116 I Beaux Arts
L’ART DES ÉMOTIONS l RENDEZ-VOUS AVEC LA PEUR
Peur panique
L’un est un peintre halluciné, l’autre un boxeur indomptable.
Mais leurs petites phobies et grandes angoisses nous ressemblent!
Edvard Munch
Des langues
de feu plein la tête
À propos du Cri, son plus
célèbre tableau, Edvard
Munch a noté dans son
journal : «Je me promenais
sur un sentier avec
deux amis – le soleil
se couchait – tout d’un coup
le ciel devint rouge sang.
Je m’arrêtai, fatigué,
et m’appuyai sur une clôture
- il y avait du sang et des
langues de feu au-dessus
du fjord bleu-noir de la ville - mes amis continuèrent,
et j’y restai, tremblant
d’anxiété – je sentais un cri
infini qui passait à travers
l’univers et qui déchirait
la nature.» Cet homme
qui hurle est le peintre
lui-même, victime de drames
personnels et confronté
à une série épouvantable
de deuils familiaux précoces.
Deux silhouettes fantômes
à l’arrière-plan ont
abandonné l’artiste
qui reste seul, coincé par
une balustrade, paniqué.
L’atmosphère dramatique
est renforcée par
des couleurs violentes
et tourbillonnantes.
Le Cri, 1893