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FEMMES D'AUJOURD'HUI 29 - 2019et d’efforts), d’avoir de meilleures rela-
tions sociales - « Il faut de la patience pour
conserver ses amis avec toutes leurs parti-
cularités et imperfections », explique Sarah
Schnitker, une chercheuse américaine
spécialisée dans l’étude entre patience et
bien-être(1) -, mais aussi un meilleur fonc-
tionnement cérébral. Comme l’explique
Christophe André, les périodes d’appa-
rente inactivité ne sont pas des périodes
de vacuité cérébrale. « Des données
récentes concernant le ‘réseau cérébral par
défaut’ montrent que ce réseau est consti-
tué de zones qui ne s’activent que si nous
ne faisons rien et ne pensons à rien de
particulier. Il aurait un rôle essentiel et
permettrait à nos contenus mentaux de
se réorganiser, se relier, se répartir dans
les différentes zones de notre mémoire. »
I-NÉ-VI-TA-BLE!
La patience a beau être vue comme
une vieille tante qui nous rappelle de
mettre notre écharpe, elle n’en est pas
moins inévitable. Elle est là au moment
d’apprendre une nouvelle matière
ou une nouvelle langue. Elle est là tout
au long de l’éducation que nous donnons
à nos enfants. Elle est là au moment de
mûrir de grandes décisions. Et elle
est encore là quand il s’agit de surmonter
les grands drames de l’existence.
Alors puisqu’on ne pourra de toute façon
pas en faire l’impasse, pourquoi ne pas
essayer de la cultiver?- « L’ART DE LA PATIENCE », PSYCHOLOGIE POSITIVE, JANVIER-FÉVRIER
- UN SONDAGE OPINIONWAY POUR ING DIRECT SUR LES FRANÇAIS ET
L'ATTENTE (2018). - « TOUT VA TROP VITE », CERVEAU&PSYCHO, JANVIER-FÉVRIER 2014.
Témoignages
Lucie
« J'ai appris à être patiente
en prison. Quand j’allais voir
mon ami, j’arrivais 1 h 30 à l’avance (3 h le
week-end) pour être sûre d’avoir une place
(11 tables pour 300 détenus), puis je patien-
tais 1 h dans la salle d'attente. Pour supporter
l'attente, je lisais, j'écrivais ou je papotais,
mais en fait on s'y fait, mon cerveau avait
intégré l'idée que c'était comme ça et s'adap-
tait. J'étais la fille la plus impatiente du
monde, maintenant ça va mieux. »Didier
« Je suis d’une patience d’ange : je suis
capable d’attendre pendant des heures. Je
n’ai aucun mérite : quand je dois attendre, je
suis comme dans un état second qui fait
que le temps n’existe plus. Hélas, cet état
d'esprit disparaît quand je suis stressé
ou fatigué. »Christine
« J’ai toujours été très patiente et calme...
jusqu'à la naissance de mes enfants. Depuis,
la fatigue, l’inquiétude et l’impuissance face
à certaines situations m’ont souvent fait
perdre patience... J’ai fait un gros travail sur
moi récemment et j’ai compris que j’avais
plus intérêt à rester calme et à ne pas
exploser, d’une part parce que cela ne
change rien à la situation, d’autre part parce
les gens se braquent facilement face
à quelqu’un qui s’énerve. J’aime aussi cette
phrase : ‘La patience, c’est d’accepter que
les choses arrivent à un autre moment,
probablement le bon...’ : elle m’aide
à garder espoir quand je suis dans l’attente
de quelque chose.SONDAGE :
QU’EST-CE QUI VOUS
IMPATIENTE LE PLUS?
- Les embouteillages
- Un ordi/Internet qui bugge
- Les files d’attente
- Les personnes lentes (au magasin, en voiture,
les serveurs au resto...) - Un objet que vous ne retrouvez pas
- Les personnes qui n’en viennent pas au fait
(SONDAGE RÉALISÉ SUR LE SITE DE FEMMES D’AUJOURD’HUI ENTRE LE MERCREDI 5 ET LE LUNDI 10 JUIN)