Les Echos - 21.02.2020

(vip2019) #1

Les Echos Vendredi 21 et samedi 22 février 2020 ENTREPRISES// 21


Schneider Electric a enregistré un bénéfice net de 2,4 milliards
d’euros en 2019. « L’aboutissement d’années de travail », se félicite
son PDG, Jean-Pascal Tricoire. Photo Eric Piermont/AFP

les parlementaires n’aient pas
retenu, lors de l’adoption du pro-
jet de loi de finances pour 2020,
la suppression totale du PTZ
neuf dans les « zones déten-
dues » à compter du 1er janvier


  1. « Il existe un lien évident
    entre l’évolution des ventes de
    maisons individuelles et le dispo-
    sitif du prêt à taux zéro », a-t-il
    ajouté, graphique à l’appui. Un
    rapport de l’Inspection générale
    des finances et du Conseil géné-
    ral de l’environnement et du
    développement durable, datant
    de novembre, relativisait au
    contraire son impact.
    Si les ventes de maisons indi-
    viduelles en secteur diffus sont
    reparties l’an dernier, elles res-
    tent inférieures « aux moyennes
    annuelles de long terme », indi-
    que la LCA-FFB et au niveau
    observé en 2017 (134.000). La
    tendance est en outre bien
    moins bonne s’agissant des mai-
    sons en lotissements, avec un
    repli des ventes de 8,9 %, après
    une baisse de 9,7 % en 2018, à
    8.600 unités. Mais ce segment
    ne représente qu’à peine plus de
    6 % des ventes de maisons.


Des motifs d’inquiétude
Pour 2020, la LCA-FFB s’attend à
une stagnation du marché et
évoque plusieurs motifs
d’inquiétude, dont le comporte-
ment des banques : certaines
ont déjà resserré les conditions
d’octroi d’un crédit immobilier
après les préconisations, en
décembre, du Haut Conseil de
stabilité financière (HCSF). Ce
dernier a engagé les établisse-
ments à plafonner à 25 ans la
durée des prêts et à limiter à
33 % des revenus le taux d’endet-
tement des ménages.
Pour Grégory Monod, le pré-
sident de la LCA-FFB, ce taux
devrait pouvoir varier selon la
situation des emprunteurs. « Ce
qui compte, c’est le reste à vivre »,
estime-t-il. Pour renforcer la
solidité du système bancaire,
Bruxelles va aussi demander
aux banques d’augmenter leur
niveau de fonds propres, à partir
du printemps prochain. « Elles
risquent par conséquent d’exiger
des acquéreurs immobiliers un
apport personnel plus impor-
tant », anticipe le dirigeant.n

Progrès du marché des


maisons neuves en 2019


Les comptes ont été audités et un rapport avec une certification sans réserveaété émis par les Commissaires aux Comptes. L’intégralité des comptes et annexes est mise en ligne sur le sitewww.colas.com.
La présentationàdestination des analystes financiers s’est déroulée le 20 février 2020à14h30 et est mise en ligne sur le site Colaswww.colas.com
Relations Presse:0147617394–Informations financières:0147617423–www.colas.com

Crédits photos

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Résultats annuels 2019


Résultats 2019
•Bonne dynamiquecommercialeàlafois dans les activités récurrentes
de fondsdecommerce et dansles grands projets.
•Croissancede4%duchiffre d’affaires, la hausse de l’activité routière en
Francemétropolitaineetdel’activité Ferroviaire de Colas Rail ayant
permis decompenser l’impactdelacessiondel’activité Etanchéité de
Smac;poursuite de la progression de la partdel’international dansle
chiffred’affaires total (52%).
•Améliorationde 0,4point de la marge opérationnellecourante, grâce
au maintien de bonnes performances pour l’activité routière en France
métropolitaine,àl’amélioration de la profitabilité en Amérique du Nord
et au retour àl’équilibre de Colas Rail.
•Poursuitedelapolitiqued’innovation, avec notamment un premier
chantier expérimental pour la signalisation lumineuse dynamique Flowell
et le lancement de la commercialisation de Wattway Pack, solution
d’autonomieénergétique pourles équipements en bord de voirie.

