Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

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Cela n’aurait pas dû être une surprise mais il est parfois des réalités
que l’on ne veut pas voir.

Sans s’attarder sur son émotion personnelle, leur hôte belge
continua :
— De votre côté, comment se passent ces émissions radio?
J’espère que vous êtes plus percutant qu’avec Tardieu!

Alain perçu la question comme une critique à peine voilée mais
n’en fit pas cas.
— J’ai un peu plus de temps pour m’expliquer mais les
présentateurs me contrent systématiquement en mettant en doute mes
sources.

— C’est une technique bien rodée. Et les questions des auditeurs?

— Quelques-uns m’ont accusé de chercher à faire parler de moi
sans fondement.

— Et, bien sûr, ceux-là ont obtenu tout le temps pour développer
leur question!

— Oui mais j’ai pu me justifier! Et beaucoup d’autres m’ont fait
part de leur soutien et de leur signature sur la pétition Internet.

Kuiper resta silencieux un moment,
— Je sais que c’est éprouvant. Se justifier et dire la vérité ne suffit
pas! C’est une guerre de l’information! Il faut indigner, sinon le
public ne réagira pas...

— Que faire d’autre que de dire ce que l’on sait?

— Et tu vas répondre aux questions en direct?

Leur conversation fut interrompue par Cédric qui venait de faire
irruption en se grattant la tête d’une main et son ventre rond de l’autre.
— Jour!

Sans un mot de plus, il fila vers la cuisine préparer son pain grillé
et son café.

***


Il y avait peu de monde dans l’église Saint Jacques. La vacuité
de la nef et l’écho de l’orgue soulignaient la solitude des quelques
proches qui entouraient le catafalque.

Alain détestait ces cérémonies où les survivants découvraient
les immenses qualités du défunt qu’ils avaient ignoré auparavant,
flagornerie tellement flagrante lorsqu’il s’agissait de quelqu’un
de socialement « placé ». Mais, ici, c’était plutôt un recueillement
familial.

Après les condoléances d’usage, Kuiper vient leur parler. Il avait
le teint terreux et les yeux creusés par la peine.
— Nous allons maintenant au cimetière avec ma famille. On se
retrouve chez moi ce soir, venez à 18 heures. À tout à l’heure.

Le bureau du journaliste exhalait le tabac et le papier encore plus
que lors de leur dernière visite.
En apprenant les circonstances de la mort de la mère de Lucas,
un frisson parcourut Alain de la tête aux pieds. Suzanne et lui se
regardèrent sans dire un mot, ils partageaient la même angoisse.
« Ils étaient donc prêt à tout pour étouffer l’affaire... »
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