08 // MONDE Vendredi 21 et samedi 22 février 2020 Les Echos
spots publicitaires. Une stratégie
payante puisqu’il fait désormais
partie du peloton de tête dans les
sondages. Selon la dernière
enquête pour NBC News e t le « Wall
Street Journal », il était même troi-
sième au niveau national avec 14 %
des intentions de vote, talonnant
Joe Biden (15 %), mais loin derrière
Bernie Sanders (27 %).
La ligne de défense de Michael
Bloomberg est claire : il pense être
le recours le plus sûr contre Donald
Trump. « Le sénateur Sanders n’a
aucune chance de battre Donald
Trump. S’il est candidat, nous
aurons quatre années d e plus D onald
Trump et il faut empêcher cela »,
a-t-il lancé. Il s’est aussi justifié sur
son bilan à New York, s’excusant
d’avoir mené une politique qui avait
mené à « de trop nombreuses arres-
tations », mais qui a permis, selon
lui, de diviser le nombre de meur-
tres par deux.
Le reste des échanges a été tout
aussi tendu. « On ne devrait pas
avoir à choisir entre un candidat qui
veut tout brûler dans ce parti et un
autre qui veut l’acheter », a tenté
d’arbitrer Pete Buttigieg, visant Ber-
nie Sanders et Michael Bloomberg.
Une confrontation très crispée a
aussi eu lieu entre le benjamin de la
campagne et Amy Klobuchar, au
sujet de l’immigration. —N. Ra.arrestations temporaires et des
interrogatoires, permis par la loi, à
l’encontre de suspects de faits cri-
minels. La quasi-totalité des arres-
tations c oncernaient des Latinos ou
des Afro-Américains.Des accusations de sexisme
Elizabeth Warren, qui a récemment
décroché dans les sondages, est
allée un cran plus loin, revenant sur
des p ropos sexistes tenus il y a trente
ans. « Je voudrais que l’on parle de
ceux contre qui nous nous battons.
Un milliardaire qui qualifie des fem-
mes de "gros tas" ou de "lesbiennes à
tête de cheval". Je ne parle pas de
Donald Trump, mais de Michael
Bloomberg. Je s outiendrai le candidat
choisi par les démocrates, mais je ne
veux pas que l’on prenne le risque de
remplacer un milliardaire arrogant
par un autre milliardaire arrogant. »
Elisabeth Warren l’a aussi inter-
rogé s ur des accords de c onfidentia-
lité passés avec des femmes sur des
affaires de harcèlement et de discri-
mination, au sein de son agence
d’informations. « Cela ne concerne
aucune action illégale, mais je ne les
divulguerai pas », a-t-il répondu,
hué par une partie du public.
Ces dernières semaines, Bloom-
berg a utilisé sa f ortune personnelle- estimée à 64 milliards de dollars –
pour inonder les télévisions de
la Maison-Blanche, organisé mer-
credi à Las Vegas, avant le caucus
du Nevada qui aura lieu samedi.
Bernie Sanders a été le premier à
tirer, fustigeant la politique du
« stop a nd frisk » de Michael
Bloomberg à New York. Sous son
mandat, de 2002 à 2013, la police
new-yorkaise a en effet pratiqué à
grande échelle des contrôles, destweets de Donald Trump ne « facili-
taient pas son travail ». Mais, pour de
nombreux observateurs, le constat
est là et le test d’indépendance de la
justice, que constituait cette affaire, a
échoué : les pressions fonctionnent
bel et bien.
On se demande désormais si
Donald Trump va aller jusqu’à gra-
cier Roger Stone. Il l’a en tout cas
laissé entendre, ces derniers jours.
« Je n’ai pas réfléchi à la question,
répondait-il mardi. En attendant, il
y a eu un procès. Mais je crois qu’il a
été traité de manière injuste. » En
mettant en avant jeudi, sur Twitter,
un édito de Fox News de Tucker
Carlson, il a suggéré qu’il était prêt
à choisir la grâce...De la clémence pour le « roi
des obligations pourries »
Il f aut dire que le président américain
a largement profité, ces derniers
jours, de ses pouvoirs de clémence.