Le groupe Colas
Sur des marchésporteursàlongterme,Colasdétientdes positions de
leader dans la construction et l’entretien des infrastructures de transport,
avecune expertise collective mondiale et une marque reconnues. Colas
bénéficie de l’intégration verticale de ses activités de matériaux,deson
ancrage de proximité et de sa force d’innovation.
Le groupe poursuit sa transformation, notammentgrâce au digital,et
continue d’innover pour affirmer son leadership au service d’une mobilité
responsable.

Perspectives 2020
Le carnetdecommandesàpérimètre et changes constantsàfin décembre
2019 est en hausse de 12% (+ 20%àl’internationaletoutre-mer).
Pourl’année 2020, le chiffre d’affaires est attendu en légère baisse en
raison de l’impact prévisible des élections municipales en France et de
l’effet de comparaison liéàlacession de Smac.
La marge opérationnelle courante tirerabénéfice,defaçon graduelle,
des démarches d’excellence opérationnelle en cours de déploiement,
notamment dans les activités industrielles.Colas Rail devrait retrouver
une contribution positive au résultat opérationnel courant.
Après le travail réalisé en 2019 sur la refonte de sa politiqueRSE,
notamment au travers de la consultation des parties prenantes, Colas
fixera en 2020 des objectifs de réduction de ses émissions de gazàeffet
de serre compatibles avec l’Accord de Paris et communiquera son plan
d’action pour les atteindre.

Chiffre d’affaires :
13,7Mds€
(+4% vs 2018/+5% à
périmètre et changes
constants)

Résultat
opérationnel courant :
433 M€
(+60 M€ vs 2018)

Résultat net
(part du groupe) :
261 M€
(+34 M€ vs 2018)

Carnet de
commandes :
9,2Mds€
(+12% vs 2018àpérimètre
et changes constants)

Dividende proposé :
6,40€par action
(vs 5,55€autitre de
l’exercice 2018)

Elsa Dicharry
@dicharry_e


Le marché des maisons neuves
en secteur diffus (hors lotisse-
ments) avait connu en 2018 un
sérieux coup de frein (–11 %), du
fait de la suppression ou de la
limitation de certaines aides
publiques à l’accession à la pro-
priété. En 2019, le secteur a enre-
gistré des ventes en hausse
de 5 %, à 125.600 unités, selon les
chiffres de la LCA-FFB, qui réu-
nit des constructeurs de mai-
sons (70 % de ses adhérents) et
des promoteurs immobiliers et
aménageurs fonciers. Le prix
moyen d’acquisition s’affiche à
177.000 euros pour une surface
moyenne de 123 mètres carrés.
Selon l’organisation, c e
rebond s’explique par les condi-
tions favorables proposées par
les banques aux ménages en
matière de crédits immobiliers
(taux bas, durées longues, faible
apport personnel exigé). Cel-
les-ci « ont permis de compenser
en partie l’impact du rabotage de
40 % à 20 % du prêt à taux zéro
pour l’acquisition d’un logement
neuf en zones B2 et C (hors des
grandes agglomérations,
NDLR) et la suppression de l’APL
accession (aide personnalisée au
logement, NDLR) intervenus au
1 er janvier 2018 », estime Christo-
phe Boucaux, délégué général
de la LCA-FFB. Il se réjouit que


IMMOBILIER


Les ventes
de maisons neuves
en secteur diffus
(hors lotissements)
ont progressé de 5 %
l’an dernier, après
un recul de 11 %
en 2018.


177


MILLE EUROS
Le prix moyen d’acquisition
pour une surface
de 123 mètres carrés
en secteur diffus.


sentir les effets du coronavirus. Son
patron, installé à Hong Kong depuis
2011, se dit pourtant confiant quant à
la capacité de l’économie chinoise à
rebondir et à récupérer le retard
accumulé dès que la crise sera
finie. Il évalue à 300 millions d’euros
les pertes liées au virus au premier
trimestre de cette année. Le groupe
affiche un objectif de croissance
organique de 1 à 3 % pour 2020, en
tenant compte du ralentissement
passager de l’économie chinoise.

