Le Monde - 11.03.2020

(avery) #1

16 |france MERCREDI 11 MARS 2020


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Climat : le sprint final de la Convention citoyenne


Lors de leur avant­dernière session de travail, les Français tirés au sort ont débattu de leurs 150 propositions


I


ls sont désormais entrés
dans la dernière ligne droite,
et comme souvent dans les
courses, tout va se jouer au
sprint. Lors de leur sixième et
avant­dernière session de travail,
du 6 au 8 mars, les membres de la
convention citoyenne pour le cli­
mat ont examiné et débattu, pour
la première fois en séance plé­
nière, l’ensemble des mesures et
recommandations élaborées par
leurs groupes thématiques – se
déplacer, se nourrir, consommer,
se loger, produire et travailler. Pas
moins de cent cinquante propo­
sitions pour « changer en profon­
deur la société ».
A un mois de la remise de leur
rapport à l’exécutif, il leur reste
encore à les amender, à les voter, à
en déterminer la forme juridique
(loi, règlement, référendum) et à
s’arrêter sur les sources de finan­
cement. « C’est un travail colossal,
et à mesure que les sessions avan­
cent, on craint de ne pas réussir à
aller au bout, faute de temps. Mais
je fais confiance à l’organisation
pour y arriver », confie Mélanie,
36 ans, qui vit dans les Hauts­de­
Seine et travaille dans l’événe­
mentiel [elle ne souhaite pas don­
ner son nom, comme de nombreux
membres de la convention].
Cette sixième session aurait dû
être le moment d’un premier vote
et d’un premier tri des proposi­
tions. Mais, épidémie de Covid­
oblige, la convention a enregistré
une vingtaine de défections de ci­
toyens, « qui n’ont pas pu se dépla­
cer, par crainte pour leur santé per­
sonnelle ou pour leurs proches »,

explique Laurence Tubiana, co­
présidente du comité de gouver­
nance. S’ils ont suivi les débats à
distance, leur absence rendait
compliquée une procédure de
vote dans l’hémicycle. Le fait que
la session soit maintenue malgré
le « contexte inquiétant » témoi­
gne de « l’engagement » des mem­
bres de la convention, note
Mme Tubiana.

Gaz à effet de serre
Depuis le 4 octobre 2019, les cent
cinquante citoyens tirés au sort
pour participer à cette expé­
rience démocratique inédite vou­
lue par Emmanuel Macron pour
tenter de répondre à la crise des
« gilets jaunes », travaillent sans
relâche pour répondre à une
question ardue : comment ré­
duire de 40 % les émissions de
gaz à effet de serre d’ici à 2030
dans un esprit de justice sociale?
Ces lycéens, médecins, sapeurs­
pompiers ou agriculteurs, âgés
de 16 à 81 ans, et originaires de
toutes les régions françaises, ont
auditionné plus d’un centaine
d’experts, lu des dizaines de rap­
ports, et poursuivi leurs travaux
entre les sessions, en participant
à des webinaires (« séminaires
par Internet ») ou encore en ren­
contrant leurs élus, des associa­
tions et des entreprises.
Vendredi, de retour dans un
Conseil économique, social et en­
vironnemental (CESE) drapé de
leurs cent cinquante portraits
réalisés par l’artiste JR, les ci­
toyens de chaque groupe théma­
tique ont présenté en hémicycle

