Les Echos - 04.03.2020

(Darren Dugan) #1

30 // FINANCE & MARCHES Mercredi 4 mars 2020 Les Echos


ventes auxenchères publiques //


ENPARTENARIATAVEC

75


RECTIFICATIFàl’annoncelégaleparue dans LES ECHOS
du28/02/2020,concernant laventeaux enchères publiques
prévue leMERCREDI 1erAVRIL 2020à9h30 devant leTribunal Judiciaire
de VERSAILLES(78),ConcernantUNE MAISON d’HABITATION
sise àMAGNANVILLE(78) 5rue Mongazonsil yalieu de lireque
MeMarie-LaureTESTAUD,avocat, demeureau4rue Jean Jaurès
78190 TRAPPESet non VERSAILLEScomme indiquépar erreur.
Le restesans changement

78


Objet:Arrêtés portant présomptionde biens vacants et sans maîtres
Par les arrêtés n°20/073 et n°20/074 du24 février 2020.
Le MairedeVaujoursaconstaté que les terrainsnus sis«Les BellesVues »ayant
pour référence cadastraleBn°425 et«Les Marlières»An°1500, n’ont pas de pro-
priétaires connus et que les contributions foncières n’ont pas été acquittéesdepuis
plus de3ans.
Par conséquent, la procéduredepublicité dans2journaux est dès lors mis en œuvre.
Si le propriétairenesefait pas connaitredans un délai de6mois àdater de l’accom-
plissementdeladernièredes mesures de publicités prévues, les terrains sont présu-
més sans maîtreautitredel’article 713duCode Civil.
Dominique BAILLY
Mairie de la ville deVaujours
Vice Présidentde Grand Paris Grand Est

annoncesjudiciaires&légales

ANNLEGALECH

La ligne de référence est de 40 signes en corps minimal de6points didot.
Le calibrage de l’annonce est établi de filetàfilet.
Les départements habilités sont 75, 78, 91, 92, 93, 94, 95 et 69.

LES ECHOS SOCIÉTÉS-LEPUBLICATEURLÉGAL-LAVIE JUDICIAIRE

Stanislas du Guerny
— Envoyé spécial à Brest


Pa s question pour Jean-Pierre
Denis, le président du groupe
Arkéa, de faire le point sur son
projet d’indépendance. A l’occa-
sion de la présentation des
résultats annuels, mardi, il s’est
contenté de dire qu’il n’y avait
pas de calendrier établi et qu’il
travaillait avec les superviseurs
chargés de ce dossier sensible. Il
a également refusé d’évoquer
les raisons du départ récent de
son directeur général, Ronan L e
Moal, et de s’exprimer sur
l’éventuel c hangement du mode
de gouvernance avec la création
d’un conseil de surveillance et
d’un directoire. « Il est la cible de
beaucoup et préfère, pour le
moment, rester en retrait »,
dit-on dans son entourage, ce
qui ne l’empêche pas de mettre
en exergue les chiffres de la ban-
que mutualiste. Elle a fait état
d’un produit net bancaire et
d’assurance (chiffre d’affaires)
de 2,3 milliards d’euros, en
hausse de 7 %.
Les revenus intègrent une
plus-value liée à la cession de la
participation de 29,1 % dans le
gestionnaire de patrimoine Pri-
monial, à hauteur de 194 mil-
lions d’euros. Une méthode
comptable discutable, mais
qu’A rkéa assume.


Coup de pouce
de Primonial
Le résultat net part du groupe
ressort à 511 millions d’e uros,
« un niveau jamais atteint », a
précisé Jean-Pierre Denis. Il a
progressé de près de 17 % par
rapport à 2018. Dans ce bénéfice,
la banque a également intégré
une partie du fruit de la cession
de Primonial. Les activités ban-
que de détail d’Arkéa concen-
trent encore 44 % des revenus


BANQUE


Le groupe bancaire
breton a présenté
un résultat net de
511 millions d’euros,
dopé par le produit
de la cession
de Primonial.


Les résultats


d’Arkéa dopés


par la cession


de Primonial


aurait d’ailleurs contribué à l’échec
des discussions de rapprochement
entre Deutsche Bank et Commerz-
bank, dont la valeur de marché de
6,3 milliards d’euros ne représente
aujourd’hui que 22 % de celle de ses
actifs.
Le superviseur se garde bien
d’annoncer tout assouplissement,
mais entend « clarifier » sa doc-
trine. « Beaucoup semblent penser
que nous faisons obstacle à un mar-
ché bancaire plus intégré et plus con-
solidé, déclarait ainsi, le 20 février,
Andrea Enria. Eh bien, ce n’est pas le
cas, mais nous devons apparemment
communiquer plus clairement nos
politiques en matière de fusions et
acquisitions. Et nous le ferons. »
Libre aux banques d’y voir un signal
positif en soi.

