Le Monde - 07.03.2020

(Grace) #1
Pages réalisées par
Sophie ABRIAT, Clément GHYS,
Valentin PÉREZ,
Caroline ROUSSEAU
et Elvire VON BARDELEBEN

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Crédit Photo


5 – DE BEAUX RESTES.
Entre deux défilés, de rares initiatives ouvertes au
public valent parfois le détour. À Londres, la boutique
phare de Mulberry, sur Bond Street, ne désemplissait
pas : fidèles, curieux ou passants ont pu profiter de
l’opération « Made to Last », une sorte d’initiation aux
projets écoresponsables que le maroquinier multiplie.
« Depuis la création de l’entreprise, en 1971, nous avons
un service de réparation : nos clients peuvent rapporter
leurs vieux modèles pour les faire restaurer et durer.
Bizarrement, nous n’avions jamais communiqué là-
dessus », raconte Thierry Andretta, le PDG.
À ce rappel bienvenu s’ajoute une possibilité inédite,
mise en scène sur les étagères du magasin, celle de rap-
porter un ancien sac en échange d’un bon d’achat. Trois
gagnants en perspective : l’ancien propriétaire, qui peut
bénéficier d’un bon ; l’acheteur, qui peut acquérir à prix
réduit le sac de seconde main ; et la griffe, qui « poursuit,
à travers ces retours et reventes, le dialogue avec [ses]
clients », se félicite Thierry Andretta. En guise de bap-
tême de l’opération, des célébrités ont joué gracieuse-
ment le jeu, et l’on pouvait ainsi s’amuser à trouver au
sous-sol un modèle Roxanne de 2002 rapporté par
Scarlett Johansson, un Mabel 2004 par Naomi Watts ou
un Alexa de 2010 par Alexa Chung, tous prêts à être
recommercialisés pour une deuxième vie.
En pleine phase de développement sur de nouveaux
marchés, Mulberry ne délaisse pas le neuf pour autant.
À l’entrée, des salariés de la griffe venus à Londres depuis
les usines du Somerset, derrière des machines et bureaux
de travail, répondaient aux questions sur l’embossage ou
le grain du cuir... Et réalisaient – en deux heures – toute
commande du Portobello, le dernier-né de Johnny Coca.
« Pour cette création, je me suis demandé quel produit
pouvait être le plus universel et j’ai pensé au sac plastique,
retrace le directeur artistique. J’en ai gardé la forme, mais
j’ai voulu faire de ce symbole jetable un objet luxueux et
durable. Ainsi, j’ai banni les métaux, qui demandent sou-
vent des traitements chimiques antioxydation, remplacé
les fils synthétiques par des fils naturels et choisi des tein-
tures sans chimie pour les tranches. » Un pas important
pour la marque, qui affiche l’ambition d’être l’une des
plus écoresponsables de Grande-Bretagne.

Sac de seconde main, fils naturels et teintures


sans chimie... Un pas important pour Mulberry


qui affiche l’ambition d’être l’une des marques


les plus écoresponsables de Grande-Bretagne.


3 - Missoni.
4 - Ports 1961. 3 - Missoni.

5 – Mulberry.

5 - Mulberry.

2 - Prada.
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