Cession d’actifs
Au c ours de l’exercice 2019, le spécia-
liste des équipements et solutions
pour l’énergie a réalisé un chiffre
d’affaires de 27,16 milliards d’euros,
en augmentation de 5,6 % sur un an.
Il a bien engagé l’optimisation de son
portefeuille, en cédant 600 millions
d’euros d’actifs. Son objectif est de se
séparer de 1,5 à 2 milliards d’euros
d’actifs jugés moins stratégiques
d’ici à 2021.
Ces bons résultats ont fait bondir
le titre à la Bourse de Paris, en hausse
de 5,65 % à la clôture jeudi. A péri-
mètre et changes constants, les reve-
nus ont progressé de 4,2 %, ce qui
correspond aux objectifs annoncés.
Plusieurs zones géographiques
tirent la croissance. C’est le cas des

Etats-Unis, où le groupe enregistre
une croissance à deux chiffres grâce
à ses investissements dans les data
centers, ou de l’Allemagne, tirée par
les réseaux « intelligents ». En
France, en Espagne et en Italie, le
groupe grandit grâce à ses offres
pour les bâtiments connectés.
Moyen-Orient et Mexique reculent.

L’efficacité énergétique et le
numérique sont les deux points
forts du groupe. L’activité où Sch-
neider Electric progresse le plus est
celle consistant à mieux gérer la
consommation à travers des logi-
ciels régulant le chauffage et l’éclai-
rage. La gestion de l’énergie croît
ainsi de 6,8 % en 2019 à 20,85 mil-
liards d’euros. L’automation des
systèmes industriels, autre spécia-

lité du groupe, progresse moins
vite. Elle recule même aux Etats-
Unis, mais se maintient dans le vert.
L’activité de vente de logiciels enre-
gistre en revanche une croissance à
deux chiffres, grâce à l’acquisition
de la start-up Aveva, notamment.
Schneider Electric améliore sur-
tout sa rentabilité opérationnelle,
l’un des principaux indicateurs
retenu p ar le groupe. Celle-ci bondit
de 9,4 %, au lieu des 6 à 8 % atten-
dus. Sa marge d’exploitation est
également en hausse, de 70 points
de base.
Le tournant stratégique engagé
au milieu des années 2 000 p orte s es
fruits. « A l’époque, nous avons fait
trois paris, se souvient Jean-Pascal
Tricoire. Celui de l’efficacité énergéti-
que et du développement durable face
à l’augmentation de la consomma-
tion d ’énergie dans l e monde ; celui de
l’automation et de l’Internet des
objets ; et enfin, celui des pays émer-
gents, et notamment de l’Asie, où
nous réalisons près de la moitié de
notre chiffre d’affaires. » Un dernier
pari payant, au-delà de la crise sani-
taire qui secoue la région en ce
début d’année.

(


Lire « Crible »
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Hortense Goulard
@HortenseGoulard


Miser sur la transition énergétique
s’avère une stratégie payante pour
Schneider Electric. Le groupe fran-
çais spécialiste de l’efficacité énergé-
tique, grâce notamment à des outils
numériques, a enregistré une nou-
velle année record en 2019, avec un
bénéfice net de 2,4 milliards d’euros,
en hausse de 3,4 %, et une bonne
tenue dans tous ses secteurs d’acti-
vité. « L’aboutissement d’années de
travail », se félicite son PDG, Jean-
Pascal Tricoire, qui a pris les manet-
tes du groupe en 2006.
Très présent en Chine, Schneider
Electric commence néanmoins à


ÉNERGIE


Le groupe français
installé à Hong Kong
a publié des résultats
2019 en forte hausse.


Il entend continuer
à croître en 2020,
malgré un léger
ralentissement lié
au coronavirus.


Schneider Electric optimiste


pour 2020 malgré le coronavirus


L’activité où
Schneider Electric
progresse le plus
est celle de la gestion
de l’énergie, qui croît
de 6,8 % en 2019
à 20,85 milliards
d’euros.
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