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LE GOÛT
TRAITEMENT DE SAVEURLe coup du LAPIN.
ANIMATRICE D’ÉMISSIONS CULINAIRES, CRITIQUE ET AUTEURE,
JULIE ANDRIEU EST VENUE À LA CUISINE UN PEU PAR HASARD.
APÔTRE DU MANGER SIMPLE, ELLE N’AIME RIEN TANT QUE
LES PLATS MIJOTÉS, TELS QUE CE CONFIT AU VIN BLANC ET ROMARIN.
LE LAPIN CONFIT
DE JULIE ANDRIEU
POUR 4 À 6 PERSONNES
8 épaules de lapin (ou un lapin
entier, coupé en 8 morceaux),
1 bouteille de vin blanc sec,
7 cl de vinaigre balsamique,
4 belles branches de romarin,
5 gousses d’ail, 4 échalotes,
150 g de beurre.
Pour la purée de pommes
de terre :
1 kg de pommes de terre
à chair ferme, 150 g de beurre,
50 cl de lait entier, fleur de sel,
poivre.
LA PRÉPARATION
Préchauffer le four à 160 °C,
chaleur tournante. Peler
les gousses d’ail, effeuiller
le romarin et hacher le tout
au mixeur. Ajouter 1 c. à c. de
fleur de sel et bien poivrer le
mélange. Enrober les épaules
de lapin de ces aromates et
placer les morceaux dans un
plat à gratin. Recouvrir de vin
blanc et de vinaigre, ajouter
le beurre en morceaux
sur le dessus et mettre à cuire
au four pendant 3 heures.
Retourner les épaules au bout
d’une heure, puis toutes les
45 minutes environ.
Arroser souvent. À mi-cuisson,
glisser les échalotes
non pelées dans le plat
en les enfonçant dans le jus.
Pendant ce temps, faire cuire
les pommes de terre,
lavées mais non pelées,
à l’eau froide salée.
Retirer le lapin du four et
récupérer le jus de cuisson.
Faire réduire de moitié dans
une poêle, laisser reposer
et dégraisser légèrement
avec une cuillère à soupe,
en réservant le gras.
Peler les pommes de terre
encore chaudes puis les
passer au moulin à légumes.
Ajouter progressivement le lait
chaud (pas forcément tout),
puis le beurre bien froid
en morceaux. Incorporer la
matière grasse du lapin. Saler.
LA DÉGUSTATION
Servir le lapin avec la purée
et les échalotes confites,
arrosé de sauce. Accompagner
d’une salade de saison.
C’est encore meilleur préparé
la veille et réchauffé!
Texte Cmille LABRO
Photos Jlie BALAGUÉ
“DANS MON ENFANCE, LA CUISINE ÉTAIT UN NONSUJET.
J’i grni sele vec m mère [la comédienne Nicole Courcel], qi
mettit n point ’honner ne ps cisiner. Elle vit n côté très
« sffrgette » : tonome fi nncièrement ès ses 17 ns, elle voyit
ns le fit e rester loin es fornex ne mrqe ’tonomie,
n ffrnchissement pr rpport cette imge e l « femme
foyer » q’elle étestit. M mère m’ ee sr le tr, 40 ns
pssés, vec n homme qe je n’i rencontré q’ l’ge e 8 ns et
ont je ne sis evene proche q’ne fois lte. M mère m’em-
menit ns les thétres et m’éqit bien, elle vit le got es
bonnes choses, mis elle ccorit pls ’importnce son ento-
rge q’ l’ssiette.
L plprt temps, l mison, c’étit srgelés et tres plts en
brqette evnt l télé, même si, prfois, m nono mricienne
préprit n crry et m’incitit mnger n pe ’épinrs o e
hricots. Notre trition smei, c’étit es ptes Pnzni très
cites vec e l sce tomte en boîte et gryère rpé en schet,
evnt l’émission « Chmps-Élysées ». Cel pet sembler sinistre,
mis c’étit contrire très joyex, fntsqe et bohème. Qn
mes copines venient l mison, elles étient très envieses e
cette liberté. Et, lorsqe j’llis chez elles, j’étis srprise e m’tt-
bler por es reps strctrés – entrée, plt, essert.
Ce n’est qe vers 20 ns qe j’i commencé m’intéresser l
cisine. Après mon bc, je volis être photoreporter. J’i com-
mencé pr être ssistnte por es photogrphes e moe por
le mgzine Elle, pis je sis prtie trois mois Népl vec mes
boîtiers. Je me sis ensite instllée vec le photogrphe Jen-
Mrie Périer, e trente ns mon îné, qi m’ n pe écorgée
photojornlisme. Jen-Mrie orit mn-
ger, ne cisine tritionnelle, fmilile et
générese, es bons plts mijotés. Avec li, j’i
écovert le mone es bistrots, es terrines e
foies e volille, es petits slés x lentilles et
es bons vins. Pe pe, j’i e envie e m’es-
syer x fornex, et j’i commencé pr ne
terrine, qi étit notre vler étlon por jger
les étblissements. Lorsqe Anne-Mrie Périer,
s sœr et irectrice e l réction mg-
zine Elle, qi m’impressionnit becop, m’
it « C’est incroyable, c’est toi qui as fait ça ? »,
j’i compris q’on povit ssciter e l consi-
értion en fisnt l cisine. Je me sis lncée.
L’éiter et critiqe gstronomiqe Cle
Lebey m’ prise sos son ile, m’ possée
fire e l télé ne époqe o personne ne
pensit qe ç povit mrcher.
Le lpin confi t est l’ne es premières recettes
qe j’i fites, inspirée ’n livre e cisine it-
lienne, rcines fmililes obligent. C’est even
l’ne e mes recettes cltes, simple et générese,
sns chichis. Un plt e prtge qi rit pl
m mère, qi m’ trnsmis becop e choses
pls importntes qe es recettes. Si je fis ce
métier jor’hi, c’est ssi prce qe je me
sis constrite tor e l’espce vcnt q’elle
lissé. »
JULIEANDRIEU.COM