire correctement
son épingle du jeu, mais les défis
à relever (incertitudes sur le
marché automobile, avenir de
l’Alliance avec Nissan...) sont tels
que nous préférons toujours
rester à l’écart (RNO).
Prochain rendezvous : le
25 octobre, chiffre d’affaires
trimestriel.
N
i l e s p e r f o r m a n c e s
exceptionnelles de Peu-
geot, ni les vives décep-
tions de Daimler, de Nissan ou
de Ford. Les résultats semes-
triels de Renault se situent entre
les deux. « Dans un marché auto-
mobile en baisse, confronté à une
série d’éléments négatifs, le groupe
Renault a montré une vraie rési-
lience et a affiché des performan-
ces en ligne », a résumé Thierry
Bolloré, le directeur général.
Les ventes du groupe ont reculé
de 6,7 %, soit un peu moins que
le marché (– 7,1 %). En Europe, il
a plutôt bien résisté, améliorant
sa pénétration dans les princi-
paux pays (Allemagne, Italie,
Espagne et Royaume-Uni), à
l’exception notable de la France.
Mais, parallèlement, il a été
confronté à l’effondrement de
certains débouchés importants
à l’international comme la Tur-
quie et l’Argentine, tandis qu’en
Russie, pays où le groupe com-
mercialise le plus de voitures
après la France, le marché a
baissé après une année 2018 où
la croissance avait frôlé 13 %. Les
ventes aux partenaires, qui, il y a
quelques années, tiraient le chif-
fre d’affaires, ont poursuivi leur
baisse, coûtant 3,1 points de
croissance.
PÉNALISÉ PAR NISSAN
Au total, le résultat opérationnel
a baissé de 13,6 %, à 1,65 milliard,
soit un recul de la marge de
0,5 point, à 5,9 %. Un niveau qui
reste correct, compte tenu de
la baisse du chiffre d’affaires.
Un retournement
desvolumes
Variationstrimestrielles,en %
- 2,
T
2018
T
2018
T
2019
T
2019
- 0,
−0,
−1,
Leplongeonde
la contributiondeNissan
S1 2018 S1 2019
- 805M€
M€
- 21
FORTE PROGRESSIONDU CA AU S1 2019:+9,6%À1840 M€
ORPEAréalise1840 M€ de chiffre d’affaires
au 1
er
semestredel’année,soit l’équivalent
d’uneannéed’activitéil yaseulement5ans.
Cettesolide performancepermetau
Groupede réitérer avec confiance ses objectifs 2019
de chiffre d’affaires supérieurà3700 M€ (+8,2%),de
rentabilitésolideet de développementtoujourstrèsactif.
Le Groupeouvriraainsi plus de 1500 lits sur le second
semestre.
De plus,l’arrivée de JuanPablo Escuderovapermettre
au GroupeORPEAd’accélérer son développementsur le
marché latino-américain. Ses positionsau Chili,au Brésil
et en Uruguaypourront êtrecomplétéespar l’entrée
dansde nouveauxpays.ORPEAentendbienrenforcer
sa positionde leadersur cettezone,où les besoinsde
priseen charge de la Dépendancesontextrêmement
importants,avec plus de 700 000 lits àcréer dansles 10
prochainesannées.
Yves LE MASNE-DirecteurGénéral
+9,8%
CA T2 2019
930 M€
+1 000
lits
ouvertures
au S1 2019
Croissanceorganiquetoujourssoutenue:+4,7%
Objectifs 2019 confirmés:CA>3700 M€ et solideprofitabilité
Nominationde JuanPablo Escuderoentant que CEO Amériquelatine
Retrouver le communiquédansson intégralité sur
RÉSULTATS SEMESTRIELS
lLES PRÉVISIONS
CHIFFRE D’AFFAIRES 2019 EST. EN M€ (VAR.) :
74.800 (+ 1 %)
RÉSULTAT NET 2019 EST. EN M€ (VAR.) :
3.300 (+ 16,7 %)
lLA VALORISATION
BNPA 2019 ; 2020 EST. EN € : 3,65 ; 3,
PER 2019 ; 2020 (NOMBRE DE FOIS) :
6,3 ; 6,
COURS EN € (EXTRÊMES 52 SEMAINES) :
23,05 (25,4017,17)
lLES RÉSULTATS
CHIFFRE D’AFFAIRES 1ER SEMESTRE 2019
EN M€ :
38.340
VARIATION PUBLIÉE ; COMPARABLE :
– 0,7 % ; + 0,1 %
RÉSULTAT OPÉRATIONNEL COURANT
EN M€ (VAR.) :
3.338 (+ 10,6 %)
MARGE OPÉRATIONNELLE SEMESTRIELLE
2018 ; 2019 :
7,8 % ; 8,7 %
RÉSULTAT NET SEMESTRIEL EN M€ (VAR.) :
1.832 (+ 23,7 %)
RÉSULTATS SEMESTRIELS
lLES PRÉVISIONS
CHIFFRE D’AFFAIRES 2019 EST. EN M€ (VAR.) :
23.500 (+ 6,7 %)
RÉSULTAT NET 2019 EST. EN M€ (VAR.) :
1.800 (+ 7,3 %)
lLA VALORISATION
BNPA 2019 ; 2020 EST. EN € : 10,35 ; 11,
PER 2019 ; 2020 (NOMBRE DE FOIS) :
10 ; 8,
COURS EN € (EXTRÊMES 52 SEMAINES) :
103,30 (118,6082,68)
lLES RÉSULTATS
CHIFFRE D’AFFAIRES 1ER SEMESTRE 2019
EN M€ :
11.781
VARIATION PUBLIÉE ; COMPARABLE :
+ 11,1 % ; + 0,7 %
RÉSULTAT OPÉRATIONNEL COURANT
EN M€ (VAR.) :
1.438 (+ 8,3 %)
MARGE OPÉRATIONNELLE SEMESTRIELLE
2018 ; 2019 :
12,5 % ; 12,2 %
RÉSULTAT NET SEMESTRIEL EN M€ (VAR.) :
844 (– 8 %)
RÉSULTATS SEMESTRIELS
lLES PRÉVISIONS
CHIFFRE D’AFFAIRES 2019 EST. EN M€ (VAR.) :
56.900 (– 0,9 %)
RÉSULTAT NET 2019 EST. EN M€ (VAR.) :
2.100 (– 36,4 %)
lLA VALORISATION
BNPA 2019 ; 2020 EST. EN € : 7,10 ; 9,
PER 2019 ; 2020 (NOMBRE DE FOIS) :
7,4 ; 5,
COURS EN € (EXTRÊMES 52 SEMAINES) :
52,37 (78,9649,85)
lLES RÉSULTATS
CHIFFRE D’AFFAIRES 1ER SEMESTRE 2019
EN M€ :
28.
VARIATION PUBLIÉE ; COMPARABLE :
– 6,4 % ; – 5 %
RÉSULTAT OPÉRATIONNEL COURANT
EN M€ (VAR.) :
1.654 (– 13,6 %)
MARGE OPÉRATIONNELLE SEMESTRIELLE
2018 ; 2019 :
6,4 % ; 5,9 %
RÉSULTAT NET SEMESTRIEL EN M€ (VAR.) :
970 (– 50,3 %)