Les Echos - 02.03.2020

(nextflipdebug2) #1

20 // ENTREPRISES Lundi 2 mars 2020 Les Echos


Diffusezvosenquêtes publiques
dans LesEchos

annonces.lesechosleparisien.fr
0187397008

tes surfaces (+10,3 % en un an pour
les studios et deux-pièces), que les
grandes (+10 % au-delà de 3 pièces).
Cette progression tend même à
s’accélérer au fil des mois avec une
augmentation des prix de 2,3 %
depuis le début de l’année. « Si
rien ne vient enrayer le rythme actuel,
Paris devrait atteindre l es 11.000 euros
le mètre carré dès cet été. Il manque
aujourd’hui 4,7 % pour les atteindre.
C’est exactement la tendance de Paris

sur les sept derniers mois », constate
Thomas Lefebvre, directeur scienti-
fique chez MeilleursAgents.

Phénomène de rattrapage
Conséquence de cette flambée des
prix, la capitale ne compte au-
jourd’hui plus que cinq arrondisse-
ments à moins de 10.000 euros le
mètre carré (les 12e, 13e, 18e, 19e e t 20 e),
contre sept en janvier. Mais cela
ne devrait pas durer. Car si le 19e

(8.501 euros/m²) et le 20e
(8.880 euros/m²) affichent encore
des prix inférieurs à 9.000 euros le
mètre carré, les 12e, 13e et 18 e ont
quant à eux déjà passé ce seuil.
« Ce sont précisément ces arrondis-
sements en transition qui connais-
sent à l’heure actuelle les plus fortes
hausses de prix, mus par un phéno-
mène de rattrapage », indique Tho-
mas Lefebvre. Ainsi, alors qu’en un
an, le 6e (14.638 euros/m²) et le 7e

Immobilier : Paris pourrait atteindre


les 11.000 euros le mètre carré cet été


(14.119 euros/m²) ont pris seulement
2,8 % et 3,5 %, le 20e a p our sa part
grimpé de 11,6 %. Quant au 13e et au
19 e, ils ont progressé de 10,5 % et
9,3 %. Le fort rebond des prix de
l’immobilier est également très sen-
sible dans d’autres grandes villes
françaises. L es 10 plus grandes (hors
Paris) ont vu leurs prix grimper de
0,7 % en un mois, alors que leur pro-
gression mensuelle habituellement
constatée excède rarement le 0,5 %.

d’euros pour son développement,
qui se fera à 60 % hors d’Europe, là
où la demande est la plus forte, en
particulier en Asie. La France, qui
représentait 23 % des 24 milliards d e
chiffre d’affaires du groupe en 2014,
ne représente plus que 21 % des
27 milliards réalisés l’an dernier tan-
dis que la zone « reste du monde »
(c’est-à-dire hors d’Europe) a déjà
bondi de 22 % à 27 % de l’activité et
continuera son expansion. Sur
5 milliards d’investissements pré-
vus, 60 % seront des acquisitions.

Déchets dangereux
No mbre des nouveaux métiers ont
déjà été identifiés, tel le démantèle-
ment des centrales nucléaires, où le
groupe a structuré une offre. Le
marché n’a pas encore décollé, car
« cela ne rapporte rien au client
public, mais sous la pression de l’opi-
nion les choses bougent », a estimé
Antoine Frérot.
D’autres activités sont moins nou-
velles mais appelées à se développer
fortement, comme le recyclage des
plastiques et, surtout, le traitement
des déchets dangereux, qui est un
des métiers les plus rentables du
groupe. Les incinérateurs d e
déchets dangereux sont totalement
saturés en Europe, et ailleurs le
monde s’équipe à grande vitesse.
« L’objectif est de doubler notre chiffre

