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DIMANCHE 1ER LUNDI 2 MARS 2020 planète | 9
Extraction d’un
échantillon de SARS
CoV2 à l’hôpital de
La Timone, à Marseille,
le 27 février. DANIEL COLE/AP
« Une nouvelle étape est franchie », selon Olivier Véran
Dixneuf nouveaux cas d’infection par le virus en France ont été annoncés vendredi. Plusieurs foyers sont repérés
L
e répit aura été de courte
durée pour la France. Quel
ques jours seulement
après avoir déclaré qu’il n’y avait
« pas d’épidémie » dans le pays, le
ministre de la santé, Olivier Vé
ran, a confirmé, vendredi 28 fé
vrier, dixneuf nouveaux cas d’in
fection par le SARSCoV2.
Plusieurs « clusters » (regroupe
ments) ont été identifiés sur le
territoire avec dixhuit cas dans
l’Oise, six cas à Annecy, six cas
concernant des voyageurs ren
trant d’un voyage organisé en
Egypte et deux cas à Montpellier.
Douze cas « isolés » ont aussi été
comptabilisés.
« En France, une nouvelle étape
de l’épidémie est franchie, et nous
passons désormais au stade 2 [sur
un total de 3] : le virus circule sur
notre territoire et nous devons frei
ner sa diffusion », a déclaré le mi
nistre, en visite à CrépyenValois,
commune de l’Oise où enseignait
le premier Français décédé des
suites de l’infection. Ce « stade 2 »
fait référence aux seuils définis
par les autorités françaises dans
le plan pandémie grippale éla
boré après l’épisode de grippe
H1N1 en 2009. « C’est une phase de
mise en œuvre des mesuresbarriè
res et de montée en puissance du
système sanitaire, dès lors que se
développent des cas isolés autoch
tones ou de petits foyers sur le ter
ritoire », explique le document de
78 pages préparé par le secrétariat
général de la défense et de la sécu
rité nationale (SGDSN).
Les enseignements des précé
dentes pandémies y sont rappe
lés : « Une faible sévérité peut ca
cher bilan final très pénalisant ». Le
document cite l’exemple d’une
pandémie de grippe A qui,
en 19571958, avait un taux de léta
lité de 1 décès pour 300 malades
(0,3 %), donc inférieur à celui du
nouveau coronavirus (compris en
tre 1 % et 3 %). « Mais, pour 10 mil
lions de malades, bilan fréquent en
pandémie, cela s’est traduit par
30 000 décès au minimum en
France », estil noté. Le « stade 3 »
correspond au début de la vague
épidémique, avec une augmenta
tion rapide du nombre de cas.
« Angle d’attaque très réduit »
Depuis la fin du mois de janvier,
le ministère a dénombré 57 cas :
deux patients sont morts, douze
sont guéris, et 43 sont toujours
hospitalisés. Mais le bilan pour
rait s’alourdir rapidement : de
nouveaux cas confirmés devai
ent ainsi arriver dans la nuit de
vendredi à samedi au centre hos
pitalier universitaire (CHU) de
Bordeaux, où un seul malade
était jusqu’à présent hospitalisé.
Tous ont été identifiés grâce
aux mesures de dépistage mises
en place cette semaine pour repé
rer tous les cas « possibles »
parmi les patients appelant le 15.
« Nous sommes à un tournant »,
estime le professeur Denis
Malvy, responsable de l’unité ma
ladies tropicales du CHU de Bor
deaux. « L’angle d’attaque est
maintenant très réduit pour con
tenir la diffusion du virus », ajoute
ce médecin, dont l’équipe a effec
tué plus de 70 tests jeudi et ven
dredi, avec plus de vingt déjà pro
grammés pour samedi 29 février.
A Paris, à l’hôpital Tenon, où un
patient positif au SARSCoV2 est
hospitalisé dans un état grave,
deux soignants ont été testés po
sitifs, a indiqué l’Assistance publi
queHôpitaux de Paris (APHP)
vendredi dans la soirée. Admis à
l’hôpital le 21 février, le malade ne
revenait pas d’une zone d’exposi
tion à risques, et n’avait donc pas
été initialement identifié comme
un cas suspect potentiel.
