Le Monde De La Photo N°116 – Juin 2019

(^54) I LE MONDE DE LA PHOTO
GRAND FORMAT
J’ai quitté la table et passé l’après-midi
avec eux. C’était deux idées différentes
qui pour l’instant ne se rejoignaient pas,
il en est sorti des photos intéressantes,
mais que j’ai stockées dans un coin.
Vos cadrages sont particulièrement
audacieux. Comment abordez-vous
la composition? Avez-vous une idée
préconçue dès la prise de vue?
Oui et non. Si je pars avec une idée
précise d’un sujet, je sais comment je
souhaite le présenter. J’aime beaucoup
le format carré ou le 4/3. Quand j’avais le
Nikon, j’utilisais un cache noir que j’avais
découpé et collé sur l’écran arrière, j’en
avais un pour le format 1/1 et un pour le
4/3. Avec le Xpro je choisis tout de suite.
Je trouve assez intéressant de faire le
contraire de ce qui est attendu, j’avais
vu des portraits réalisés par Avedon
où le bas du visage était coupé et où
il laissait beaucoup de place au-dessus.
Cela dépend du sujet, pas du manuel
ou de ce qu’il serait mieux de faire. Il est
un peu tard pour moi pour vivre de la
photographie, alors je me fais plaisir et je
fais ce dont j’ai envie. Et ce panoramique
pour la série Oiseaux de nuit accentue la
hauteur et on est perdu et sans repères.
J’ai souvent pris exemple sur mon fils,
qui petit, quand il voulait prendre une
photo essayait des tas de choses, il était
capable de rentrer dans un trou ou de
s’allonger dans une flaque d’eau si elle
se trouvait là. Alors j’essaye de trouver
un compromis entre cette liberté et le
fait que j’aime les cadrages soignés et
les compositions épurées. C’est ce que
je cherche tout le temps, dans le train,
en marchant...
Pouvez-vous nous expliquer les
coulisses de ces prises de vues?
Comment dirigiez-vous votre modèle?
Quelles étaient les principales
contraintes techniques?
Pour le trapèze c’était relativement
simple, la seule difficulté, c’était qu’ils
m’autorisent à être en dessous du
filet, afin d’avoir une vue différente de
ce que l’on voit habituellement et puis
surtout d’avoir mon contre-jour.
L’oiseau a replié ses ailes.
Photos : Jacques Maton