MondeLe - 2020-03-29-30

(Grace) #1

4 |coronavirus DIMANCHE 29 - LUNDI 30 MARS 2020


Hongkong subit

une deuxième vague

et accuse les expatriés

L’indiscipline des étrangers est pointée
du doigt dans la propagation du virus

hongkong - correspondance

A

vec soixante-cinq nou-
veaux cas de patients con-
taminés par le coronavi-
rus en vingt-quatre heures, Hong-
kong a connu, vendredi 27 mars,
sa plus forte progression de la pan-
démie qui a commencé ici le
22 janvier. La région administra-
tive spéciale de Chine compte à
présent un total de 518 cas (pour
7,4 millions d’habitants).
Depuis l’arrivée en masse, à la
mi-mars, de personnes revenant
des nouvelles zones à risques, no-
tamment l’Union européenne
(UE), le Royaume-Uni et l’Améri-
que du Nord, la lutte contre la
pandémie de Covid-19 a brutale-
ment basculé. Cette deuxième va-
gue du virus a fait tripler le nom-
bre de cas confirmés de porteurs
du coronavirus en dix jours, pas-
sant de 150 au 15 mars à plus de
450 le 26 mars.
L’annonce qu’une quarantaine
obligatoire à domicile, contrôlée
par le port d’un bracelet électroni-
que, serait imposée à partir du
19 mars pour tous les arrivants à
Hongkong − qu’ils soient hong-
kongais, étrangers résidents per-
manents ou autres −, a précipité
ce mouvement de retour, déjà
amorcé par l’aggravation de la si-
tuation partout ailleurs dans le
monde.
Outre les Hongkongais expa-
triés ou étudiant à l’étranger qui
ont décidé de revenir à Hong-
kong, au moins le temps de la
crise, les Occidentaux expatriés
qui étaient rentrés se réfugier en
Europe, au Canada ou aux Etats-
Unis au début de l’épidémie ont
été nombreux à faire machine ar-
rière, après avoir constaté que la
situation était plutôt mieux gérée
à Hongkong que dans leurs pays
respectifs.

Stricte quarantaine
Car jusque récemment, et en dé-
pit de cafouillages initiaux, Hon-
gkong a fait figure de modèle
dans la lutte contre le virus venu
de Chine continentale. Sans avoir
recours à un confinement
comme en Chine, les autorités de
la Région administrative spéciale
ont néanmoins déployé une bat-
terie de mesures − fermeture des
écoles et de certaines administra-
tions, dépistage, traçabilité des
cas, isolement des proches, éva-
cuation des lieux contaminés −,
qui, assorties du port universel
du masque adopté spontané-
ment par la population, a permis
de contenir de manière spectacu-
laire la propagation de l’épidémie.
Et ce, malgré les contraintes lo-
cales, comme la très forte densité
de population, rendant particu-
lièrement difficile la « distancia-
tion sociale », et les flux énormes
d’échanges de personnes avec la
Chine, qui furent certes jugulés
en quelques semaines.
Depuis l’identification de son
premier patient, le 22 janvier, et
jusqu’à début mars, les nouveaux
cas de malades se comptaient
chaque jour sur les doigts d’une
seule main et on ne compte jus-
qu’à présent que quatre morts.
Face à la proportion inquiétante
du nombre de malades parmi ces
« revenants », le gouvernement a
décidé de faire un dépistage systé-

matique à l’aéroport. Et depuis le
25 mars, l’arrivée à Hongkong de
tous les non-résidents est inter-
dite. Les nouveaux arrivants sont
tenus de respecter une stricte qua-
rantaine en ne sortant de chez eux
sous aucun prétexte. Alors que les
malades sont hospitalisés, leurs
familles sont placées dans des
« camps de quarantaine » situés
aux quatre coins du territoire et
gérés par le gouvernement, dans
des conditions souvent très éloi-
gnées des standards de vie habi-
tuels des familles expatriées.