Mardi, il a accordé la grâce à l’ancien
gouverneur de l’Illinois, Rod Blagoje-
vich, aperçu plusieurs fois dans son
émission d e télévision « The Appren-
tice » et condamné à quatorze ans de
prison p our c orruption. I l aavait ordonné de tirer sur un
groupe de civils afghans).
Donald Trump Jr est monté au
créneau pour défendre son père. Sur
Twitter, il a affirmé qu’il n’avait gracié
que 26 personnes depuis son arrivée
à la Maison-Blanche, contre 1.
pour Barack Obama ou 566 pour
Jimmy Carter. Si Obama a en effet
utilisé son droit de grâce plus que
n’importe quel président depuis
Eisenhower, les chiffres utilisés font
débat. Et ce sont surtout la méthode
employée par Donald Trump et le
profil des graciés qui ont déclenché
la polémique. Donald Trump a en
effet court-circuité tous les proces-
sus habituels. La grâce présidentielle
doit suivre un protocole encadré,
qu’il n’a pas respecté. Selon lui, certai-
nes condamnations étaient « ridicu-
les ». « Il y a tous ces gens dont vous
devez voir les recommandations. Je
me fie aux recommandations, c’est
très important », a-t-il expliqué.
En outre, la plupart des grâces sous
les précédentes présidences concer-
naient des faits de petite délinquance.
Donald Trump, lui, a accordé sa clé-
mence à des faits de corruption ou de
criminalité financière...nMipim 2020
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lrightsreservedaussi amnistié le « roi des obligations
pourries » Michael Milken.
Selon des témoignages obtenus
par un tribunal de Londres, qui doit
juger la demande d’extradition
américaine de Julian Assange,
Donald Trump aurait enfin pro-
posé la grâce au fondateur de Wiki-
Leaks, si celui-ci affirmait que la
Russie n’y était pour rien dans les
fuites des e-mails démocrates de- Une accusation démentie par
la Maison-Blanche et ses avocats.
Donald Trump avait déjà été
accusé d’abuser de son droit de
grâce, l’an passé, quand il avait
libéré deux militaires accusés de
crimes de guerre (l’un avait tué un
taliban à l’arme blanche, l’autreTrump avait déjà été
accusé d’abuser
de son droit de grâce,
l’an passé, quand
il avait libéré deux
militaires accusés
de crimes de guerre.La justice américaine
en pleine tourmente
l Roger Stone, proche de Donald Trump, a été condamné à 40 mois de prison,
une peine réduite après des pressions de la Maison Blanche.
lL’ utilisation du droit de grâce du président fait polémique aux Etats-Unis.
Primaires démocrates : Bloomberg polarise le débat
C’était attendu. Les critiques contre
Michael Bloomberg ont fusé lors du
débat e ntre c andidats démocrates àAlors qu’il grimpe dans
les sondages, l’ancien maire
de New York a concentré
les critiques des autres
candidats, lors du débat
à Las Vegas mercredi.Nicolas Rauline
@nrauline
—Bureau de New YorkL’Amérique s’inquiète pour sa
justice. A l’origine de la nouvelle
polémique : l’affaire Roger Stone,
condamné jeudi à trois ans et quatre
mois de prison. Ce proche de Donald
Trump a été reconnu coupable de
parjure p our avoir menti au
Congrès, dans l'enquête sur les soup-
çons de collusion entre Moscou et
l'équipe de campagne du président.