l’ambition et le détail de leurs
propositions. Ces mesures, qu’ils
veulent pour l’instant garder se­
crètes afin d’éviter d’être influen­
cés, concernent tous les domai­
nes, qu’il s’agisse de lutter contre
l’artificialisation des sols et l’éta­
lement urbain, de rénover éner­
gétiquement le parc immobilier,
de limiter les émissions polluan­
tes du secteur aérien, l’impact car­
bone du numérique, le surembal­
lage ou encore la consommation
d’énergie dans les lieux publics.
« C’est un paquet ambitieux. Je
suis frappé par le très bon niveau
des discussions, il n’y a pas de ques­
tions à côté », s’enthousiasme le
climatologue Jean Jouzel, mem­
bre du comité de gouvernance de
la convention. « On a fait bien plus
que ce que j’espérais. Nous avons
des mesures cohérentes entre elles,
et il en vaut mieux trop que pas as­
sez », dit dans un sourire Amel,
une infirmière de 25 ans qui vit
à Nanterre (Hauts­de­Seine).
Si la majorité des propositions
n’a soulevé que quelques interro­
gations ou des demandes d’éclair­
cissements, une poignée s’est ré­
vélée plus clivante. Les crispa­
tions et antagonismes ont été
particulièrement vifs sur la ques­
tion de la réduction de la vitesse
sur les autoroutes, de l’évolution
des régimes alimentaires, de la
taxation des entreprises... Mais
aussi sur la question du temps de
travail : « Réduire le temps de tra­
vail n’est pas viable, on est déjà l’un
des pays où l’on travaille le
moins », proteste un citoyen.
« Pour produire mieux, il faut tra­

vailler moins », rétorque un autre.
A l’inverse, l’idée d’inscrire l’éco­
cide et les limites planétaires dans
la loi a suscité une ovation.
« Malgré quelques oppositions,
ce week­end n’était globalement
pas conflictuel », modère
Maxime Gaborit, doctorant à
l’université Saint­Louis, à Bruxel­
les. Ce chercheur, qui suit les tra­
vaux depuis le départ, esquisse
deux hypothèses : « Soit l’organi­
sation en groupes thématiques a
été tellement structurante qu’elle
a créé de la concorde, les citoyens
ne critiquant pas le travail fait par
les autres groupes ; soit l’avis de la
majorité silencieuse, qui n’est pas
intervenue lors des débats, s’ex­
primera lors du vote final à bulle­
tin secret. » Il note que seule une
quinzaine de personnes ont pris
très fréquemment la parole en
plénière.
L’expression de tous a pâti d’un
temps de débat chronométré et
resserré, pour réussir à appliquer
un ordre du jour très dense. « On
manque de temps pour mûrir ces
questions. Je suis persuadée que
tous les citoyens n’auront pas tous
les tenants et aboutissants avant
de voter », regrette Yolande, 59 ans,
tapissière d’ameublement à

Douarnenez (Finistère). Comme
tous, elle a découvert les dernières
modifications des propositions
alors que débutait leur examen.
Les citoyens ont jusqu’au
16 mars pour déposer des amen­
dements. Ceux qui recueilleront
au moins vingt soutiens pour­
ront être validés et envoyés au co­
mité de la légistique. Lors de la
septième session de travail, les ci­
toyens débattront des amende­
ments, puis ils voteront sur les
mesures ainsi que sur leur trans­
cription juridique. Ils devront
également se prononcer sur l’op­
portunité de réformer la Consti­
tution. Certains citoyens propo­
sent d’amender l’article 1er, afin
d’y renforcer la prise en compte
de l’écologie, de créer un défen­
seur de l’environnement – à
l’image du défenseur des droits –,
ou de compléter la devise républi­
caine (liberté, égalité, fraternité).

Quid des mesures des « 150 »?
Enfin, les membres de la conven­
tion devront avancer sur les mé­
canismes de financement de
leurs mesures, un travail encore
en friche. « C’est le grand absent
de nos débats. Or sans finance­
ment on ne peut pas appliquer nos
mesures », s’inquiète Isabelle Ro­
bichon, gestionnaire de comptes
clients à La Poste, à Paris.
Face à l’ampleur de la tâche, leur
dernier rendez­vous, qui doit se
tenir les 3 et 4 avril, pourrait être
allongé d’un ou deux jours, du
2 au 5 avril par exemple. Alors que
l’épidémie due au nouveau coro­
navirus s’étend en France, le col­

« Le financement
est le grand absent
de nos débats »
ISABELLE ROBICHON
gestionnaire de comptes clients
à La Poste, à Paris

