LES ECHOS WEEK-END – 27
LE CARNAVALDEDUNKERQUE
S’ÉQUIPER
POUR LA BANDE
Interdit de sortir
sans son«clet’che »!
Leshommes
se doivent d’être
travestis.Le principe,
c’estdevider les
mallesdegrand-mère
mais, si onn’arien
prévu, ilestpossible
de s’équiper
àladernièreminute,
sur le marché de
Dunkerque, lesamedi
matin, ou dans
l’une desboutiques
spécialisées.Des
élémentsdebudget :
Unevesteoumanteau
de fourrure:
de 30à50euros.
Une jupette:15 euros.
Descollants(résille
ou rayés):5euros.
Du maquillage :
10 euros.
Uneperruque ou
un chapeau,
agrémentéchaque
année...:10euros.
Un boa:5euros.
Chaussures :mieux
vaut sortir
seschaussures
de chantier...
centre-ville de Dunkerque, le lundi, la bande de
la Citadelle puis, le mardi, celle de Rosendaël,
du nom de deux autres quartiers de la ville.
Et, une semaine plus tard, tous les carnavaleux
rendossent leur«clet’che»(voir encadré p. 28)
pour la bande de Malo.«Latradition du
carnaval dunkerquoisremonte auxviiesiècle.
Les armateursdonnaient desfêtes avant le départ
des marins, qui partaient plusieursmois pêcher
la morue au large de l’Islande.Tous leurshabits
étant déjààbord, dans les bateaux, les hommes
s’habillaient avec lesvêtements de leurs
femmes!»,raconte Sabine Lhermet, directrice
de l’office du tourisme de Dunkerque.
50 000 PERSONNES DANS LES RUES
Chaque journée de carnavalale même
programme, bien établi. Le matin, on promène
les géants lors d’une«avant-bande»aurythme
adapté aux plus jeunes. Après cet échauffement,
on passe aux choses sérieuses,aveclavraie
«bande ».Tout l’après-midi, les carnavaleux
défilent dans les rues derrière la«clique »
(la fanfare), dirigée par le tambour-major,
en tenue de soldat de l’Empire. Chacun entonne
les chants du carnaval, se pressependant
les«chahuts », puis redémarre lorsque
le tambour-major le décide. Onavance en ligne
et on se tient par les coudes, notamment
pour limiter les chutes. Difficile d’avoir des
chiffresexacts... mais quelque 50 000personnes
seraient dans la ruepour assister ou participer
aux défilés les plus importants (pour une
population de 90 000personnesàDunkerque,
200 000avecl’agglomération). Mieuxvaut
porter de solides chaussures!
Pour tenir le coup, ilyad’abord des bars
extérieurs qui proposent bière et shots d’alcool
sur le trajet.«Tousles débits de boissons et
restaurateursdes alentours, soit une centaine
pour Dunkerque-centre, ouvrent un bar extérieur.
Une centaine de friteries et standschauffants
sont, eux, installésàl’extérieur du périmètre
pour desraisons de sécurité »,indiqueJean-Yves
Frémont, adjoint au développement
économique de la ville de Dunkerque.
Il yaaussi–etsurtout–les «chapelles»:
des particuliers, institutions ou entreprises qui
ouvrent leursportes, ou une salle louéepour
l’occasion,pour unpetit moment de pause
pendant la bande. Onyboit,on ymange,
on ydanse, onyfait des rencontres et parfois
des affaires.Pour entrer,unmot de passe,
une invitation ou un bracelet sont en général
requis. Mais connaître un invité, unpeu
d’humour ou de culot,peuvent aussi faire
l’affaire.«Celafait partie du folklore... »,
reconnaissent les habitués. Les chapelles
de particuliers sont innombrables. Du côté des
entreprises,«aumoins une cinquantaine
Maquillage
outrancier et
vêtements féminins
font partie de
l’attirail... comme
les chaussures
de chantier
ou de randonnée!
MARI
EG
ENEL
/PINK
/SAIF IMA
GES