Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

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— En attendant, vous comprenez bien que c’est de la première
importance de connaître sa méthode et la technique de microbiologie
qu’il a mise au point. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre
le contrôle de cette découverte si elle aboutit.

Alain était plus soucieux des risques de cet essai que des retombées
financières espérées :
— Je ne crois pas que cela puisse déboucher sur des résultats
statistiquement interprétables à court terme, nous avons le temps.

— Je ne suis pas de votre avis. Il est allé assez vite semble-t-il. Je
veux un rapport circonstancié dans un mois Joubert.

Alain durcit le ton :
— Convoquez-le et demandez-lui. Après tout vous êtes son
supérieur dans ce labo. Vous aurez peut-être plus de succès que moi.

— Certes, mais il doit en référer à sa hiérarchie avant de donner
suite.

— Nous y voilà! Vous n’avez pas les cartes en mains, et moi non
plus.

— Bon! je vous remercie Joubert! Je vous tiens au courant. De
votre côté, essayez d’obtenir des données concrètes, sinon nous irons
au ministère sans munitions. D’ici là, prenez donc une dizaine de
jours de repos. Vous semblez en avoir besoin.

— Je pense impératif d’en référer au comité de bioéthique. Il est
protégé par le « secret-défense ». C’est pourquoi je vous demande de
solliciter un rendez-vous au plus haut niveau ministériel pour mettre
cette affaire au clair.

Bertrand se raidit, perdant sa verve :

— Parce que vous pensez que l’on va nous recevoir au ministère
sur une simple demande? Qui a classé cette mission « secret-défense »
d’après vous? Vous croyez peut-être que l’on va nous accueillir les
bras ouverts : « Mais bien sûr, Messieurs, nous allons vous expliquer
pourquoi c’est secret »?
Moi ce qui m’intéresse, c’est de récupérer ce que je peux. Il faut
absolument que vous lui fassiez produire des comptes rendus.

— C’est vous, Monsieur, à votre tour qui vous illusionnez!
J’ai déjà essayé! Pas dans le même but que vous, mais j’ai essayé
à plusieurs reprises! J’insiste. Il faut demander une entrevue au
ministre des Affaires Sociales. C’est vous qui devez le faire en tant
que directeur du centre.

Bertrand restait silencieux pour se donner le temps de réfléchir.
Cette situation inattendue le déconcertait. Pour la première fois
depuis sa prise de fonction, il avait un désaccord avec le chercheur
qu’il appréciait le plus pour sa compétence, mais aussi pour ses
qualités personnelles.

— Joubert, calmez-vous! Je vais tenter d’obtenir une entrevue en
haut lieu mais il faudra étayer davantage vos arguments! Ceux que
vous avez ne sont que des suppositions, mon vieux!

Un silence, puis il revint à sa première idée :
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