Franz­Olivier Giesbert pas


le bienvenu à France 3 Provence


E


n conviant Franz­Olivier Giesbert à conclure le tradition­
nel débat télévisé qui précède le premier tour des muni­
cipales à Marseille, la direction de France 3 Provence­Al­
pes­Côte d’Azur a déclenché une violente tempête interne, dont
un des ultimes épisodes va se jouer devant la justice. Ce mer­
credi 11 mars, la société France Télévisions, structure mère de la
station régionale, assigne en référé quatre syndicats devant le
tribunal de Marseille et demande que le préavis de grève dé­
posé pour le jour même soit déclaré irrégulier.
Le SNJ, la CGT, SUD et Force ouvrière ont déposé ce préavis
après une assemblée générale le lundi 2 mars, pour empêcher la
présence du directeur éditorial du quotidien La Provence lors du
débat réunissant les sept candidats aux municipales de Mar­
seille. L’intersyndicale estime que l’invitation de « FOG » « porte
atteinte à l’indépendance éditoriale » et « nuit gravement à la neu­
tralité » de la station. « Franz­Olivier Giesbert a pris fait et cause
pour la candidate du parti Les Républicains », assurent les syndi­
cats, qui ont élargi leurs revendications à d’autres sujets.
Pour la direction, cette grève est « illicite », car elle ne concerne
pas « une revendication professionnelle » mais « un sujet politi­
que ». « Qu’est­ce qu’il y a de plus professionnel que l’éditorial
pour un journaliste? », estime de son
côté Marc Civallero, délégué SNJ­
CGT, qui dit ne pas s’expliquer « l’en­
têtement à vouloir inviter “FOG” à ce
débat marseillais, surtout dans le
contexte de tensions sociales que
connaît la chaîne ».
Le rejet du très médiatique Franz­
Olivier Giesbert, 71 ans, s’appuie no­
tamment sur son éditorial dans
La Provence du 13 juillet 2019. Dans
ce texte, qui a également provoqué
une virulente réaction des journalis­
tes du quotidien, le directeur éditorial prédisait le succès de la
candidate LR Martine Vassal et traitait l’un de ses adversaires, le
sénateur Bruno Gilles (ex­LR), d’« idiot utile ». « Martine Vassal a
tout pour elle, la compétence, l’aura, l’expérience. (...) Incarnation
du changement dans la continuité, elle fait la course en tête, avec
plusieurs longueurs d’avance sur les autres. La dame a du cran,
du caractère... », s’enthousiasmait alors FOG, dont les relations
amicales avec le maire LR sortant Jean­Claude Gaudin et l’en­
tourage de la candidate sont connues à Marseille.
En janvier, lors de ses vœux à la presse, M. Gaudin a d’ailleurs
interpellé publiquement un journaliste de France 3, lui repro­
chant « les méthodes staliniennes » de sa rédaction, concernant
la venue de Franz­Olivier Giesbert. Mercredi 26 février, une pre­
mière journée de grève a provoqué l’annulation de deux jour­
naux régionaux et des débats municipaux de Tarascon (Bou­
ches­du­Rhône) et Sisteron (Alpes­de­Haute­Provence). Ce
11 mars, le débat de Marseille pourrait aussi connaître un autre
déboire : Martine Vassal, qui a refusé toutes les confrontations
directes avec ses adversaires depuis le début de la campagne,
n’avait, lundi 9 au soir, toujours pas validé sa présence.
gilles rof (marseille, correspondant)

L’INTERSYNDICALE 


ESTIME QUE 


L’INVITATION DE FOG 


« NUIT GRAVEMENT 


À  LA NEUTRALITÉ » 


DE  LA STATION


Entre 4 000 et 5 000 agents demanderaient


à quitter la fonction publique


Entrées en vigueur pour les fonctionnaires depuis le 1er janvier, les ruptures conventionnelles
pourraient coûter cher à l’Etat. Le gouvernement évoque 69 millions d’euros pour 1 000 départs