roulettes » sans besoin de construc-
tion en dur. Il confiera désormais le
génie civil à d’autres pour se concen-
trer sur les technologies de l’eau,
plus rentables et moins risquées que
la partie BTP. Les activités d’eau
municipales, elles, sont le métier le
plus ancien du groupe mais ne sont
pas sur la liste des cessions. « Il y a
encore du potentiel, en Europe, au
Japon et ailleurs, assure Antoine Fré-
rot. On enregistre aujourd’hui une
demande de services d’eau innovants
dans certaines villes », pour adoucir
l’eau par exemple.
Au final, en 2023, Veolia compte
avoir porté ses 4 milliards d’euros
de résultat brut d’exploitation (Ebi-
tda) actuels entre 4,7 et 4,9 mil-
liards. La moitié de cette croissance
viendra des métiers en expansion e t
l’autre moitié des réductions de
coûts, qui se poursuivront à raison
de 250 millions par an, soit un mil-
liard sur la période.
Son résultat net courant (part du
groupe) devra aussi atteindre un
milliard à cet horizon, contre
760 millions en 2019. Quant au divi-
dende, qui a déjà augmenté de 37 %
entre 2016 et 2019, il sera porté de 1 à
1,30 euro par action d’ici à 2023. Cela
représente 80 % de plus qu’en 2015.

(


Lire « Crible »
Page 38

My riam Chauvot
[email protected]


Dix ans et deux plans stratégiques
après son arrivée à la tête de Veolia,
Antoine Frérot a dévoilé la feuille de
route 2020-2023 du leader mondial
de l’eau et des déchets. Il ne s’agit plus
de redresser le « Titanic », Veolia est
aujourd’hui en bonne forme et
l’enjeu est d’accélérer la croissance
dans les métiers les plus nouveaux
et/ou porteurs de la transformation
écologique.
Beaucoup des savoir-faire qui
permettront de lutter contre le
réchauffement climatique restent à
mettre au point, mais « les solutions
dont Veolia dispose déjà, si elles
étaient systématiquement mises en
place à travers le monde, réduiraient
de 30 % les émissions gaz à effet de
serre », a estimé le dirigeant. Veolia
investira d’ici à 2023 5 milliards


ENVIRONNEMENT


Le géant de l’eau
et des déchets entend
accélérer dans
les nouveaux métiers
de l’environnement
et le traitement des
déchets dangereux.


Plus extraordinaire encore : quatre
des principales métropoles françai-
ses ont enregistré une hausse de
plus de 1 % au cours du mois (+1,3 %
à Lyon, Lille, Paris et Rennes). Et
une cinquième e n était t oute p roche
(+0,9 % à Nantes). Tandis que
Marseille et Montpellier (+ 0,5 %)
ainsi que Toulouse (+0,4 %)
connaissent également des
augmentations notables.
Pour l’instant, le resserrement des
conditions de crédit, suite aux
recommandations du Haut Conseil
de stabilité financière (HCSF), ne
semble donc pas ralentir le marché
immobilier. « La demande est telle
que les restrictions autour de l’accès
au crédit n’ont pour le moment aucun
impact sur la dynamique du marché
de l’immobilier », indique Thomas
Lefebvre. Il semble lointain le temps
où était évoqué un retournement du
marché immobilier en 2020...n

« La demande
est telle que
les restrictions
autour de l’accès
au crédit n’ont
pour le moment
aucun impact
sur la dynamique
du marché
de l’immobilier. »
THOMAS LEFEBVRE
Directeur scientifique
chez MeilleursAgents

plus bas depuis la crise financière
de 2008-2009 », a commenté
Martin Brudermüller.
Déjà, en 2019, les bénéfices
ont chuté de 28 %, à 4,5 milliards
d’euros, moins les éléments
exceptionnels. Le conflit com-
mercial entre la Chine et les
Etats-Unis, allié à la crise du sec-
teur automobile ont pesé sur les
bénéfices dans le secteur des
produits chimiques et des maté-
riaux. Le chiffre d’affaires s’est
réduit de 2 %, à 59,3 milliards
d’euros. Près de 6.000 postes,
sur 20.000, vont être supprimés,
pour moitié en Allemagne.

Réorientation
Pour autant, la réorientation de
la production vers une chimie
« spécialisée » semble porter
ses fruits. Côté chimie classique,
la session au fonds Lone Star
des activités de produits pour la
construction devrait être clôtu-
rée au troisième trimestre 2020.
La fusion de la division hydro-
carbure Wintershall avec DEA
« devrait être achevée en décem-
bre 2020 », a indiqué le directeur
financier du groupe, Hans-
Ulrich Engel. L’introduction en
Bourse, l’une des plus grandes
annoncée au DAX cette année,
« est prévue pour le second sem-
estre 2020 ». Côté chimie spécia-
lisée, les semences et pesticides
repris en 2017 à Bayer, ont
contribué à l’augmentation du
chiffre d’affaires et des bénéfi-
ces, souligne Martin Bruder-
müller. Les technologies de sur-
face et la « Nutrition & Care » se
sont également relativement
bien portées.
Enfin, BASF finit l’année avec
un cash-flow libre de 3,7 mil-
liards et propose des dividendes
de 3,30 euros par action.n

