Le Monde - 15.03.2020 - 16.03.2020

0123

DIMANCHE 15 ­ LUNDI 16 MARS 2020 france| 15

Bayonne

Rouen

La Rochelle

Angoulême

Périgueux

Niort

Brest

Lorient

Quimper

Saint-Nazaire

Saint-Herblain

Rezé

Cholet

La Roche-sur-Yon

Saint-Brieuc

Cherbourg-en-Cotentin

Vannes

Rennes

Saint-Malo

Mulhouse

Poitiers

Châtellerault

Reims

Châlons-

en-Champagne

Saint-Dizier

Nantes

Grenoble

Metz

Thionville

Haguenau

Strasbourg

Colmar

Caen

Dijon

Le Creusot

Chalon-sur-Saône

Bourg-en-Bresse

Nevers

Bourges

Châteauroux

Vierzon

Blois

Auxerre

Toulouse

Saint-Etienne

Saint-Chamond

Lyo n

Tours

Joué-lès-Tours

Orléans

Amiens

Liévin

Arras

Cambrai

Lens

Bordeaux

Talence

Agen

Castres Béziers

Montélimar

Valence

Romans-sur-Isère

Carcassonne Sète

Narbonne

Albi

Montauban Alès

Brive-la-G.

Vichy

Roanne

Vaux.

St-Priest

Rillieux-la-P.

Caluire-et-C. Villeurb.

Bron

Vénissieux

Mérignac

Pessac

Anglet

Mont-de-Marsan

Aurillac

Pau

Tarbes

Nice

Grasse

Antibes

Fréjus

Troyes

Perpignan

Aix-en-Prov.

Salon-de-Prov.

Avignon

Gap

Echirolles

Saint-Martin-d’Hères

Chambéry

Annecy

Martigues

Montpellier

Nîmes

Arles

Istres

Le Mans

Chartres

Dreux

Evreux

Creil

Bastia

Marseille

Toulon

Hyères

Aubagne

Marignane

La Ciotat

La Seyne-sur-Mer

Laval

Alençon

Angers

Saumur

Besançon

Ajaccio

Clermont-Ferrand

Montluçon

Mâcon

Lille

Nancy

Vandœuvre-

lès-Nancy

Limoges

PARIS

Le Havre

Dieppe

Boulogne-sur-Mer

Calais

Dunkerque

Beauvais Compiègne

St-Quentin

Valenciennes

Roubaix

Charleville-Mézières

Villeneuve-d’Ascq

Douai

Wattrelos

Tourcoing

Marcq-en-Barœul

Maubeuge

Epinal

Soissons

Belfort

Montbéliard

1

2

4

6

5

7

3

Bayonne

Rouen

La Rochelle

Angoulême

Périgueux

Niort

Brest

Lorient

Quimper

Saint-Nazaire

Saint-Herblain

Rezé

Cholet

La Roche-sur-Yon

Saint-Brieuc

Cherbourg-en-Cotentin

Vannes

Rennes

Saint-Malo

Mulhouse

Poitiers

Châtellerault

Reims

Châlons-

en-Champagne

Saint-Dizier

Nantes

Grenoble

Metz

Thionville

Haguenau

Strasbourg

Colmar

Caen

Dijon

Le Creusot

Chalon-sur-Saône

Bourg-en-Bresse

Nevers

Bourges

Châteauroux

Vierzon

Blois

Auxerre

ToulouseToulouseToulouse

Saint-Etienne

Saint-Chamond

Lyo n

Tours

Joué-lès-Tours

Orléans

Amiens

Liévin

Arras

Cambrai

Lens

Bordeaux

Talence

Agen

Castres Béziers

Montélimar

Valence

Romans-sur-Isère

Carcassonne Sète

Narbonne

Albi

Montauban Alès

Brive-la-G.

Vichy

Roanne

Vaux.

St-Priest

Rillieux-la-P.

Caluire-et-C. Villeurb.

Bron

Vénissieux

Mérignac

Pessac

Anglet

Mont-de-Marsan

Aurillac

Pau

Tarbes

Nice

Grasse

Antibes

Fréjus

Troyes

Perpignan

Aix-en-Prov.

Salon-de-Prov.

