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DIMANCHE 15 LUNDI 16 MARS 2020 coronavirus | 5
Bruxelles pousse
les Etats à intervenir
sans limite
Selon la Commission, la pandémie
coûtera à l’Europe au moins 2,5 points
de PIB, la faisant plonger en récession
bruxelles bureau européen
I
l est très probable que la
croissance dans l’Union
européenne [UE] comme
dans la zone euro soit infé
rieure à zéro en 2020, et même très
inférieure » : sur un ton mono
corde, Maarten Verwey, le direc
teur général des affaires écono
miques et financières à la Com
mission européenne, vient d’an
noncer, vendredi 13 mars, que
l’Europe entrera en récession
cette année, sous l’effet de la crise
du coronavirus.
Le haut fonctionnaire explique
l’engrenage : contagion à partir de
la Chine, rupture des chaînes in
dustrielles, absentéisme crois
sant des salariés, baisse de la con
sommation, hausse de l’épargne
de précaution, contraintes de li
quidités, montée des incertitu
des. La démonstration est impla
cable, même s’il faudra attendre
le mois de mai pour avoir les pro
chaines prévisions chiffrées de
l’exécutif européen.
Selon le document présenté par
Bruxelles, « l’impact de la crise du
Covid19 est estimé à une réduc
tion du produit intérieur brut (PIB)
de 2,5 points en 2020 ». Alors que
les prévisionnistes de l’institu
tion anticipaient 1,4 % de crois
sance avant la pandémie, celleci
« pourrait être inférieure à − 1 %
en 2020 ».
« C’est un choc majeur. Mais il est
temporaire. Nous devons travailler
ensemble pour qu’il soit le plus
court et le plus limité possible », a
insisté Ursula von der Leyen, ven
dredi, alors que, partout en Eu
rope, les gouvernements annon
cent des fermetures d’écoles, de
crèches ou de commerces pour li
miter la pandémie. La présidente
de la Commission a répété que
l’UE « ferait tout ce qui est néces
saire » pour aider les VingtSept à
amortir les effets de cette crise.
Aides d’Etat : règles assouplies
Bruxelles est prêt à alléger les con
traintes budgétaires que doivent
respecter les Etats membres et à
assouplir les règles en matière
d’aides d’Etat, qui les empêchent
de subventionner des secteurs de
l’économie ou des entreprises.
Enfin, la Commission prévoit une
enveloppe de 37 milliards d’euros
pour la lutte contre les consé
quences de l’épidémie. Les minis
tres des finances des VingtSept
se retrouveront, lundi 16 mars, à
Bruxelles – à moins que, d’ici là, ils
décident de se parler par vidéo
conférence – pour en discuter.
« Nous ne suspendons pas le
pacte de stabilité et de croissance,
mais nous utilisons toute sa flexibi
lité », a expliqué Valdis Dombrovs
kis, le commissaire à l’économie,
avant d’ajouter : « Nous sommes
prêts à activer la clause de crise gé
nérale. » Celleci, imaginée en 2011,
et qui n’a jamais été utilisée, per
met de suspendre l’application du
pacte de stabilité, si la récession
est profonde et concerne tout le
continent. En 2008, elle n’existait
pas, mais « la Commission avait de
mandé aux Etats membres de pré
parer des plans de relance repré
sentant 1,5 % de leur produit inté
rieur brut, ce qui était en soi une
suspension du pacte de stabilité »,
analyse un fonctionnaire.
Dans l’immédiat, c’est la « clause
de circonstance exceptionnelle »
qui va être déclenchée, une faci
lité plus classique, déjà utilisée
lors des tremblements de terre en
Ombrie ou pour les attentats ter
roristes en Belgique en 2016. Elle
permet aux Etats de dépenser ce
qu’ils veulent pour lutter contre la
pandémie, sans que Bruxelles les
rappelle à l’ordre sur la maîtrise
de leurs finances publiques. En
clair, ces dépenses ne rentrent pas
dans les calculs de déficit et autres
critères budgétaires auxquels doi
vent normalement se conformer
les VingtSept. A sa manière, l’exé
cutif européen appelle les Etats
membres à tout faire pour soute
nir leur économie.
La Commission est également
prête à utiliser toutes les flexibili
tés qu’offre le régime des aides
d’Etat, en théorie interdites parce
qu’elles faussent la concurrence
et constituent une entrave au
marché unique. Toutes les mesu
res générales que peut décider un
gouvernement – comme les allè
gements de charges ou les reports
d’impôts, à l’image de ce qu’a an
noncé Emmanuel Macron, jeudi
12 mars – sont autorisées.
Les Etats membres pourront
aussi mettre en place des disposi
tifs pour soutenir les secteurs éco
nomiques que menace la crise sa
nitaire – comme le tourisme ou les
transports –, voler au secours de
leurs PME ou recapitaliser telle ou
telle entreprise qui en aurait be
soin dans le contexte actuel. Un
dispositif que Bruxelles avait déjà
activé lors de la crise de la vache
folle dans les années 1990, dans la
foulée du 11 septembre 2001, mais
aussi au moment de la faillite de
Lehman Brothers, en 2008.