Na thalie Steiwer
— Envoyée spéciale
à Ludwigshafen

A l’est, toute. BASF concentre ses
forces sur la Chine et l’Asie. Le
géant mondial de la chimie va
consacrer 41 % de ses investisse-
ments à l’Asie-Pacifique dans les
cinq prochaines années, contre
27 % dans la période précé-
dente. La Chine représente
actuellement 45 % de la produc-
tion mondiale chimique avec
une croissance annuelle de 5 %
depuis cinq ans. « Qui veut croî-
tre sur le marché mondial doit
participer à la croissance chi-
noise », a martelé le patron de
BASF, Martin Brudermüller, en
présentant vendredi les résul-
tats annuels du groupe. BASF va
installer dans le cœur industriel
du Guangdong, à Zhanjiang, un
complexe intégré de la taille de
son site historique de Ludwig-
shafen. Près de 10 milliards de
dollars vont être investis d’ici
2030 dans le site, qui doit com-
mencer la production en 2022.
BASF s’attend néanmoins à ce
que les effets de la crise sanitaire
sur ses chaînes d’approvisionne-
ment et ses clients « se fassent
sentir particulièrement au pre-
mier et deuxième trimestre
2020 ». La production chimique
mondiale ne progressera que de
1,2 % cette année, « le niveau le

CHIMIE


Le géant allemand
de la chimie investit
dans un complexe
en Chine, malgré
des bénéfices
en chute de 28 %.

BA SF se projette


en Chine malgré


la crise sanitaire


Veolia dévoile sa feuille de route pour 2023


Des résultats 2019 solides


Veolia a réalisé un chiffre d’affaires 2019
de 27,2 milliards d’euros, en croissance de 3,2 %
à périmètre et changes constants avec une nette
hausse de rentabilité. En un an, son résultat net part
du groupe est passé de 440 à 625 millions d’euros
tandis que sa dette nette ne représente que l’équivalent
de 2,6 fois son résultat brut d’exploitation,
« ce qui nous laisse une marge de manœuvre
pour réaliser tôt sur la période 2020-2023 les 5 milliards
d’investissements prévus », a noté son PDG,
Antoine Frérot. Malgré sa forte présence en Chine,
il n’a quasiment pas été impacté par le Covid-19,
contrairement à Suez.

d’affaires sur ce marché pour le porter
à 4 milliards en 2023 », souligne
Antoine Frérot.
Parallèlement, Veolia prévoit
3 milliards d’euros de cessions, le
groupe comptant se désengager des
activités manquant de valeur ajou-
tée. Ce sera par exemple le cas de la
collecte des déchets municipaux
quand elle ne s’accompagne pas de
leur traitement. « Nous avons déjà

une liste de projets, d’acquisitions
comme de cessions, et nous avons pris
de l’avance sur ces dernières en ven-
dant à la fin de 2019 pour plus d’un
milliard d’euros notre activité de
réseau de chaleur aux Etats-Unis »,
commente le dirigeant.
Veolia arrête aussi son activité de
construction d’usines d’eau, qu’il
avait déjà réduit, imaginant même
récemment une « usine d’eau sur

Veolia prévoit
3 milliards
d’euros de cessions
d’activités.

Parmi elles,
la construction
d’usines d’eau.

Hélène Dupuy
@helenedupuycp


Le mois de février aura été eupho-
rique en matière d’immobilier,
alors que le marché traverse tradi-
tionnellement une accalmie au
cœur de l’hiver. Moins de sept mois
après avoir franchi la barre des
10.000 euros le mètre carré, les prix
parisiens dépassent désormais celle
des 10.500 euros, selon les derniers
chiffres de MeilleursAgents. Les
prix de la capitale ont littéralement
explosé en un an (+10,2 %). Et cette
hausse concerne aussi bien les peti-


IMMOBILIER


Le fort rebond des prix
de l’immobilier est
très sensible dans
les dix plus grandes
villes françaises.


Lyon, Lille, Paris et
Rennes ont enregistré
une hausse de plus
de 1 % en février,
selon l’indice des prix
immobiliers Meilleurs
Agents-« L es Echos ».

Free download pdf