Avignon

Gap

Echirolles

Saint-Martin-d’Hères

Chambéry

Annecy

Martigues

Montpellier

Nîmes

Arles

Istres

Le Mans

Chartres

Dreux

Evreux

Creil

Bastia

Marseille

Toulon

Hyères

Aubagne

Marignane

La Ciotat

La Seyne-sur-Mer

Laval

Alençon

Angers

Saumur

Besançon

Ajaccio

Clermont-Ferrand

Montluçon

Mâcon

Lille

Nancy

Vandœuvre-

lès-Nancy

Limoges

PARIS

Le Havre

Dieppe

Boulogne-sur-Mer

Calais

Dunkerque

Beauvais Compiègne

St-Quentin

Valenciennes

Roubaix

Charleville-Mézières

Villeneuve-d’Ascq

Douai

Wattrelos

Tourcoing

Marcq-en-Barœul

Maubeuge

Epinal

Soissons

Belfort

Montbéliard

1

2

4

6

5

7

3

BesançonBesançonBesançon

0 100 km

Stable

(6 élections)

Quasi stable

(5 élections)

Instable

(4 élections)

Stable

(6 élections)

Quasi stable

(5 élections)

Instable

(4 élections)

Instable

(trois maires de gauche,

trois maires de droite)

Gauche

Droite

Stabilité ou instabilité des 236 villes

de plus de 30 000 habitants

entre les élections municipales

de 1983 et de 2014

1 - Le Grand-Quevilly ; 2 - Saint-Etienne-du-Rouvray ;

3 - Sotteville-lès-Rouen ; 4 - Villefranche-sur-Saône ;

5 - Cagnes-sur-Mer ; 6 - Cannes ; 7 - Le Cannet

Epinay-sur-Seine

Gennevilliers

Colombes

Nanterre

Rueil-M.

Suresnes Paris

Boulogne-B.

Meudon

Clamart

Châtenay-Malabry

Antony

Orly

Villejuif Choisy-le-Roi

Villeneuve-Saint-Georges

Créteil

Saint-Maur-des-Fossés

Champigny

Noisy-le-Grand

Neuilly-sur-Marne

Gagny

Bondy

Livry-Gargan

Sevran

Aulnay-sous-Bois

Le Blanc-Mesnil

Drancy

Stains

Saint-Denis

L’Haÿ-les-Roses

1 2

3

4

5

6

7

11

12

1313

1414

(^16161515)
17
1818
1919
202020 2121
(^2222232323)
2424
252525
9
1010
8
1 - Saint-Ouen ; 2 - Aubervilliers ;
3 - La Courneuve ; 4 - Pantin ; 5 - Bobigny ;
6 - Noisy-le-Sec ; 7 - Bagnolet ;
8 - Rosny-sous-Bois ; 9 - Montreuil ;
10 - Vincennes ; 11 - Fontenay-sous-Bois ;
12 - Maisons-Alfort ; 13 - Alfortville ;
14 - Vitry-sur-Seine ; 15 - Ivry-sur-Seine ;
16 - Montrouge ; 17 - Bagneux ;
18 - Malakoff ; 19 - Issy-les-Moulineaux ;
20 - Puteaux ; 21 - Neuilly-sur-Seine ;
22 - Courbevoie ; 23 - Levallois-Perret ;
24 - Asnières-sur-Seine ; 25 - Clichy
ÎLE-DE-FRANCEÎLE-DE-FRANCEÎLE-DE-FRANCE
Les Mureaux
Conflans-Sainte-Honorine
Franconville
Sarcelles
Garges-lès-
Gonesse
Meaux
Chelles
Melun
Corbeil-Essonnes
Sainte-Geneviève-des-Bois
Savigny-sur-Orge
Evry
Viry-Châtillon
Athis-Mons
Massy
Argenteuil
Mantes-la-Jolie
Poissy
Saint-Germain-en-Laye
Versailles
Houilles
236 villes de plus de 30 000 habitants
par grande famille politique et par parti