Attitude insouciante
Cette seconde vague de contami-
nation importée s’est accompa-
gnée d’une dénonciation plus ou
moins ouverte de l’attitude
insouciante de certains expatriés
occidentaux qui rechignent
à porter le masque et qui font
ouvertement fi des consignes gé-
nérales de comportement,
comme d’éviter les rassemble-
ments non essentiels.
Le 16 mars déjà, le Apple Daily ,
quotidien d’opposition le plus
populaire de Hongkong faisait sa
« une » avec le titre « Les Occiden-
taux se promènent sans masque ».
Même constat dans le Ta Kung
Pao , journal prochinois, qui
titrait, le 20 mars, sur les dangers
associés à la débauche de certains
« gweilos » , terme local pour dési-
gner les Occidentaux.
Il est vrai que si la crise a mis à
mal des pans entiers de l’écono-
mie hongkongaise, principale-
ment à cause de l’absence de tou-
ristes chinois, l’activité nocturne
dans les quelques ruelles pentues
et escarpées bordées de bars et de
clubs du quartier de Lan Kwai
Fong ne s’est jamais vraiment in-
terrompue. Or, une vingtaine de
cas ont récemment été enregis-
trés en lien avec ce haut lieu du di-
vertissement chez les expatriés,
dont un groupe de musiciens et
des employés de bars. Ce qui a
renforcé l’idée que les « gweilos »
ne jouent pas le jeu et mettent la
vie d’autrui en danger, d’autant
plus que les Occidentaux sont dé-
sormais perçus comme vecteurs
potentiels de contamination.
Le gouvernement a donc an-
noncé, lundi 23 mars, l’interdic-
tion de la vente d’alcool dans les
bars et les restaurants, avant de ré-
tropédaler. Avant cela, la vidéo
d’un banquier américain qui
s’était fait filmer étalant du doigt
de la salive sur une barre métalli-
que dans le métro a fait un petit
scandale sur les réseaux sociaux.
L’homme s’est platement excusé
en expliquant qu’il s’agissait d’une
parodie destinée à quelques amis.
Les expatriés les plus anciens,
notamment ceux qui ont connu la
période du syndrome respiratoire
aigu sévère (SRAS, 2003) et sont fa-
miliers des mesures prophylacti-
ques à respecter, « comme tout le
monde » , sont les plus furieux du
laxisme des « nouveaux expa-
triés ». Un entrepreneur blogueur,
Larry Salibra, a lancé le mouve-
ment en ligne « wearafucking-
mask » ( « portez un p**ain de mas-
que » ) pour inciter les expatriés à
respecter les habitudes locales.p
florence de changy

Les violences conjugales en forte hausse

dans le huis clos familial en Chine

Les témoignages de femmes et d’enfants battus se sont multipliés depuis l’apparition du virus

pékin - correspondant

L

e 19 février, M. Shi, 23 ans,
habitant Shenzhen, avait
bien envie d’aller boire un
verre. « Avec le confinement, ce
n’est pas le moment », lui répond
sa petite amie, Mme Cao. Il décide
donc de boire chez lui. Et veut for-
cer sa compagne à l’imiter. Elle re-
fuse. Il la bat, la jette contre les
murs et menace de l’étrangler.
Avant de s’endormir.
A 7 heures du matin, Mme Cao se
rend au commissariat. « Pour-
quoi nuire à ton ami qui a une
belle situation? », lui demande le
policier. Depuis mai 2016, les vio-
lences domestiques sont pour-
tant reconnues comme un crime
puni par la loi. Elle y retourne un
peu plus tard, mais un second po-
licier lui dit de se rendre d’abord à
l’hôpital.
Débordés, plusieurs hôpitaux
refusent de la recevoir. Elle finit
par être accueillie à l’hôpital de
Shenzhen de l’université de Hon-
gkong. On lui prend sa tempéra-
ture : 37°6. Aurait-elle par hasard
le coronavirus? On la place en
quarantaine et on lui fait passer
un test de dépistage. Elle n’a rien.
Son comité de quartier la répri-