« Une enquête a été déclenchée
(...) afin d’identifier les cas contacts
parmi les professionnels de santé
ou les patients, et déterminer leur
niveau d’exposition au risque », a
indiqué l’APHP. Tous les profes
sionnels potentiellement tou
chés présentant des symptômes
(toux, fièvre, rhume) « ont été im
médiatement placés en éviction
professionnelle et prélevés », pré
cise le communiqué. Les résultats
des tests pratiqués sur sept mem
bres de la famille du patient sont
attendus, et une enquête épidé
miologique est en cours pour re
pérer les contacts.
« Eviter la poignée de mains »
Dans ce contexte où de nom
breux cas émergent sans explica
tion évidente, le ministre a rap
pelé l’importance de la préven
tion. « Ce sont les petits gestes qui
font une grande protection », a
souligné Olivier Véran, qui « re
commande désormais (...), d’évi
ter la poignée de mains ». « Le
masque est inutile si vous n’êtes
pas malade, si vous n’avez pas été
[en] contact proche de personnes
malades et que le port du masque
ne vous a pas été recommandé »,
atil souligné, en précisant que
« l’essentiel des contaminations
se fait par les mains ». Un conseil
de défense, puis un conseil des
ministres exceptionnels sur le
coronavirus, devaient être orga
nisés, samedi 29 février dans la
matinée, afin de faire le point sur
la situation.
L’Organisation mondiale de la
santé (OMS) a de son côté relevé,
vendredi, à son degré maximum
le niveau de la menace liée au
nouveau coronavirus dans le
monde, en le portant à « très
élevé ». « Aucun pays ne doit pen
ser qu’il n’aura aucun cas chez lui.
Ce serait une erreur fatale, littéra
lement. Le virus ne respecte pas les
frontières », avait averti, jeudi, le
directeur de l’OMS, Tedros Adha
nom Ghebreyesus, appelant tous
les pays à se tenir prêts.
Alors que la propagation du
nouveau coronavirus ralentit en
Chine, le nombre de foyers se
multiplie partout dans le
monde. Jeudi 27 février a été an
noncé le premier cas en Afrique
subsaharienne, au Nigeria. Trois
cas distincts de contamination
d’origine inconnue ont été con
firmés vendredi aux EtatsUnis.
Après le Brésil, un deuxième
pays d’Amérique latine a été tou
ché vendredi : le Mexique. Les
trois personnes concernées
avaient voyagé en Italie. En Eu
rope, ce pays est le plus touché,
avec près de 900 patients testés
positifs. En Corée du Sud, foyer
de contagion le plus important
hors de la Chine continentale, le
nombre de cas explose avec près
de 3 000 personnes infectées. Au
total, plus de 50 pays sont tou
chés par le virus, qui a contaminé
85 000 personnes et fait près de
3 000 morts.
chloé hecketsweiler
Un premier cas détecté
dans le personnel de Roissy
90 000 salariés travaillent sur l’une des trois platesformes
aéroportuaires de RoissyCharlesdeGaulle, Orly et Le Bourget
R
oissy n’échappe pas à l’épi
démie due au coronavi
rus. Selon nos informa
tions, confirmées par la préfec
ture de police pour la sécurité et la
sûreté des aéroports parisiens, un
des 90 000 salariés, directs et in
directs, qui travaillent sur l’une
des trois platesformes aéropor
tuaires de RoissyCharlesde
Gaulle, d’Orly et du Bourget, a été
diagnostiqué, jeudi 27 février, po
sitif au Covid19.
Ce salarié, habitant dans le
Vald’Oise, ne fait pas partie de
Groupe ADP (exAéroports de Pa
ris). Employé par un prestataire
extérieur, il a seulement réalisé
« trois vacations » à Roissy. Il a été
pris en charge à l’hôpital Bichat, à
Paris. Selon les informations du
Monde, il aurait arrêté de tra
vailler à Roissy « il y a quelques se
maines », avant d’être contagieux.
« Il n’y a donc pas pu y avoir de
transmission dans ce cadre », fait
savoir la préfecture. Au moment
où il a déclaré la maladie, « il ne
travaillait plus sur l’aéroport ».