« Nous nous engageons à répon
dre aux demandes des Etats dans
les vingtquatre heures », a affirmé
Margrethe Vestager, la commis
saire à la concurrence. Une hot
line (téléphone et mail) a été mise
en place pour aider les pays dans
leur démarche. Jeudi 12 mars, le
Danemark s’est ainsi vu autorisé à
aider les organisateurs de specta
cles, alors que Copenhague a in
terdit les rassemblements.
Enfin, Ursula von der Leyen a
aussi proposé « d’affecter 37 mil
Les contraintes
budgétaires
seront allégées
et 37 milliards
d’euros iront
à la lutte contre
la pandémie
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, entourée des commissaires européens à la concurrence,
Margrethe Vestager, et à l’économie, Valdis Dombrovskis, à Bruxelles, vendredi 13 mars. JOHANNA GERON/REUTERS
liards d’euros » – et non plus
25 milliards – de fonds de l’Union à
la lutte contre l’épidémie, se disant
prête « à faire plus si la situation
évolue ». Cet argent sera destiné à
soutenir les services de santé, les
travailleurs mis au chômage par
tiel et les PME en difficulté.
« L’ensemble de ce dispositif était
impensable il y a encore quinze
jours », quand l’épidémie ne tou
chait encore que quelques pays,
commente un fonctionnaire
européen, qui ne doute pas que
les ministres des finances des
VingtSept l’entérineront lundi.
virginie malingre
Face au Covid19, Berlin évoque
de possibles « nationalisations »
L’Allemagne sort le « bazooka » pour soutenir ses entreprises
en difficulté, en débloquant 93 milliards d’euros de crédits
berlin correspondance
A
ux grands maux, les
grands remèdes : face au
coronavirus, le gouver
nement allemand a fait sienne
cette maxime. Le pays est dure
ment touché par la maladie, qui y
a déjà infecté plus de 3 500 per
sonnes et perturbe fortement
l’activité économique. Pour venir
en aide aux entreprises qui souf
frent, Berlin ne reculera devant
rien, pas même devant d’éven
tuelles nationalisations.
« Dans ma stratégie industrielle
présentée en 2019, j’avais déjà évo
qué une participation temporaire
de l’Etat, en dernier recours, au ca
pital d’entreprises des secteurs hau
tement stratégiques, afin d’empê
cher leur rachat », a expliqué le mi
nistre de l’économie, Peter Alt
maier, dans un entretien au
Spiegel, publié vendredi 13 mars.
« Dans une crise comme celle du co
ronavirus, des questions sembla
bles se posent en termes de souve
raineté technologique et économi
que », a poursuivi ce proche de la
chancelière Angela Merkel.
Selon étude de l’institut écono
mique Ifo publiée jeudi 12 mars,
56 % des entreprises allemandes
pâtissent de la pandémie, surtout
dans les services – tourisme en
tête –, mais aussi dans l’industrie.
Berlin est disposé à les soutenir,
coûte que coûte. « Nous allons em
pêcher que des entreprises en
bonne santé ne fassent faillite », a
assuré M. Altmaier, soulignant
que des centaines de milliers
d’emplois étaient dans la balance.
« Je ne vois pas se dessiner un
grand nombre de nationalisations
à l’horizon », a toutefois nuancé le
ministre, avant de conclure que
« l’Etat n’est pas le meilleur chef
d’entreprise ».
Des promesses tombées à pic
Vendredi matin, l’heure était aux
annonces concrètes. Au cours
d’une conférence de presse com
mune, Olaf Scholz, le ministre des
finances, et M. Altmaier n’ont pas
lésiné sur les métaphores guerriè
res pour dévoiler leurs mesures de
soutien à l’économie. « Aujour
d’hui, on sort le bazooka. Pour l’ar
tillerie légère, on verra plus tard, a
affirmé M. Scholz. Toutes nos ar
mes sont sur la table. » Concrète
ment, les entreprises confrontées
à des problèmes de trésorerie
pourront obtenir des prêts auprès
de la banque publique KfW. A cet
effet, Berlin débloque 93 milliards
d’euros supplémentaires, dotant
ainsi la banque de quelque
550 milliards d’euros de fonds en
tout. « Il n’y a pas de plafond aux
montants de prêts que KfW peut
accorder », a souligné le ministre
des finances, promettant dans la
foulée des allégements fiscaux et
des reports d’impôts.
Les annonces de MM. Altmaier
et Scholz ont été accueillies favora
blement. « Ces mesures vont dans
la bonne direction, s’est félicité Cle
mens Fuest, président de l’institut
Ifo. Elles capitalisent sur les leçons
de la crise financière de 2008, tout
en étant adaptées à la crise ac
tuelle. » Les promesses des deux
ministres sont tombées à pic :
quelques heures plus tard,
Lufthansa lançait un appel de dé
tresse. Touché de plein fouet par la
fermeture des frontières américai
nes aux passagers européens déci
dée par Donald Trump, le trans
porteur aérien allemand pourrait
supprimer jusqu’à deux tiers de
ses vols et mettre 10 000 de ses sa
lariés en chômage partiel.
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