mande. Quelle idée d’aller à l’hô-
pital par les temps qui courent!
Troisième visite au commissa-
riat. Même policier que la pre-
mière fois. Celui-ci convoque le
petit ami et tente une concilia-
tion. Mme Cao refuse. De retour
chez elle, elle écrit le 26 février son
témoignage sur les réseaux so-
ciaux. Des dizaines de milliers de
personnes lui apportent leur sou-
tien. Le lendemain, la police lui
présente publiquement ses excu-
ses et condamne M. Shi à cinq
jours de détention et 30 euros
d’amende.
Alors que, au début de la crise
du coronavirus, beaucoup ironi-
saient sur le pic de naissances qui
ne manquera pas de se produire à
l’automne en Chine, c’est une
tout autre réalité qui se dessine,
au vu des premiers témoignages
des associations. « Le commissa-
riat du comté de Jianli (Hubei) a
enregistré 162 témoignages de
violences domestiques en février.
Trois fois plus que les 47 de fé-
vrier 2019. Et en janvier, le nombre
de cas était le double de celui de
l’année précédente. Selon nos sta-
tistiques, 90 % des cas de violen-
ces ont un lien avec la pandémie
de Covid-19 », témoignait début

mars Wan Fei, un ancien policier
qui a fondé une association de
lutte contre les violences domes-
tiques, sur le site d’information
Sixthtone.com.

Sans travail ni ressources
Selon le China Daily , un autre
comté du Hubei, Qianjiang, fait
également état d’un doublement
des signalements par rapport à


  1. « La violence conjugale n’est
    pas un phénomène nouveau. Mais
    pendant l’épidémie et le confine-
    ment, se réfugier ailleurs, se rendre
    à l’hôpital ou à la police est encore
    plus difficile »,
    explique Guo Jing.
    Travailleuse sociale, cette mili-
    tante féministe de 29 ans a créé, fin
    février, sur le réseau social Weibo,
    une plate-forme de discussions et
    de témoignages sur le sujet. C’est là
    que Mme Cao a témoigné.
    Alors que le Nouvel An lunaire
    est l’occasion pour des centaines
    de millions de Chinois de rentrer
    retrouver leur famille dans des
    petites villes de province durant
    environ deux semaines, le confi-
    nement survenu fin janvier a sur-
    pris toutes les familles. Nombre
    de retrouvailles se sont transfor-
    mées en huis clos d’autant plus
    pénibles que, pendant cette pé-


riode, les jeunes migrants urbains
se sont retrouvés sans travail ni
ressources et qu’il a fallu, dans le
même temps, aider les plus jeu-
nes à faire leurs devoirs.
« Un jour, j’ai entendu ma voisine
taper son fils parce qu’il ne faisait
pas ses devoirs. Le père était pré-
sent mais ne disait rien. Je ne sa-
vais pas quoi faire. J’ai repensé à un
vieux feuilleton télévisé. Durant la
nuit, j’ai glissé une lettre sous leur
porte leur disant d’arrêter, en les
menaçant de porter plainte et en
indiquant qu’il y avait des numé-
ros d’urgence pour ce genre d’af-
faires. Le lendemain, j’ai entendu le
fils qui évoquait ce numéro d’ur-
gence avec son père », témoigne
une internaute du Hubei sur le
groupe Weibo de Mme Guo.
La crise du SRAS en 2003 avait
déjà donné lieu à de semblables
comportements. Dix-sept ans
après les faits, la police du Guan-
gxi (Sud) vient de découvrir
qu’un homme disparu à l’époque
avait, en fait, été tué et caché sous
un tas de charbon par sa femme
qui ne supportait plus ses accès
de violence contre elle et leur fille
de 8 ans. Cette femme vient d’être
arrêtée.p
frédéric lemaître

