34 –LES ECHOS WEEK-END
BUSINESS STORY VIE DE CHIEN, VIE DEPACHA
quand«Paris Hiltonacommencéàalleràdes
fêtes avec sonchihuahua etàletraiter comme
un accessoirepour sa tenue,voireuncoach».
Selon elle, deux évolutions démographiques
expliquent ce changement :«Les millennials
repoussent de plus en plus loin le moment où
ils vont avoir des enfants. Ils congèlent leurs ovules
et leur sperme. Ilyatout une catégorie qu’on
surnomme les “DINK” (double income no kids),
pour qui leurschiens sont leursbébés.Àl’autre
bout du spectre, ilyales “emptynesters”,
ces baby-boomersàl’aise financièrement dont
les enfants ont quitté la maison. Unchien, parfois
deux ou trois, lesremplacent. »PoppyetChris
fontpartiedelacatégoriedes millennials sans
enfant. Ce couple en fin de vingtaineaadopté
Sunny, croisé debouvier australien et depointer
anglais, quand la jeune femmeadécidé de
devenir free-lance ilyaun an et demi.«Avoir
unechienne me forceàaller davantagedehors»,
raconte la photographe en montrant sur son
iPhone comment son nombre de pas quotidiens
aquadruplé.Sonfiancé, qui sort la chienne
le soir,yvoit aussi unemanière de«fairelevide »
après sa journée de travail.«C’est un êtreplus
simple qui vit dans le moment présent et ne pense
pas au futur »,dit cet économiste, en soulignant
que«les interactions avec lesgens sont plus
agréables »quand il est accompagné de Sunny.
Pour Alexandra Horowitz, directrice
du laboratoire sur les capacités cognitives
des chiens de Columbia University, l’anonymat
des grandes villespousse les humainsàutiliser
les toutous comme intermédiaires sociaux.
«Vivredans une telle proximité avec des millions
d’autres personnes marchepartiellement
par lefait de ne pas avoiràadmettreque nous
nousvoyons les uns les autres. La personne
Poppy, Chris
et leur chien Sunny,
une famille typique
de San Francisco,
dans le quartier
branché de
Mission District.
Àdroite, un client
de Wag Hotels.
s’approchant et moi pouvons continueràéviter
toutegêne en ne nous parlant pas l’uneàl’autre
mais auchien »,écrit-elle dans son ouvrage
Our Dogs, Ourselves, the StoryofaSingularBond.
La professeureyvoitaussi une manière
de renoueraveclanature :«Les chiens sont les
ambassadeursd’unmondeanimal dont nousnous
distancionsdeplusenplus. Alors que notre regard
se tourne de plus en plusversla technologie, une
partie de ce que nous aimonschez eux, c’est qu’il
yaquelquechose de l’Autre. »Sonlivre soulève
cependant une importante contradiction:si
les humains cherchentàgarder une connexion
aveclemonde animal, ils anthropomorphisent
de plus en plus leurs chiens.«Ilyatrente ans,
on parlait de lagénération Snoopy:les chiens
vivaient dehorsetétaient considérés comme une
propriété personnelle »,rappelleJasonFiedler,
un ancien cadred’Uberdevenu investisseur dans
des start-up canines.Aujourd’hui, lebeagle de
«Peanuts»dormantdanssaniche aété remplacé
par Brian, le labrador de la série animée CAYCEC
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