Intesa Sanpaolo prend
la balle au bond
En la matière, « les règles sont floues
et il n’y a pas de normes bien identi-
fiées », souligne Eric Dor, directeur
des études économiques à l’IÉSEG
School of Management.
A ce stade, une explication tech-
nique s’impose. Imaginons que
l’actif net comptable d’une banque
A soit de 100, mais que sa valorisa-
tion boursière soit de 60. La

banque B parvient à l’acheter pour
60, avec un écart d’acquisition
négatif, le fameux « badwill », de


  1. Cet écart joue au bénéfice de
    l’acquéreur, qui peut le comptabi-
    liser dans ses fonds propres et
    intégrer le montant dans son
    équation économique.
    Mais ce raisonnement ne fonc-
    tionne que si le superviseur
    bancaire valide lui aussi ce mon-
    tant de 40. Sans être une autorité
    comptable – ce n’est pas son rôle –
    il devra vérifier si ce « badwill » est
    bien de 40 ou d’un montant
    inférieur... voire de zéro. C’est pré-
    cisément le déroulement de cette
    vérification que la BCE souhaite
    rendre plus clair, en expliquant ce
    qui rend à ses yeux un calcul plus
    ou moins crédible.
    Déjà, certaines banques anti-
    cipent sa décision. C’est cet
    argument comptable qu’Intesa
    Sanpaolo a mis en avant, le
    18 février, en annonçant son
    intention de mettre la main sur
    son compatriote UBI Banca.
    L’établissement turinois a indi-
    qué que le « badwill » de 2 mil-
    liards d’euros d’UBI Banca lui
    permettrait de couvrir complè-
    tement les coûts d’intégration
    de sa cible (évalués à 880 mil-


lions d’euros) ainsi qu’une
dépréciation de 1,2 milliard
d’euros sur un portefeuille de
prêts.

Complications
réglementaires
Reste à voir si cette prise de posi-
tion des régulateurs va vraiment
relancer la consolidation bancaire.
Lever les incertitudes sur l’écart
d’acquisition peut sans doute
dégripper la machine pour les
fusions domestiques entre ban-
ques. Mais pas forcément les
mariages transfrontaliers, qui res-
tent pratiquement au point mort
depuis la crise financière, en raison
de complications réglementaires.
L’une d’entre e lles porte s ur la cir-
culation de liquidités entre filiales
d’un groupe situées dans différents
pays. Actuellement, cette circula-
tion est impossible car chaque Etat
impose à chaque filiale ses propres
exigences de liquidité. Pour soute-
nir la consolidation transfrontière,
Andrea Enria propose toutefois de
faciliter les dérogations accordées
aux établissements. Mais selon
Bloomberg, le conseil de la BCE se
serait opposé la semaine dernière à
un tel assouplissement. La BCE a
refusé de commenter..n

po ur lever des milliards d’euros.
Selon une étude Morgan Stanley,
les banques européennes auraient
ainsi emprunté 58 milliards d’euros
de dette MREL entre le début de
l’année et le 10 février dernier.
Problème, cette fenêtre de tir s’est


  • au moins provisoirement – refer-
    mée. Les craintes liées au coronavi-
    rus sont passées par là : l’épidémie a
    eu l’effet d’une douche froide sur les
    investisseurs. « Depuis la semaine
    dernière, tous les deals ont été annu-
    lés, souligne Jérôme Legras, direc-
    teur de la recherche chez Axiom. Il y
    avait une émission de Virgin Money
    et de Hamburg Commercial Bank qui
    avaient été annoncées et annulées. »
    Ce gel du marché est d’autant
    plus préoccupant que les banques
    sont loin d’en avoir fini avec le
    MREL. Selon une récente étude de
    l’Autorité bancaire européenne


en soi. A savoir l’une des promesses
phares de l’après-crise financière :
ne plus jamais renflouer une ban-
que sur fonds publics. Or, ce prin-
cipe reste largement lettre morte, et
les pouvoirs publics – en Italie ou en
Allemagne – mettent encore la
main à la poche pour aider leurs
banques malades.
Les autorités européennes pren-
nent de moins en moins de gants
pour critiquer les Etats. Signe des
temps, lundi soir, le député vert
européen Sven Giegold s’e st livré à
un exercice inhabituel : il est par-
venu à réunir trois hauts responsa-
bles européens pour une séance de
questions-réponses avec les
citoyens sur Internet, sous un titre
sans détour : « Au-delà des promes-
ses non tenues. Comment en finir
avec les aides d’Etat aux banques en
faillite? » —E. Le.