Un pont aérien pour livrer

des masques chinois en France

Le marché concerne 600 millions de protections respiratoires

S


ix cents millions de mas-
ques chinois, dont 74 mil-
lions de FFP2, les protec-
tions respiratoires les
plus performantes. Tel est l’objec-
tif spectaculaire du marché, en
plusieurs volets, qu’est en train de
passer la France avec des fabri-
cants de la région de Shenzhen,
en urgence. Confronté à la néces-
sité de reconstituer des stocks
quasi vides, pouvant mettre en
danger la vie des Français, selon
ses détracteurs, le gouvernement
compte mettre en place un « pont
aérien » avec la Chine.
Des appareils respiratoires sont
aussi prévus, mais la question des
tests du coronavirus demeure ir-
résolue. La rotation des avions
pourrait durer près de quatorze se-
maines, selon les informations du
Monde , en fonction de la rapidité
de la production sur place. Un avi-
on-cargo doit décoller le 29 mars,
pour ramener 10 millions de mas-
ques. Un autre le 31 mars, avec une
quantité similaire attendue.
« Nous avons prévu des avions-
cargos qui iront en Chine chercher
les masques. Ils sont prévus, ils
sont affrétés, on peut évoquer
l’image du pont aérien. De fait,
c’est ce qui va se passer », a expli-
qué le premier ministre, Edouard
Philippe, au Sénat, le 25 mars.
Il a fallu raccourcir au maximum
les délais, trouver les premiers tra-
jets, sans disposer de toutes les
garanties sur la qualité des livrai-
sons à venir. Un marché intermi-
nistériel d’affrètement en urgence
a été passé le week-end des 21 et
22 mars, mentionnant déjà quatre
vols – à 1,5 million d’euros l’aller-
retour – de 10 millions de masques
chacun. L’ordonnateur est la direc-
tion des achats de l’Etat (DAE), qui
relève du ministre des finances et
des comptes publics. La DAE pro-
cède à ces achats sous l’autorité du
premier ministre.
Reste à faire voler des avions, ce
qui est une gageure dans la pé-
riode, des professionnels du
secteur logistique évoquant une

situation « non plus de crise
mais de chaos ».
Avico, le courtier privé de la dé-
fense qui a effectué, sur divers ap-
pareils, une trentaine de vols de
rapatriement de Français depuis
l’étranger, a ainsi tenté de trouver
un avion immédiatement après
l’appel gouvernemental. Un A
portugais qui partait de Shanghaï
dans le week-end avec une cargai-
son de masques disposait de place
pour un fret supplémentaire.
Mais ce créneau n’a pu être pris.

Réciprocité
Les cinq prestataires du ministère
des armées pour les affrètements
urgents de fret n’ont toutefois pas
été sollicités pour ces vols de
matériel médical. Et dans les cir-
constances actuelles, extrême-
ment précaires sur le plan de la
circulation aérienne, il a été dé-
cidé de scinder le marché.
En ce qui concerne la partie
acheminement, c’est la société
Geodis qui en a la charge. A elle de
trouver les appareils capables de
maintenir ce pont aérien.
L’agence nationale Santé publi-
que France (SPF) est responsable
de l’approvisionnement en mas-
ques. L’ambassade de France à Pé-
kin essaiera, dans la mesure du
possible, de vérifier la qualité de la
production chinoise.
Une fois en France, les équipe-
ments seront dans un premier
temps acheminés dans les huit
entrepôts de SPF, répartis sur tout
le territoire. Puis la livraison envi-
sagée par le gouvernement serait