C


ertaines demandes re­
montent jusqu’au gou­
vernement. Ce fonction­
naire territorial de 57 ans qui
travaille dans l’Aveyron a écrit à la
ministre du travail, Muriel Péni­
caud, le 9 décembre 2019, pour
obtenir des renseignements sur
une rupture conventionnelle. Il
envisage, en effet, de créer une
« auto­entreprise ». Un conseiller
socio­éducatif du conseil dépar­
temental de la Corrèze ou encore
un adjoint technique territorial
au sein de la région Normandie
se sont eux aussi renseignés.
Tous ont de nombreuses années
d’ancienneté.
Créée par une loi de 2019 pour le
public, après avoir été instaurée
pour le privé en 2008, la rupture
conventionnelle, entrée en vi­
gueur le 1er janvier, suscite l’inté­
rêt de fonctionnaires. Selon Oli­
vier Dussopt, secrétaire d’Etat no­
tamment chargé des questions
afférentes à la fonction publique,
« 4 000 à 5 000 demandes » se­
raient en cours, même s’il précise
qu’il ne s’agit encore que d’une
estimation.

« Le malaise est très grand »
Le nombre de ruptures conven­
tionnelles pourrait être plus im­
portant que ce qu’avait préalable­
ment envisagé le gouvernement :
1 000 en 2020, 1 500 en 2021, 2000
en 2022. « Cela ne me surprend
pas, réagit M. Dussopt. Depuis
que nous avons annoncé ce projet
en février 2018, j’ai reçu beaucoup,
beaucoup de demandes sponta­
nées. C’est le sujet sur lequel il y a le
plus de sollicitations individuelles
d’agents. »
Ce dispositif, qui sera expéri­
menté de 2020 à 2025, permet à

un fonctionnaire de se mettre
d’accord avec son employeur
pour quitter l’administration
définitivement. Il percevra une
indemnité de rupture. Et il aura
également droit aux allocations­
chômage, s’il en remplit les condi­
tions d’attribution.
Les syndicats de fonctionnaires
constatent eux aussi cet engoue­
ment. C’est notamment le cas de
la CFDT Fonctions publiques, qui
fait état de « remontées du ter­
rain ». « Nous savions que c’était
un dispositif attendu, commente
Mylène Jacquot, secrétaire géné­
rale. On l’a donc défendu et on a
demandé à ce qu’il soit étendu à la
territoriale. Mais on a alerté : le
fait que des fonctionnaires soient
prêts à partir est un signal très né­
gatif pour les employeurs. Parce
que cela signifie qu’il y a un
sérieux problème, que le malaise
est très grand. »
Même constat à la CGT, opposée
au dispositif car considérant que
« c’est un moyen de se débarrasser
de gens dont on ne veut plus ». « Il y
a une demande phénoménale des
agents car ils n’en peuvent plus »,
confirme Catherine Marty, mem­

« Le fait que des
fonctionnaires
soient prêts
à partir est
un signal très
négatif pour
les employeurs »
MYLÈNE JACQUOT
secrétaire générale
CFDT-Fonctions publiques

bre du bureau de l’Union fédérale
des syndicats de l’Etat (UFSE­
CGT). Pour elle, les fonctionnaires
trouvent dans la rupture conven­
tionnelle une solution pour « sor­
tir de là ». Elle évoque notamment
« les réorganisations permanentes
des services, en parallèle de la
baisse des effectifs et de la pression
hiérarchique croissante. Les gens
n’ont plus les moyens d’accomplir
leur mission. Ça les rend fous ».
La CFDT évoque également « un
problème de reconnaissance ». Et
prévient : « Après cela, il sera diffi­
cile de mettre la poussière sous le
tapis. Les démarches auront existé
et il faudra s’interroger sur ce que
cela signifie. »