C’est de luimême qu’il se serait
rendu en consultation à Bichat.
Ce premier cas positif vient in
firmer les propos rassurants de la
direction du gestionnaire d’aéro
ports, qui assurait, vendredi
28 février, « qu’il n’y a aucun cas de
coronavirus déclaré parmi les
90 000 salariés, directs ou indi
rects, qui travaillent à Roissy, à
Orly ou au Bourget ». A nouveau
interrogée, la direction explique
qu’« elle n’avait pas, vendredi ma
tin, connaissance de ce cas ».
Chez Air France, une syndica
liste assure « qu’aucun cas » de Co
vid19 n’a été détecté parmi les sa
lariés de la compagnie aérienne,
dont les pilotes, les personnels
navigants commerciaux, les hô
tesses et stewards, et les employés
du sol utilisent quotidiennement
les installations aéroportuaires
d’ADP. « Les syndicats sont trop
nombreux au sein d’Air France, il
serait impossible à la direction
d’étouffer une pareille informa
tion », ajoutetelle. Vendredi, en
fin de matinée, la direction con
firmait « qu’il n’y a aucune remon
tée sur un cas de coronavirus au
sein de la compagnie ».
Aucun contact avec l’armée
Depuis un mois et demi que l’épi
démie s’est déclarée, l’aéroport de
ParisCharlesdeGaulle, qui voit
passer, chaque jour, 230 000 pas
sagers, n’a pas changé ses métho
des pour détecter les touristes
porteurs de la maladie apparue en
Chine en décembre 2019. « Nous
suivons, pas à pas, ce que les auto
rités médicales nous demandent »,
confirme ADP. Dès le début de
l’épidémie, « le ministère de la
santé a voulu que nous diffusions
de l’information » à l’arrivée ou au
départ des vols vers la Chine.
A Roissy, le groupe « a distribué
des flyers, des affichettes, en main
propre aux passagers », mais a
aussi diffusé des avertissements à
bord, invitant les passagers pré
sentant des symptômes corres
pondant à ceux liés au virus à se
présenter au « centre médical de
Roissy ». De même, le gestion
naire d’aéroports n’a pas mis en
place les détecteurs de chaleur,
car « le ministère de la santé juge
qu’ils sont superflus ».
En revanche, en 2014, lors de
l’épidémie d’Ebola, dont de fortes
fièvres sont l’un des symptômes
majeurs, ADP avait disposé des
détecteurs de température desti
nés aux passagers en provenance
de certains pays africains. Désor
mais, depuis que l’épidémie s’est
déclarée en Italie, l’entreprise dis
tribue des affichettes aux passa
gers en provenance de ce pays.
Par ailleurs, elle dément tout
contact avec l’armée et ses em
ployés, en ce qui concerne les opé
rations de rapatriement de Fran
çais en provenance de Chine. Les
avions militaires, qui, parfois, at
terrissent ou décollent de Roissy
ou d’Orly, sont « uniquement opé
rés par des personnels militaires »,
affirme le gestionnaire d’aéro
ports. Les seuls contacts sont « des
communications par radio, no
tamment avec la tour de contrôle ».
De plus, assure ADP, les avions
qui ont rapatrié des Français ve
nus de Wuhan (province du Hubei,
Chine) « ont été stationnés à l’écart
à Roissy. Très loin des autres passa
gers » de l’aéroport. Ces appareils
sont dirigés vers le « parking golf »,
une aire de stationnement « éloi
gnée des aérogares », précise le
groupe. C’est la procédure qui a été
suivie lorsqu’un A380, affrété par
le ministère de la santé, a rapatrié,
vendredi 21 février, vingt
huit Français et trentesix ressor
tissants de l’Union européenne.
Des bus réservés par la préfecture,
signale ADP, les attendaient à leur
descente de l’avion pour les em
mener en Normandie, où ils ont
été placés en quarantaine.
guy dutheil
LES AVIONS QUI ONT
RAPATRIÉ DES FRANÇAIS
VENUS DE WUHAN « ONT
ÉTÉ STATIONNÉS À L’ÉCART
À ROISSY, TRÈS LOIN DES
AUTRES PASSAGERS »,
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