Le_nouvel__conomiste_du_Vendredi_19_Juillet_2019_

(Kiana) #1
S

elon la 9e enquête
annuelle de la FAS/
Altédia parue à l’été
2018, une entreprise du

CAC 40 sur deux a lancé une opéra-


tion d’actionnariat salarié en 2018,


soit le chiffre le plus élevé depuis


10 ans. De son côté, l’étude Eres qui


concerne l’indice SBF120 montre


que, fi n juin 2018, 26 opérations


collectives d’actionnariat salarié


avaient été annoncées dans le


SBF120, soit une hausse de 37 % par


rapport à la même période de 2017,


pour un montant de 2,7 milliards


d’euros. Un record selon Eres, par


rapport à une moyenne historique


de 2 milliards d’euros. “L’année


2018 s’annonce comme un grand cru


pour l’actionnariat salarié” , déclare


Olivier de Fontenay, associé fonda-
teur d’Eres.
“La France est championne d’Europe
en matière d’actionnariat salarié,
grâce à la mise en place d’un arsenal
législatif favorable, et ce depuis de

longues années. Alors que les salariés
allemands et britanniques détiennent
respectivement en moyenne 1 % et
2 % du capital de leur entreprise, ce
pourcentage s’élève en France à près de
5 %” , confi rme Loïc Desmouceaux,

président de la Fédération fran-
çaise des associations d’action-
naires salariés et anciens salariés
(FAS). “L’actionnariat salarié occupe
une place de plus en plus importante
et dépasse même désormais l’action-
nariat individuel. En 2018, nous
avons collecté 3 milliards d’euros de
capitaux auprès des salariés des entre-
prises françaises que nous accom-
pagnons. C’est un record historique
lorsque l’on sait qu’il y a 5 ans, cette
somme était d’à peine 900 millions
d’euros. Nous envisageons d’atteindre
les 6 milliards d’euros à l’horizon
2022” , indique Xavier Collot, direc-
teur épargne salariale et retraite
chez Amundi. Et de poursuivre :
“l’actionnariat salarié s’est large-
ment démocratisé, et ce depuis long-
temps dans les grandes entreprises. Il
en va de même pour nombre de socié-
tés du SBF120, qui y ont recours de

plus en plus et de manière de plus en
plus récurrente. Désormais, les ETI
ouvrent une partie de leur capital,
c’est un phénomène nouveau”.

Les avantages de l’actionnariat
salarié

Les avantages de l’actionnariat
salarié

Les avantages de l’actionnariat


Car les avantages de l’actionnariat
salarié sont nombreux, tant pour
les collaborateurs que pour l’en-
treprise elle-même. Les incitations
les plus importantes en faveur de
l’actionnariat salarié reposent sur
des offres attractives et une fi sca-
lité avantageuse. Pour les salariés,
l’atout sera essentiellement fi nan-
cier : grâce à une décote de 20 %
pour des actions conservées 5 ans
minimum, 30 % pour celles blo-
quées 10 ans, les salariés pourront
se constituer une épargne non négli-
geable, à court terme ou à plus long

Actionnariat salarié


Le capitalisme responsable à portée de main


Ou comment partager la valeur entre l’entreprise et ses salariés


“La France est championne d’Europe en
matière d’actionnariat salarié, grâce à
la mise en place d’un arsenal législatif
favorable.”
Loïc Desmouceaux, FAS.

“L’actionnariat salarié constitue
un écosystème favorable
et extrêmement vertueux :
il renforce la gouvernance
d’entreprise et permet de créer
une culture d’entreprise”

Finance


SOPHIE SEBIROT


Que ce soit dans les groupes cotés ou non


cotés, l’actionnariat salarié en France a été


plébiscité en 2018. Disposant déjà de très


nombreux avantages pour les employés


comme pour les entreprises, grâce à un


dispositif législatif favorable depuis sa


mise en place en 1967, l’actionnariat sala-


rié devrait se développer encore davan-


tage grâce aux réformes prévues dans


le Plan d’action pour la croissance et la


transformation des entreprises (Pacte),


qui prévoit notamment une baisse du for-


fait social des entreprises et un abonde-


ment unilatéral de la part de l’employeur.


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