« Reconversion »
Olivier Dussopt reconnaît que « le
mal­être n’est pas exclu pour cer­
tains », mais il insiste sur le fait
que les demandes dont il a eu con­
naissance font apparaître « des
raisons extrêmement différentes :
une reconversion, un projet, l’envie
de changer de vie, l’usure... » Par
ailleurs, souligne le secrétaire
d’Etat, « je n’ai pas besoin des rup­
tures conventionnelles pour réflé­
chir à un malaise, qui est d’ailleurs
parfois surinterprété ou sures­
timé ». Il rappelle en outre que, « si
ces fonctionnaires voulaient abso­
lument partir depuis des années, il
existe déjà des dispositifs spécifi­
ques qui le permettent ».
C’est effectivement le cas de l’in­
demnité de départ volontaire,
ouverte aux agents dont le poste
est concerné par une restructura­
tion ou qui souhaitent créer ou re­
prendre une entreprise. Mais cela
n’a pas rencontré un grand suc­
cès : quelques centaines d’agents
par an. Alors que les agents de

l’Etat qui travaillent en dehors de
leur administration d’origine
tout en restant titulaires, et ceux
qui sont « en disponibilité » (donc
non payés, mais conservant la
possibilité de revenir dans leur
corps) sont, eux, plus de 100 000
(sur un total de 5,5 millions de
fonctionnaires).
Aurélie Peyrin, sociologue au
Laboratoire d’économie et de so­
ciologie du travail (Aix­Marseille
université), considère qu’« il n’y
aura sans doute pas de raz­de­ma­
rée ». « Beaucoup d’agents, argu­
mente­t­elle, ne souhaitent pas
quitter la fonction publique, mais
changer de métier, et pas forcé­
ment de manière définitive. Dans
les enquêtes, peu de fonctionnai­
res se plaignent du statut,
d’ailleurs difficile à obtenir. » Pas
besoin, donc, de rompre définiti­
vement, puisque d’autres outils
moins radicaux existent.
D’autant que le mécanisme de
la rupture conventionnelle bute
sur des obstacles bien réels. Il
faut, d’une part, l’accord des
deux parties. Si l’administration
ne souhaite pas qu’un fonction­
naire parte, le départ est donc
exclu. D’autre part, l’employeur
devra payer une indemnité. Et
cela risque de coûter cher. Le gou­
vernement évoque 69 millions
d’euros pour 1 000 départs. Les
collectivités locales s’inquiètent
des conséquences financières
que cela pourrait représenter
pour elles. Avec le risque de faire
des déçus. « Cette frustration est
légitime, reconnaît Olivier Dus­
sopt. Mais c’est la contrepartie du
droit qui est reconnu aux fonc­
tionnaires de refuser un
départ. »
benoît floc’h

lège des garants a évoqué « la né­
cessité absolue de respecter un quo­
rum d’au moins 140 suffrages ex­
primés » lors de la septième
session.
Une fois votées, qu’adviendra­
t­il des mesures des « 150 »? Alors
qu’Emmanuel Macron s’est en­
gagé à reprendre « sans filtre » les
propositions « précises, claires et
détaillées », certains citoyens crai­
gnent que leurs mesures « devien­
nent impopulaires, car portées par
un gouvernement impopulaire ».
D’autres, comme Amel, redou­
tent que « les politiques créent un
déséquilibre dans l’équilibre que
l’on a trouvé ». « J’ai peur que les
mesures minimes soient gardées
tandis que celles structurelles, qui
touchent aux entreprises, par
exemple, seraient écartées, dit la
jeune femme. Ou que cela affecte
les citoyens français si certaines
mesures qui sont là pour les ac­
compagner disparaissent. »
Pour préparer l’après, préserver
leur héritage mais aussi maintenir
du lien, certains citoyens ont créé
une association, qui a déjà re­
cueilli une centaine d’adhésions
au sein de la convention. « Quand
nous remettrons nos mesures à
l’exécutif, nous montrerons que
nous restons vigilants par rapport
à ce qui en est fait », explique Gré­
goire Fraty, 31 ans, secrétaire géné­
ral d’une fédération d’associa­
tions chargées de la formation
professionnelle près de Caen (Cal­
vados). Et de se féliciter : « Dans un
mois, ce sera la fin de la convention,
mais pas des cent cinquante. »
audrey garric
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