Banques en difficulté : le nouveau dispositif européen


bute sur le coronavirus


Et si les banques avaient raté le
coche? Depuis le début de l’année,
les établissements d e crédit o nt pro-
fité de l’appétit des investisseurs
pour émettre une dette bien parti-
culière : des titres dits « MREL »,
dans le jargon d es régulateurs e uro-
péens. Autrement dit, des titres de
dette d estinés à être siphonnés dans
le cas où la banque serait liquidée.
Les banques o nt l ’o bligation d e se
constituer un matelas de dette
MREL à horizon 2023 et elles solli-
citent régulièrement les marchés

Afin d’éviter qu’elles soient
sauvées sur fonds publics,
les banques ont l’obligation
de lever de nouveaux
matelas de dette destinée
à être utilisés en cas de
liquidation. Mais l’épidémie
de Covid-19 a gelé ce marché.

BANQUE


Edouard Lederer
@EdouardLederer

Un discours, une interview ainsi
qu’un long développement lors
d’une conférence de presse. Claire-
ment, Andrea Enria, le gendarme
en chef d es b anques de l a zone e uro,
a un message urgent à faire passer
au secteur.
Depuis quelques semaines, le
président du conseil de sur-
veillance prudentielle de la Ban-
que centrale européenne (BCE)
multiplie les allusions à ce qui
pourrait passer pour une subtilité
comptable, mais est en réalité
déterminant p our la consolidation
du secteur bancaire en Europe : le
montant du « badwill », ou décote,
l’écart entre la valeur de marché
d’une banque et la valeur compta-
ble de ses actifs.
Si le superviseur – au moment
d’autoriser un mariage entre ban-
ques – ne valide pas le montant
calculé pour le « badwill », l’acqué-
reur en tirera les conclusions et
lèvera des fonds propres supplé-
mentaires. Ou abandonnera son
projet. Cette question comptable

lLa consolidation bancaire reste un vœu pieux dans la zone euro.


lParmi les freins : la prise en compte par le gendarme bancaire du « badwill »,


une subtilité comptable aux conséquences sonnantes et trébuchantes.


Fusions bancaires : l’obstacle


que la BCE tente de lever


(EBA), les 117 principales banques
européennes doivent encore trou-
ver 178 milliards d’euros pour res-
pecter la réglementation d’ici à


  1. Au vu des montants levés
    début 2020, la cible est atteignable,
    mais « il y a quand même des ban-
    ques pour qui ça va être un sujet »,
    estime Jérôme Legras.
    Si l’EBA révèle ce chiffre et met
    ainsi le projecteur s ur le MREL, c’est
    qu’il est devenu un enjeu politique


Les 117 principales
banques européennes
doivent encore
trouver 178 milliards
d’euros pour
respecter la
réglementation.

du groupe, qui a bénéficié l’an
dernier d’une hausse sensible de
ses activités d’assurance grâce à
la conquête de 66.600 clients
supplémentaires. De son côté, la
division banque en ligne pré-
sente 63.500 nouveaux clients.
La production de crédits a
atteint un n iveau record à
16,1 milliards d’euros, en hausse
de 15 %. Sur le terrain de l’épar-
gne, le groupe affiche un
encours total en hausse de 12 %,
à 124,9 milliards.
Du côté des capitaux pro-
pres, la banque mutualiste affi-
che un total de 7,3 milliards
d’euros, en hausse de 9,6 %.
« Pour accéder à notre indépen-
dance, indique de son côté Anne
Le Goff, directrice générale
déléguée, nous devons encore l es
renforcer. » Elle estime néan-
moins que le ratio de solvabilité
du groupe (16,4 %, contre 17,5 %
en 2018) lui garantit une sécu-
rité financière pérenne.

En 2019, la banque bretonne a
créé plus de 1.000 emplois en
CDI pour compléter ses effectifs,
qui dépassent la b arre des 1 0.500
collaborateurs. Jean-Pierre
Denis continue d’indiquer qu’il
veut faire de cet établissement
régional une banque « à
impact » dont les métiers reste-
ront répartis entre le finance-
ment bancaire, l’assurance, la
banque en marque blanche et le
capital investissement. D’où, l’an
dernier, la suppression des com-
missions imputées à ses clients
les plus fragiles. « Le manque à
gagner est de 15 millions d’euros »,
déclare-t-on chez Arkéa.
Le positionnement régional
d’Arkéa passe toujours par des
prises de participation en capi-
tal dans les entreprises de
l’Ouest. Dernière opération en
date, celle effectuée dans le
cadre de la transmission à ses
cadres du groupe naval Piriou,
basé à Concarneau.n

Arkéa estime
que son ratio
de solvabilité
(16,4 %) lui garantit
une sécurité
financière pérenne.
Free download pdf