• dont 2 villes FN en 1995 et en 2014
  1983 1989 1995 2001 2008 2014
  125
  (^133126)
  126
  140
  151
  111
  103
  (^110110)
  96
  85
  Gauche et alliés
  Droite et centre*
  Infographie : Sylvie Gittus-Pourrias
  Sources : Villes de gauche, villes
  de droite. Trajectoires politiques
  des municipalités françaises
  de 1983 à 2014,
  de R. Nadeau, M. Foucault,
  B. Jérôme, V. Jérôme-Speziari,
  Presses de Sciences Po ;
  Le Monde
  PETITE COURONNE
  Municipales : des grandes villes stables depuis 
  Sur 236 villes de plus de 30 000 habitants, 56 ont toujours voté à gauche et 53 à droite en trente­sept ans. Même
  en cas de changement de maire, 48 villes ont choisi un élu de la même tendance, dans cinq scrutins sur six
  D
  ans un climat de défiance
  généralisé à l’égard du
  personnel politique, les
  maires semblent encore épargnés.
  Ils bénéficient toujours d’une
  image positive dans l’opinion. Par­
  tout en France, les mairies qua­
  drillent le territoire et représen­
  tent la République au plus près des
  habitants, à l’image des bustes de
  Marianne trônant dans les salles
  de mariage. Aussi les municipales
  constituent­elles un profond révé­
  lateur de l’état de la France, sans les
  excès de fièvre inhérents aux élec­
  tions présidentielles.
  Jusqu’aux deux derniers scru­
  tins, une relative stabilité politi­
  que caractérise la vie politique à
  l’échelle municipale. Sur les
  236 villes de plus de 30 000 habi­
  tants, 56 ont toujours voté à gau­
  che depuis 1983 – date qui marque
  l’instauration du scrutin propor­
  tionnel avec prime majoritaire
  dans les communes de plus de
  3 500 habitants, seuil abaissé à
  1 000 habitants en 2014 – et 53 ont
  toujours voté à droite. Près de la
  moitié (46 %) des communes étu­
  diées arborent la même couleur
  politique sans interruption depuis
  trente­sept ans. Voire plus pour
  certaines. S’y ajoutent 48 villes
  ayant choisi, dans cinq scrutins
  sur six, un maire de la même ten­
  dance. Soit 157 villes (66,5 %, soit
  les deux tiers) pouvant être quali­
  fiées de stables. Même si, à l’inté­
  rieur de ces deux camps, les fron­
  tières se sont déplacées, en parti­
  culier au sein de la gauche à partir
  du moment où la social­démocra­
  tie a pris le pas sur le Parti commu­
  niste français et l’a réduit à la por­
  tion congrue. En 1983, ce dernier
  gérait 52 mairies dans des villes de
  plus de 30 000 habitants ; il n’en
  détient plus que 25.
  Cette stabilité se traduit égale­
  ment en pourcentages de vote.
  Ainsi, entre 1983 et 2001, le poids
  de la droite aux élections munici­
  pales a connu des variations limi­
  tées, oscillant entre 51,3 % et 56 %,
  avant de chuter à 48,5 % en 2008
  (présidence Sarkozy) et de
  connaître un pic en 2014 (prési­
  dence Hollande) avec 63,1 %.
  Contexte social perturbé
  Toutefois, depuis l’inversion du
  calendrier électoral intervenue
  en 2001 – qui a pour effet de su­
  bordonner la majorité législative
  au vainqueur du scrutin prési­
  dentiel –, elles sont aussi deve­
  nues un moyen pour les électeurs
  d’exprimer leur jugement sur
  l’action du pouvoir exécutif. La
  popularité du président de la Ré­
  publique en exercice devient un
  facteur­clé du résultat des élec­
  tions municipales. Il en résulte
  une évolution notable du scrutin
  municipal, même s’il demeure
  fondamentalement un scrutin lo­
  cal influencé par les facteurs so­
  ciologiques de la commune aux­
  quels se combine l’ascendant, ou
  non, du maire sortant. C’est ainsi
  que les élections municipales de
  2008, un an après l’arrivée de Ni­
  colas Sarkozy à l’Elysée, ont enre­
  gistré une nette poussée de la
  gauche. Mais, en 2014, deux ans
  après l’accession de François Hol­
  lande à la présidence de la Répu­
  blique, c’est la gauche qui essuyait
  un revers sans précédent.
  « En France, l’influence des muni­
  cipales semble comparable à celle
  exercée par les élections américai­
  nes de mi­mandat », notent Ri­
  chard Nadeau, Martial Foucault,
  Bruno Jérôme et Véronique Jérô­
  me­Speziari dans leur ouvrage Vil­
  les de gauche, villes de droite (Pres­
  ses de Sciences Po, 2018), dont sont
  extraites les données cartographi­
  ques de cette page. Autant dire
  que, dans le contexte social et poli­
  tique perturbé que traverse le pays
  depuis plus d’un an, les scrutins
  des 15 et 22 mars peuvent être très
  compliqués pour Emmanuel Ma­
  cron et sa majorité.
  patrick roger