Cette sanction intervient alors que
les procureurs avaient d’abord pro-
posé une peine de sept à neuf ans de
prison. La Maison Blanche était
alors montée au créneau, qualifiant
la situation de Stone d’« erreur judi-
ciaire ». Sous pression, le départe-
ment de la Justice avait donc pro-
posé de réduire la peine, entre trois et
quatre ans de prison, une prise de
position inhabituelle. Et les procu-
reurs avaient démissionné. Le secré-
taire à la Justice, le très fidèle William
Barr, avait lui-même reconnu que lesÉTATS-UNIS
Roger Stone, ex-conseiller et ami du président américain, a été reconnu coupable de parjure pour avoir menti au Congrès.ques insistent pour leur part sur le
fait que l’urgence est de faciliter
l’accès aux soins pour améliorer la
fin de vie. « La légalisation de
l’euthanasie ne peut pas conduire à
une baisse des investissements dans
le réseau de soins palliatifs », a ainsi
averti durant les débats la députée
du PSD, Sofia Matos.Initiative populaire
de référendum
La controverse n’est peut-être pas
terminée pour autant, car des mili-
tants catholiques opposés au pro-
jet de loi espèrent freiner le proces-
sus législatif en lançant une
initiative populaire de référen-
dum. Ils ont jusqu’au 3 mars pro-
chain pour rassembler les signatu-
res nécessaires. En cas de
consultation, ils ont peu de chan-
ces de gagner, puisque les enquê-
tes indiquent que la majorité de
l’opinion publique appuie la loi.
Mais ils pourraient avoir des chan-
ces de paralyser le processus en
profitant de la particularité portu-
gaise qui ne valide une consulta-
tion populaire que si 50 % des élec-
teurs inscrits se prononcent. Deux
référendums sur l’avortement
avaient ainsi échoué, en 1998
et 2007, faute de participation.
Le président portugais, le
conservateur Marcelo Rebelo de
Sousa qui est catholique prati-
quant, a veillé à rester en dehors
des débats ces dernières semaines.
Il pourrait néanmoins poser son
veto et renvoyer le texte de loi à la
cour constitutionnelle. Mais en
tout état de cause, cette manœuvre
devrait rester symbolique puisque
le texte reviendrait ensuite au par-
lement pour être votée, définitive-
ment et sans retouche.nCécile Thibaud
@CecileThibaud
— Correspondante à Madrid
Les députés portugais ont voté
jeudi la loi qui va réguler l’eutha-
nasie. Le texte dépénalise l’aide
aux personnes et donne droit à
mourir dignement. Le débat a été
tendu, alors que le Parti socialiste
et le principal parti d’opposition,
PSD (centre droit), avaient donné
liberté de vote à leurs députés sur
un sujet d’autant plus délicat que
l’Eglise catholique s’était engagée
dans la bataille. Le Portugal
devient ainsi le quatrième pays
d’Europe à légiférer en la matière,
après la Belgique, les Pays-Bas et
le Luxembourg. L’Espagne qui se
prépare à ouvrir un débat sur la
question pourrait suivre prochai-
nement le même chemin.
La demande partira
du patient
Ni les protestations des évêques ni
celles de l’ordre des médecins n’ont
réussi à changer la donne. L a majo-
rité parlementaire s’est position-
née en faveur de la proposition
socialiste qui devrait maintenant
introduire des amendements issus
des projets des autres partis. Le
texte signale que l’initiative partira
du patient, en pleine possession de
ses facultés, qui se trouverait
exposé à une situation de souf-
france « prolongée et insupporta-
ble », avec lésions ou maladie incu-
rable. Il indique que dispositif sera
ratifié et encadré à tout moment
par des médecins, et q ue les
mineurs et les malades mentaux
ne sont pas concernés par la loi.
« Le débat est très mature, il s’agit
de dépénaliser dans des circonstan-
ces parfaitement définies », a souli-
gné le député du Bloc de gauche
José Manuel Pureza. Les scepti-
EUROPE
Le Parlement de
Lisbonne a voté une
loi sur le droit à la
mort médicalement
assistée, malgré
la ferme opposition
de l’Eglise.
Le Portugal vote
la dépénalisation
de l’euthanasie
« La légalisation
de l’euthanasie ne
peut pas conduire
à une baisse des
investissements
dans le réseau de
soins palliatifs. »
SOFIA MATOS
Députée du PSD (centre droit)Elections en Iran : nouvelles sanctions
américaines
SCRUTIN Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre
cinq responsables de l’organe iranien de supervision des élections,
après la mise à l’écart de milliers de candidats au scrutin législatif
qui aura lieu vendredi. La liste des personnalités visées comprend
notamment l’ayatollah Ahmad Jannati, un ultra-conservateur
nonagénaire qui dirige cet organe, le Conseil des gardiens de la
Constitution.
en bref
Mark Makela/Getty Images/AFP