confiée à différents prestataires.
Selon nos informations, Girod-
medical, un distributeur en ligne
qui livre de grands comptes tels
que les hôpitaux, est concerné.
L’entreprise, située dans la région
de Nantes, a toutefois répondu au
Monde : « Nous ne pouvons com-
menter aucune information. »
D’autres pays européens ont
procédé différemment, et plus
vite. La République tchèque et la
Slovaquie ont utilisé leur cotisa-
tion au contrat de transport stra-
tégique Salis géré par l’OTAN avec
un Antonov 124, le plus gros por-
teur du monde, pour acheminer
des matériels médicaux depuis
Shenzhen, soit 70 tonnes le
21 mars, opération qui devait être
renouvelée les 23 et 31 mars.
A l’Elysée, on tient à souligner la
réciprocité qui a existé entre Euro-
péens et Chinois, pour rejeter
toute idée de sauvetage du Vieux
Continent par Pékin. On rappelle
qu’à la fin janvier, le gouverne-
ment chinois avait sollicité l’aide
de la Commission européenne,
qui avait envoyé 56 tonnes de ma-
tériel sanitaire, notamment des
combinaisons de protection, du
désinfectant et des masques chi-
rurgicaux. Aucune publicité
n’avait alors été faite sur ce sujet,
pour ne pas embarrasser la Chine.
La réciproque n’est guère vraie.
Aujourd’hui, la donne a changé.
« On voit bien le récit géopolitique
qui s’installe côté chinois, et dans
une moindre mesure côté russe, dit
une source à l’Elysée. Pékin veut
montrer sa force, prétend avoir sur-
monté la crise et battu le virus au
point de venir en aide au monde
entier, en ciblant à court terme l’Eu-
rope. Il faut assumer le fait qu’on a
besoin de ces masques à court
terme, dans la guerre sanitaire
dont parle le président. Ensuite, on
aura une question plus générale à
traiter, sur la dépendance écono-
mique, qu’on fait mine de décou-
vrir sur les médicaments par exem-
ple. Comment peut-on produire et
distribuer nous-mêmes? »

Pékin n’a pas seulement davan-
tage de moyens de production que
les Européens. Le régime chinois
accompagne ses cargaisons d’une
puissante propagande, destinée à
faire oublier son déni et ses men-
songes pendant les deux premiers
mois de la crise sanitaire, à Wuhan.

Tests pas assez sensibles
Au cours des derniers jours, la
Chine a envoyé des équipements
respiratoires, des cargaisons de
gants et de masques, à de nom-
breux pays européens, dont l’Ita-
lie, l’Espagne, la Grèce, la Serbie,
et bien entendu la France. Des
fournitures qui comportent de
sérieux risques : le quotidien
espagnol El Pais soulignait jeudi
que les 640 000 tests envoyés au
pays étaient défectueux, pas
assez sensibles.
Les contacts politiques entre la
France et la Chine ont été nom-
breux ces derniers jours. En début
de semaine, Emmanuel Macron
s’est entretenu avec le président
chinois, Xi Jinping. De son côté, le
ministre des affaires étrangères,
Jean-Yves Le Drian, a dialogué par
téléphone avec son homologue
Wang Yi, jeudi 26 mars.
Pékin est reconnaissant à la
France de s’être opposée, parmi
d’autres, lors de la visioconfé-
rence du G7 tenue la veille, aux
propos incriminants tenus par le
secrétaire d’Etat américain, Mike
Pompeo. Celui-ci souhaitait que
les participants emploient dans
un communiqué final l’expres-
sion « virus de Wuhan ». Le respon-
sable américain a mis en cause di-
rectement le Parti communiste
chinois pour l’ampleur de la crise.
Ne pas reconnaître cette respon-
sabilité équivaudrait, selon lui, à
une forme de complicité passive,
a rapporté une source française
au Monde. D’où l’atmosphère ex-
trêmement houleuse de la discus-
sion, par écrans interposés.p
nathalie guibert
et piotr smolar,
avec chloé hecketsweiler

Pékin accompagne
ses cargaisons
d’une puissante
propagande,
destinée à faire
oublier son déni
et ses mensonges

Face au nombre
de malades
parmi ces
« revenants »,
le gouvernement
a mis en place
un dépistage
systématique
à l’aéroport

Le 16 mars déjà,
un quotidien
faisait sa « une »
avec ce titre :
« Les Occidentaux
se promènent
sans masque »
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